Chapitre 3 : Premiers pas

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Il n’y avait pas d’élèves plus fiers d’arborer les couleurs vertes et argentés de Serpentard que les jumeaux Sayre.

Bertolt et Reiner Sayre, enfants de Thadeus et Harmony Sayre, qui avaient la particularités d’être parfaitement et absolument identiques et d’être nés exactement au même moment, avaient été élevés dans la haute bourgeoisie et dans les traditions des sorciers de sang-pur.

En effet, la conservatrice famille Sayre avait la particularité, imposante dans le monde des sorciers, d’être une branche familiale descendant de l’illustre sorcier controversé mais non moins réputé pour sa puissance, Salazar Serpentard. Ainsi les deux enfants avaient été bercés depuis leur plus tendre enfance dans les codes sociaux des grandes familles sorcières élitistes et dans l’admiration la plus total de leur éminent ancêtre. Raison pour laquelle leurs parents avaient insistés pour les envoyer à Poudlard, l’école partiellement fondé par l’aïeul, afin que leurs enfants soient éduqués au plus proche des valeurs de ce dernier et à l’abri des murs où lui-même avait vécu.

Et quel ne fut pas la joie de ces deux garnements turbulents, lorsqu’après leur admission à la table de la maison du serpent, ils découvrirent avec émerveillement leur salle commune. Un lieu de vie accessible à tout Serpentard et qui leur sera dédié au long de leur scolarité, qui menait également aux dortoirs, l’un réservé aux filles, l’autre aux garçons.

La salle commune de Serpentard se trouvait dans les sous- sols de Poudlard, sous le lac. Pour y accéder, il suffisait de dire le mot de passe devant le mur d'entrée. C'était une longue pièce souterraine aux murs et au plafond de pierres brutes. Des lampes rondes, verdâtres y étaient suspendues à des chaînes. Elle était constamment éclairée par de la lumière verte qui provenait du lac noir, visible depuis une vitre au fond de la pièce.

La préfète qui les avaient menés jusque dans ces lieux se présenta sous le nom de Galina Verinius Rowle, de son nom complet. Elle indiqua d’une voix désintéressée qu’elle serait en charge de la discipline au sein de la maison Serpentard. Puis

après une longue mise en garde sur les règles en vigueur, et la dureté légendaire du gardien de l'école, Branson, elle s’éclipsa sans autre forme de procès, laissant chacun découvrir ses appartements.

Tout d’abord, le silence et l’observation habitèrent la pièce tandis que les nouveaux étudiants se familiarisèrent avec ce nouveau lieu, lorsqu’une voix malicieuse brisa le silence.

- Reiner ! On prend le lit superposé ? Ou deux côte à côte ?

Le concerné tourna le visage vers son frère, répondant à ce dernier avec un sourire identique à celui que son jumeau lui adressait :

- Superposé ! Je prends le haut !
- Ah non ! C’est moi le haut, répliqua l’autre, indigné tout à coup.

Comme habituées à cette minuscule querelle, les silhouettes identiques se toisèrent longuement, avant de tendre leurs mains s’élançant dans un affrontement de « pierre, feuille, ciseau » acharné, sous les yeux de quelques élèves de troisième année qui traversèrent la salle discrètement.

L’heureux vainqueur du jeu fut Reiner qui célébra sa victoire d’un ricanement strident.

- C’est bon, je prends le bas, abdiqua Bertolt calmement.

- Et dire que notre dynastie était installée à notre place fut un temps ! Déclara le sosie dans un soupir de satisfaction intense, le menton fièrement dressé.

C’est alors que deux jeunes filles de la même promotion entrèrent dans la pièce, sortant de leur dortoir. La première, en tête de marche, était une jeune fille à la chevelure châtain ramenés en un élégant chignon flou découvrant un visage angélique, à l’allure apprêtée. Derrière elle, plus en retrait, arrivait Alestra, Agrimony dans ses bras.

