Chapitre 4 : Lapifors !

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Les cours, voilà ce qui occupait toute l’attention de la jeune et studieuse lady Anémone Mandrake de Cumberland.
Et comme chaque matin, la jeune sorcière faisait parti des premiers élèves à quitter son dortoir afin de se frayer un chemin jusqu’à la Grande Salle, allant dans les couloirs de sa démarche gracieuse, contenue, avançant à petits pas, comme une digne lady devrait le faire, tenant entre ses mains l’intégralité de ses cahiers et livres pour les cours de la matinée.

Bien sûr, elle ne sortait pas avant de s’être entièrement pomponnée, pas de négligence pour une vraie dame, elle ne se montrait au grand monde que lorsqu’elle était parfaitement apprêtée.

Puis, comme tous les débuts de journées depuis son entrée dans la prestigieuse école, désireuse de respecter son rituel élaboré, sa routine de réussite, la demoiselle se servit avec la plus grande attention mais surtout la plus grande élégance un thé au jasmin. Au côté de se dernier, une assiette contenant quelques buns typiquement anglais garnis confiture à la framboise.

Elle observa la salle quelques secondes, arborant sur son visage de poupée cet air supérieur et pompeux digne de l’aristocrate qu’elle était.

En effet, Anémone était issue de la noble lignée des Comtes de Cumberland. Cependant, c’est son ascendance avec les Clifford, qui lui donnait sa plus importante et précise ligne de conduite : « Ante Mortem Honorem » traduisible par « Mon honneur avant la mort ».

Ainsi donc, ayant reçu le privilège extrême d’être dans la plus admirable école de magie et sorcellerie, il n’y avait pas de plus grande tâche à honorer, que de devenir la plus excellente étudiante de cette école. Les livres n’avaient d’ailleurs jamais fait peur à Miss Mandrake.

Déposant du bout de sa fourchette, un morceau de son repas dans sa bouche, elle observa ses camarades déjà présents. La plupart des étudiants de sa promotion étaient déjà éveillés puisqu’ils s’apprêtaient tous à avoir cours.

Au loin, elle distingua le Gryffondor Emilien de Baudry, encore en tenue de sport, lui qui allait chaque matin faire sa course matinale, entouré d’une foule d’amis déjà bien conséquente, dans laquelle était reconnaissable le visage d’un autre étudiant populaire pour son caractère particulier : Philéas Duval. Le petit groupe animait un coin de la salle, parlant fort et riant au éclat. Cet élève avait apparement un talent inné pour la popularité. L’inverse d’Anémone, en réalité.

C’est alors que la voix du jeune garçon solaire aux cheveux d’or résonna dans le réfectoire, faisant sursauter l’étudiante introvertie.

- Salut, Kit ! Ça va ?

Au milieu de l’allée de l’immense pièce, un jeune homme à la chevelure rousse feu, un air jovial enjoué gravé sur ses traits encore juvéniles, vêtu des couleurs bleues et blanches de la maison Serdaigle s’avançait avec énergie et bonne humeur. Dans ses mains, une assiette richement remplie de bacon et d’oeufs brouillés.

- Salut Emilien ! Ça va très bien ! La nourriture est trop bonne ici, c'est génial ! On dirait presque les petits-déjeuners de ma maman.

Puis, naturellement, le nouvel arrivant vint s’asseoir à la table de sa maison, face à Anémone, son assiette s’écrasant avec fracas et maladresse sur la table.

La jeune fille fit mine de ne prêter qu’une menue attention au jeune Kit Kross qui venait de prendre place devant-elle. Kit Kross, qui était son seul ami dans cette école, son unique ami tout court. Quelqu’un d’extrêmement précieux en somme.

Comme pour lui faire une comique confidence, le rouquin se pencha vers sa camarade.

- Je me demande d'où ça vient tout ça... Je n'ai pas vu de cuisine dans le château...

L’interlocutrice lui adressa un sourire sympathique.

- Hâte toi de te restaurer Kit, nous avons cours dans peu de temps, ordonna t-elle avec une certaine douceur. Il ne faudrait pas que nous soyons en retard, cela pourrait nous ôter quelques points de maison importants.

Goulument, le concerné avalait son petit déjeuner en acquiesçant, conservant pour lui même la réflexion que sa camarade avait toujours cette façon de s’exprimer si fleurie et châtiée qu’il ne connaissait à personne d’autre. 

