Pour l’instant, je me sens plutôt bien.
Aucun rendez-vous particulier à l’horizon, le deuxième trimestre est enfin entamé.
Je commence à m’autoriser à y croire un peu.

En attendant la suite, je me concentre sur mon travail.
Il est hors de question que mes élèves souffrent de mon état.
Certes, je suis plus fatiguée, plus nauséeuse que d’habitude, mais ils ne doivent en aucun cas le ressentir.

Ils comptent sur moi d’autant plus que ce mois-ci, nous partons en classe de découverte pendant une semaine.
Le voyage se passe aussi bien que possible.
Malgré un léger mal des transports et la fatigue, les élèves vivent une belle expérience, et c’est là l’essentiel.

Mais j’apprends aussi que je vais devoir les abandonner. Je serai placée en congé avant la fin de l’année scolaire.

Pour moi, c’est une sorte d’échec.
Je ressens que je faillis à la mission qui m’a été confiée. Je me dois d’accompagner ces élèves du 1er septembre au 7 juillet, c’est mon rôle. Et pourtant, cette année, je ne pourrai pas le faire. Cette pensée est difficile à accepter.

Les enfants sont pour moi une source de bonheur et de sérénité. Il n’y a rien de plus simple que de comprendre un enfant.
Ils expriment ce qu’ils ressentent, disent ce qu’ils pensent, et pensent ce qu’ils disent.
C’est cette honnêteté et cette authenticité qui me rendent si à l’aise en leur compagnie.

C’est aussi pour cela que je voudrais tant terminer cette année avec eux.

Je voudrais les aider, individuellement et collectivement.

Les accompagner jusqu’au bout.