Dans le but de faire plus ample connaissances, les quatre élèves entamèrent la conversation, confortablement installés dans les canapés couleurs sapin, lorsque le félin blanc, lui aussi avide de rencontre, délaissa sa propriétaire pour rejoindre le canapé en face, allant renifler les doigts de Reiner.

Ce dernier déposa ses yeux vairons, l’un d’un bleu saphir l’autre d’un bleu émeraude sur l’animal avec curiosité. Qu’il était adorable ce petit chat. Le garçon leva une main, s’apprêtant à caresser l’animal, lorsqu’il sentit un regard appuyé sur lui.

Se détournant du fauve couleur nuage, il remarqua alors les prunelles bleus lavandes de la jeune fille blonde restée majoritairement silencieuse le long de la conversation braquées sur lui.

- Je peux ? Demanda t-il poliment.

Sa camarade lui répondit d’un bref hochement de tête positif, le jeune homme s’empressant alors d’offrir une suite de caresses affectueuse au félin qui ronronna presque immédiatement telle une chaudière ancienne en fonctionnement.

Presque attendri, le Sayre eu un petit sourire amusé avant de reporter son attention sur la maîtresse de l’animal.

- Alastri, c’est ça ?
- Alestra, corrigea t-elle, ses lèvres se tordant en un minuscule rictus amusé.

Reiner, tout à coup prit de frénésie se dressa sur ses pieds avec assurance. Il était temps de répondre à l’appel de l’aventure.

- Eh ! Si on allait explorer le château.

Tous les yeux se tournèrent sur le garçon aux cheveux noirs comme l’ébène, et contre toute attentes, tous acceptèrent. Le quatuor prit alors la décision d’aller jeter un oeil à la tour d’Astronomie, lieu incontournable de l’école d’après les parents Sayre, qui est, selon les dires, un point de vue imprenable sur le domaine de Poudlard.

Discrètement, les étudiants s’éclipsèrent, quittant leur nouvelle salle commune en silence.

La Tour d’Astronomie était assurément l'un des lieux les plus calme de l'école. Perchée au sommet de la plus haute tour du château, elle accueillait depuis toujours curieux, amoureux secrets, et petites fêtes clandestines improvisées. Son architecture circulaire, et complètement ouverte vers l'extérieur, offrait une vue imprenable sur l’étendue à perte de vue du parc du château, l’effrayante forêt interdite, et l'horizon de la campagne écossaise sauvage.

En cette nuit de rentrée, la professeure Flint était accoudée au parapet, admirant silencieusement le panoramique envoutant. Elle semblait pensive, solitaire dans cet endroit venteux, haut perché dans les tours du palais.

Alors que les quatre petits curieux arrivèrent en haut des escaliers menant à leur destination, Reiner, en tête de file, mit un bras en travers de l’avancée du quatuor pour stopper le groupe, lorsqu’il nota la présence de l’enseignante.

- Qu’est ce qu'on fait ? Chuchota le garçon aux autres Serpentard.

- On a le droit d'être ici non ? Autant y aller ! Rétorqua Ainhoa.

- J'en peux plus de tous ces escaliers, j'ai pas envie de redescendre tout de suite, allons la voir ! Ajouta Bertolt.

- Et puis il n'y a pas de couvre feu pour ce soir ! Renchérit la sorcière.

- Maintenant qu’on est là, autant en profiter, conclut Alestra dans un murmure discret.

Convaincu par ses camarades, Reiner avança en premier, suivit du petit groupe, chacun y allant de son meilleur « Bonsoir. » envers l’enseignante, tous plus ou moins à l’aise.

La Professeur de Défense contre les Forces du Mal se retourna vers les voix derrière elle, sans l’ombre d’un air surpris.

- Bonsoir, jeunes gens.

Elle réfléchit un moment, et un sourire lui échappa, lorsque son regard s’arrêta sur les jumeaux.

- Tiens donc, ne seriez vous pas les petits agitateurs du train?