La lady, impatiente, s’empressa alors de lui conter la nouvelle qu’elle avait apprise lors de la réception de la lettre de sa Aunt qui lui expliquait que lors des prochaines vacances d’été, elle irait avec cette dernière et son Uncle en Roumanie. Tout cela dans le but d’observer de nouvelles espèces magiques, grâce à l’invitation d’un ami Magizoologiste.

- Tu sais, Il parait qu'il y a des dragons là bas, je n'ai vraiment aucune envie d'y aller, avoua t-elle tandis qu’il s’acharnait sur la disparition de son bacon et de ses oeufs brouillés.

- Desdragons?Woaw!Jen'enaijamaisvudemavie!Ils semblent si fort, c'est incroyable. Tu en as de la chance Anémone ! Répondit son ami la bouche incroyablement pleine, sur le ton de l’admiration.

- Oui les dragons...C'est aussi des êtres dangereux qui crachent des flammes et peuvent te tuer en un souffle. J'aurai préféré de belles vacances dans la campagne anglaise, mais malheureusement ce ne sera pas pour cette fois.

Elle tiqua alors, voyant le réfectoire se vider peu à peu. L’heure approchait. Le cours de Métamorphose allait débuter et elle était encore assise dans la Grande Salle, en train de songer à la Roumanie. Il fallait absolument qu’elle se ressaisisse. L’heure était aux cours et à l’apprentissage. Les vacances d’été n’étaient absolument pas au programme ni la majeur préoccupation pour le moment.

Se dressant sur ses pieds vivement, elle s’empara de son matériel scolaire soigneusement.

- Je t’en prie, allons-y, Kit. Nous serons en retard sinon.

La Métamorphose était une matière bien étrange pour la plupart des élèves, et sa classe dédiée reflétait parfaitement cette inquiétante bizarrerie. On y trouvait de grandes fenêtres aux rideaux fins, coupant la lumière du jour dans une ambiance tamisée.
Les tables y étaient disposées de la manière la plus académique possible, mais de nombreux objets du quotidien y étaient entreposés, même si ceux-ci n’avaient jamais l'air d'être vraiment ce qu'ils paraissaient.

Le soleil ascendant de septembre emplissait la salle au travers des fenêtres, laissant découvrir les nombreuses tables réservées aux élèves de première année. Sur chacune d'elle, de gros livres étaient déposés, veillés par de hautes bougies encore éteintes. La porte de la pièce était ouverte, permettant aux élèves de s’installer dans cette atmosphère.

L'air se faisait pesant dans la salle. Sûrement à cause de la taille anormalement énorme des livres sur chaque pupitre. Les étudiants de première année comprirent vite qu'ils allaient devoir en assimiler le contenu, de gré ou de force.

Anémone, première assise élève assise au premier rang, le dos bien droit et le menton dressé, observa ses camarades prendre place, laissant les évidences lui sauter aux yeux : les jumeaux Débilus et Brutus Sayre qui lui avaient ruinés sont trajet dans le Poudlard Express avaient investis le fond de la classe, tout comme la cible favorite de leurs attaques, le pauvre Jeremy Lockdorm, qui se déplaça pour finalement s’installer au second rang, loin de ses bourreaux.

L’arrogant Arcturus Graves, redoutable adversaire due à son intelligence accrue et sa culture était lui aussi au premier rang, les mains déposées sur son gigantesque grimoire, son air neutre rivé vers le tableau, ses lèvres scellées.

A ses côtés, arborant la même attitude compétitive, Baline Beetle, elle aussi représentante de la maison du blaireau, concurrente acharnée pour la place de première de la promotion.

William Sobek, lui-même de la maison Serdaigle s’était installé au centre de la classe, non loin de son amie Serpentard Ainoha Dolboga. Et parmi eux dans l’équipe centrale, mais plus à droite, Emilien de Baudry, toujours non loin de son grand ami Philéas Duval, toujours le rire dans la gorge et les blagues au bout des lèvres. Juste devant le jeune homme, la discrète et mystérieuse Alestra Lyre, qui tournait parfois la tête vers le duo jovial et s’attirait de temps à autres quelques coup d’oeil d’un des jumeaux Sayre. Et bien sûr, pour rajouter un peu de valeur à cet effarant tableau que formait ses étranges parfois immatures camarades de classe, son seul vrai ami, Kit Kross s’était assit à sa droite.