Elle toisa intensément Reiner.
Le regard du garçon se fit fuyant.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez.... C'est un superbe endroit ici !

- Quelle belle vue vous avez sur le château depuis ici ! Lança Bertolt afin de sauver son double tandis que les deux autres jeunes sorcières admiraient la vue en silence.

Théodora regarda alternativement chaque élève avec attention.

- Oui, c'est un bel endroit...Mais d'habitude il y a peu d'élèves par ici. M'enfin, ce soir, ce n'est pas un soir comme les autres, n'est-ce pas ?

Elle sourit d'un rictus magnifique.
- Alors vous êtes tous des Serpentard ?

Tout à coup, derrière le groupe résonna de plus en plus fort depuis les escaliers, une petite voix comptait à tue-tête les marches.

- 153, 154, 155, 156...
- Oui tous Serp...

Reiner s’interrompit, faisant volte face, découvrant Emilien, depuis ce soir devenu élève de la maison rouge, qui apparement ne s’attendait pas à rencontrer tant de monde en haut.

Le Serpentard lui adressa un air menaçant tandis qu’Alestra le salua chaleureusement, agitant une main légère et discrète accompagnée d’un sourire en coin espiègle.

Certains s’étonnèrent qu’elle le connaisse, d’autres déposèrent sur elle des yeux froids. La sorcière blonde s’expliqua brièvement avec calme : ils étaient tous les deux dans le même compartiment dans le train. A son tour, le sorcier Gryffondor répondit chaleureusement à l’accueil offert par sa camarade de voyage.

- Tu apprends à compter? Lâche Bertolt d’un ton légèrement méprisant.

- Tu devrais faire attention à qui tu fréquentes Alestra, déclara à son tour Reiner tandis que la concernée le fusilla du regard.

- Les fréquentations sont une affaire de qualité de sorcier pas de maison, il me semble. Répliqua t-elle cinglante.

Reiner arbora alors un air évasif sur son visage juvénile.

- Je trouve quand même les Gryffondor détestables au possible.

Les Sourcils d’Emilien se froncèrent.

- Ola, t'es qui toi pour dire ce genre de trucs !

Bertolt, amusé par la situation, ouvrit de grands yeux.

- Moi ?

Mais son jumeau ne semblait pas être d’humeur à la farce autant que lui. Ce dernier hocha les épaules à la question d’Emilien, scrutant au loin le paysage.

- Peu importe qui je suis...

Ce fut l’arrivée du Professeur d’Astronomie, le professeur Bjorn Pearson qui interrompit la querelle. Ce dernier, après une observation de la foule présente, s’adressa à sa collègue.

- Hé bien madame Flint vous êtes avec du beau monde ! que faites vous tous là ?

- Eh bien monsieur Pearson, je profitais de la solitude, répondit la sorcière blonde. Mais comme vous le voyez, notre nouvelle promotion à l'air décidée à explorer le château. Théodora Flint interrompit la conversation, son regard croisant celui de Bertolt avant d’inviter ce dernier à la suivre. Silencieusement, l’élève s’exécuta, laissant son double derrière lui.

- Tu as peur de te retrouver tout seul ? Railla Emilien en voyant la tête de Reiner, toujours présent.

- En rajoute pas toi non plus ! Murmura Ainhoa au petit provocateur.

Alors que le jumeau délaissé s’apprêtait à suivre le duo qui s’éclipsait, la professeur, comme ayant des yeux derrière la tête, ajouta:

- Ne nous suivez pas jeune homme, je vous ramène votre frère rapidement.

Tandis que Bertolt et Théodora Flint disparurent, le reste du groupe resta en présence du professeur Pearson.

Ce dernier, joyeux de rencontrer la nouvelle génération, les questionna sur l’école, leur donna quelques informations sur sa matière, expliquant quelques fondement basiques de l’Astronomie, lorsqu’une silhouette sur un balais se dessina au loin à l’horizon. C’était Abbey Hightower. Trois fois championne du monde de Quidditch.