Au milieu d'un léger brouhaha montant, les volets se fermèrent soudain. Les chuchotements cessèrent, et le professeur Kunta Lawson entra dans la salle, simplement éclairée par les bougies que ce dernier alluma d'un léger mouvement de baguette. Les élèves découvrirent un homme de haute stature, élégant, vêtu d'un magnifique costume en soie bleue.

- Bonjour à tous, je suis le professeur Lawson, votre nouveau professeur de métamorphose, pour la fin de cette année durant l’absence d’Albus Dumbledore.

Anémone jeta un regard perplexe à son voisin de pupitre. C’était bien la peine d’enseigner dans la plus grande école de Magie si c’était pour être aux abonnés absents, songea t-elle en elle-même à l’égard de l’enseignant disparu.

- Dans mon cours, enchaîna le Métamorphomage, vous apprendrez autant que vous découvrirez. Vous découvrirez d'ailleurs bien des choses. Vous découvrirez, par exemple, que les sorciers, bien que plus ingénieux, sont parfois bien moins puissants que certaines créatures magiques. Vous découvrirez que ce monde est plein de mystères. Vous découvrirez que nul sorcier ne peut se prévaloir de réellement maîtriser la magie... Excepté peut être le professeur Dumbledore. Vous découvrirez que certains sorciers peuvent parfois modeler leur corps à leur guise. Vous découvrirez que d'autres, plus malchanceux, se retrouvent piégés dans ce dernier, les soirs de pleine lune. Le propos de ce cours est plus large que la simple métamorphose. Je souhaite qu'à l'issue de cette année, vous soyez en mesure d'altérer les propriétés physiques d'un objet, le plier à votre volonté, et, sait-on jamais, si un génie se cache parmi vous, altérer votre propre corps.

Sur ces mots, les yeux du professeur s'agrandirent et prirent une surprenante couleur verte. Ses pupilles s’allongèrent, et n'eurent désormais plus une forme circulaire. Anémone, elle-même fort impressionnée, ne put se contenir de contempler les réactions de ses camarades. Dans la salle, tous les visages des premières années étaient rivés sur l’enseignant, plus concentrés et silencieux que jamais. Excepté pour Arcturus. Ce dernier commençait sérieusement à s’ennuyer apparement.

- Pour la partie pratique, enchaina Monsieur Kunta Lawson, nous commencerons par étudier l'art de la métamorphose avancée, et je vous apprendrai si vous progressez correctement quelques sortilèges basiques. Pour la partie théorique, un cours sur deux, nous nous focaliserons sur une étude de cas, que nous étudierons sous les moindres détails. Nous commençons, malheureusement, par la partie théorique. Ouvrez vos livres, page 394.

- Donc on commence le livre par la fin, super, maugréa une voix au fond de la salle.

- Monsieur Sayre, je suis tout sauf sourd, rétorqua Kunta Lawson en traversant l’allée d’un pas calme et régulier. Vous allez nous faire le plaisir, sans ouvrir le livre, bien sûr, car commencer par la fin n'a aucun sens, de nous dire ce que vous savez de la lycanthropie ?

La lady se retourna sur sa chaise afin d’observer le visage de ce piètre étudiant, levant sa main au passage, afin d’anticiper sa sélection pour délivrer sa plus exacte définition.

- Euh.., bredouilla le désigné avec incertitude. Ça a quelque chose à voir avec les loup-garous?

- Exact Monsieur Sayre. Que connaissez-vous des loup- garous ?

- Ce sont des hommes qui se transforment en Loup-garou à la pleine lune, si je ne m’abuse?

- Ils ne se rendent même plus compte de qui ils sont et pourraient tuer leur propres amis....? Ajouta Reiner Sayre pour compléter les dire de son frère. Il ne faut donc pas les confondre avec les Animagis qui eux se transforment volontairement.

Anémone haussa un sourcil. Ces idiots avaient donc un brin de culture ? Dans son champs de vision, elle remarqua Alestra et Arcturus regarder Reiner qui venait en effet de faire sensation avec étonnement, tandis qu’Ainhoa approuva d’un mouvement de tête. Emilien, lui, semblait bailler aux corneilles.

« De la chance. » Songea Anémone en lançant un regard acerbe à l’abominable duo. «Et dire qu’il n’a même pas demander la permission de s’exprimer ! »

- Excellente initiative Monsieur Sayre, félicita le Métamorphomage. J'ajoute 5 points à Serpentard pour cette brillante réponse, et je vous en retirerai le double si je surprend votre frère à continuer ses remarques dans mon cours.

La blonde eu soudain un sourire empli de justice. Professeur Lawson et elle-même semblaient partager les mêmes valeurs et accorder la même importance au respect et au savoir-vivre. Des règles de gentleman et bon sens que les Sayre ne pouvaient pas comprendre évidemment.

- Effectivement, les Animagis sont des sorciers se transformant à leur guise. Ils prennent la forme d'un animal précis, et seul les plus compétents des sorciers spécialistes en métamorphose peuvent se transformer en l'animal de leur choix. Nous nous concentrerons dans ce cours sur les métamorphoses qui touchent directement le lanceur de sort, et non pas sur le sort d'un sorcier sur un autre sorcier. Il s'agira donc de modifications corporelles sur soi-même. Pour en revenir aux loups-garous, quelqu'un pourrait me dire comment une personne en devient un ?

A cette question, Anémone, imitée par beaucoup d’autres, releva sa main une fois de plus. Cependant le professeur accorda la parole à Ainhoa.

- Ce n'est pas quand on se fait mordre par un autre loup- garou ?

- C'est exact, acquiesça l’homme avec satisfaction. Lorsqu’un loup garou mord un être humain, ce dernier est à son tour maudit. On peut souligner qu'une reproduction naturelle entre deux loup-garous engendre des louveteaux parfaitement semblables à des louveteaux sauvages, mais que ceux-ci sont dotés d'une intelligence exceptionnelle. Pour les personnes atteintes de lycanthropie, qui est le nom de la maladie transformant un humain en loup-garou, une potion existe, qui doit être consommée à intervalles régulières, afin d'éviter les transformations, les soirs de pleine lune.

Tout à coup, la main d’Arcturus s’éleva dans les airs, son bras s’étendant dans une droite directe, filant vers le plafond.

- Les loup-garous sont souvent rejetés dans la communauté magique et sont vus comme des parias. Bien que hautement dangereux, je pense qu'une aide est à leur apporter, et qu'il ne faut pas les exclure, mais les aider. Je vous enjoins à faire preuve d'une extrême ouverture d'esprit durant ce cours. Monsieur Graves, vous avez une chose à dire?

Arcturus s’exclama fièrement:

- C’est la potion Pue-Loup !

Miss Mandrake lui adressa deux yeux ahuris. Qu’entendait-elle une fois de plus comme vaine stupidité venant du jeune garçon brun, l’air pourtant si intelligent ?

- C’est la potion Tue-Loup, monsieur Graves, corrigea le professeur. J'apprécie vos efforts, et votre ingéniosité en matière de moyens mnémotechniques.

Elle observa d’un air mi désolé mi amusé le Poufsouffle qui se replongea dans le livre, gêné.

- Certains mages sont capables, suite à un rituel fastidieux, à un investissement acharné, et parfois à certaines prédispositions naturelles, de se transformer en un animal aléatoire, qui leur sera lié à vie. Cet animal est souvent le même que le Patronus du sorcier. Dans mon cas, c'est une panthère.

La baguette du professeur émit un rayon d'un bleu léger, d'où jaillit une panthère, qui partit se poster dans un coin de la pièce, aux aguets et comme surveillant les élèves.

- Vous verrez le sortilège du Patronus en cours de Défense contre les Forces du mal, je ne sais cependant plus en quelle année.

La jeune Mandrake, à l’instar de tous ses camarades, regarda Monsieur Lawson faire, des étoiles dans les yeux.

- Si devenir un animagus n'est pas chose aisée, je serai ravi de répondre à vos questions concernant le sujet, mais seulement dans le cadre du club de métamorphose avancée, à partir de la troisième année. Vous avez donc trois ans pour prouver à votre professeur titulaire de métamorphose que vous avez le potentiel pour rejoindre les étudiants de ce petit comité. Nous nous concentrerons dans ce cours et pour vos premières années sur la métamorphose de petits objets.

- Etre un Animagus n'est donc pas un don ? Il est possible d'apprendre à le devenir ? Demanda alors Reiner.

Tandis qu’elle pianotait du bout des doigts sur la couverture agonisante du grimoire échoué sur son pupitre, l’étudiante leva ses prunelles au plafond. Il n’existait apparemment pas plus fayot et maître dans l’art des questions inutiles que Reiner Débilus Sayre.

- Vous tombez là dans un piège assez courant Monsieur Sayre.

« Et toc. » Pensa la brillante Serdaigle avec mépris et suffisance.