- Hâte de commencer vos cours Madame ! Cria Reiner en agitant la main.

- En France on est super fan de vous ! S’exclama à son tour le jeune Emilien avant de baisser d'un ton, se rendant compte qu'il avait hurlé un peu fort.

Reiner lui décocha un coup d’oeil agacé.

Tous les garnement restèrent en admiration, lorsqu’une nouvelle série de pas, précipités cette fois, vint perturber le silence qui s’était installé.

Anémone Mandrake, la Serdaigle blonde, arriva dans la pièce complètement essoufflée, la peau encore plus blanche qu'à l'accoutumée, l'air complètement bouleversée. Sur son épaule, un hibou au plumage des plus ébouriffés et portant dans ses pupilles un air pas bien malin mangeait une mèche de ses cheveux.

- Excusez-moi ? Il y a quelqu'un ?

Découvrant le groupe ainsi que Professeur Pearson, elle se jeta vers ce dernier.

- Professeur...Dans le couloir... il y a quelque chose d'étrange. J'ai entendu un bruit, je vous jure ...J'étais la volière et...

Reiner ouvrit la bouche, probablement afin de la désigner par quelques mots malpolis, lorsque le professeur le coupa d’un geste de la main.

La sorcière continua.

- Je cherchais Georges, mon hibou et j'ai entendu une sorte de craquement. Et...Dans le couloir, il y a quelque chose... Je n'ai rien vu, j’ai entendu ! J'ai senti, il faisait si froid.. mais il n'y avait rien, c'était tellement étrange !

Autour de l’enfant craintive, les autres la questionnèrent. Mais le Professeur se voulu rassurant. Il la raccompagnerait à son dortoir par sécurité.

Finalement, Professeurs comme élèves, se décidèrent après cette petite soirée à retourner dans leur salles communes. Emilien prit la route seul, après un petit clin d’oeil à Alestra, Anémone fut escortée par le professeur d’Astronomie et les Serpentard, toujours groupés tracèrent leur route jusque dans les profondeurs du château.

Depuis quelques temps maintenant, Reiner était le dernier levé dans le vaste salon réservé aux membres de sa maison. Autour de lui, le calme et un silence profond régnaient en maître, tandis qu’il s’évertuait à attendre son frère, assit nonchalamment dans l’un des canapés, profitant de l’atmosphère mystique presque lugubre qu’offrait ce décor.

Depuis longtemps à ses yeux, il s’était séparées de ses deux nouvelles amies, parties rejoindre les bras de Morphée. Lui cependant, était bien incapable de trouver le sommeil. Pas tant que son jumeau ne serait pas réapparu en tout cas.

Qu’est-ce que cette Théodora Flint pouvait bien vouloir à Bertolt ?

Il n’eu pas le temps de répondre à cette interrogation qu’il se posait intérieurement pour la cinquantième fois, qu’il vit enfin la porte s’ouvrir avec son habituelle lenteur, laissant apparaître le frère Sayre, enfin de retour.

Satisfait de revenir entre les murs de sa maison, le jeune garçon se dirigea immédiatement vers son sosie, allant s’étaler de tout son long dans le canapé, lâchant un profond soupir de soulagement.

- Reiner, j’ai cru que j’allais mourir ! Chuchota t-il énergiquement. Elle fait trop peur !

- Qu’est-ce qu’elle voulait ? Questionna le désigné, l’air profondément concerné.

- Elle voulait en savoir plus sur l’attentat aux choco- grenouilles du Poudlard Express...

- Elle t’a grondé ?

- Un peu...Pas plus que ça.

Le nouvel arrivant se redressa légèrement, modifiant son assise afin de se mettre face à son double. son expression se transforma légèrement, son visage épuisé se muant en un air malicieux.

- Mais ce n’est pas important. Le plus intéressant...C’est qu’elle m’a dit que toi et moi allions avoir un cours privé avec elle !

Reiner resta bouche bée.

- Un cours privé ?

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