- Les Animagus sont des sorciers ayant pour la plupart appris cette transformation et étant en communion avec leur animal. Les Métamorphomages, eux, possèdent un don. Il ne sont pas liés à un animal précis, ce qui peut diminuer leur aisance à se mouvoir avec certaines formes. Ils peuvent cependant se transformer à volonté et peuvent même transformer leurs traits physiques en forme humaine. Les animagi sont tous listés au Ministère sous une liste appelée le Registre des Animagi. Le Ministère veut savoir en permanence les formes animales des sorciers, pour des raisons évidentes de sécurité. Il est important de souligner que les animagi peuvent être liés à un animal connu des moldus comme à une créature magique. La forme animale peut donc être un banal rat comme une majestueuse licorne. Pour le prochain cours, vous me lirez en entier les chapitres précédemment évoqués, ainsi que le chapitre sur les Métamorphomages, page 741. Je vais abréger ce cours théorique et voir ce dont vous êtes capables, pour les 30mn restantes.

Ainsi, Monsieur Kunta Lawson, munie de sa baguette et de sa meilleure pédagogie, montra aux élèves un mouvement de baguette, accompagné de la formule « Lapifors ».

Tous, les uns après les autres se mirent à la pratique, ayant pour objectif de transformer leurs livres de cours en un lapin.

Désireuse de faire la meilleure impression possible, la jeune Mandrake s’empara de sa baguette, afin de suivre les exactes instructions données par son enseignant.

« Allez, Annie, tu peux le faire ! » S’encouragea la lady, tandis que ses yeux bleus acier faisaient sans cesse des aller-retours entre la pointe de sa baguette et le grimoires des dizaines d’années plus vieux qu’elle qui lui faisait face.

A plusieurs reprises, la sorcière se concentra sur le geste, sans succès pourtant au départ. Il lui fallu s’exercer, reprendre à plusieurs reprises, afin de réussir un beau lapin de garenne au pelage brun soyeux qui remplaça son poussiéreux livre aux pages jaunies.

Fièrement, elle déposa soigneusement sa baguette sur sa table, dans l’attente d’un retour positif de la part de Monsieur Lawson, ses pupilles allant admirer les performances de ses camarades avec intérêt.

Il était évident pour la jeune fille que le niveau était fort disparate. Les petits comiques comme Monsieur de Baudry savaient faire des lapins aux toutes petites oreilles, d'un blanc verdâtre. Et les demoiselles apparement acharnées comme Miss Lyre avaient la capacité presque immédiate de faire apparaître un beau lapin gris, avec un nez rouge.

Cependant, le concurrent Arcturus semblait avoir été mis à mal. Son livre fut tout à coup doté de quatre petites pattes, bondissant sur place ridiculement. Si Anémone ne put contenir un sourire amusé et quelque peu méprisant, le Poufsouffle, lui ne riait pas du tout. Elle distingua dans ses prunelles une sorte de pitié comme s’il pesait le pour et le contre d'achever cette pauvre demi-bête. A force de tentative et d’essais, Ainhoa Dolboga réussit parfaitement, et son livre devint un petit lapin blanc, qui la regarda avant de bondir sur le sol. Après quelques essais infructueux, Bertolt Brutus Sayre, lui aussi, au grand étonnement de la spectatrice, réussit parfaitement son sortilège, et un beau lapin marron apparu. Il sauta immédiatement de la table et commença à courir dans la salle de classe. Ce fut cependant un échec cuisant pour Reiner, qui malgré des mouvements de baguette désespérés presque agressif, n’obtint rien de plus que des déformations de livre et quelques apparitions d’oreilles de lapin.

Aucune surprise pour Anémone. De toute façon, ces deux enfants Sayre n’étaient rien d’autre que des cas désespérés.

- Merci à tous pour votre attention, reprend le Métamorphomage. La séance d'aujourd'hui touche à sa fin. Pour le prochain cours, vous devrez, en plus des devoirs énoncés précédemment, me faire un exposé sur une créature magique de votre choix. Sachez que je ne vous mettrai aucune note individuelle. Je fonctionne autrement. Vous allez devoir agir en communauté. Si vous ne faites pas votre devoir, cela ne vous pénalisera pas, mais pénalisera votre maison. Chaque élève ne m'ayant pas rendu d'exposé verra sa maison perdre trois points. En revanche, je me permettrai de rajouter dix points pour le meilleur exposé.

Le professeur transforma tous les essais ratés de lapins de nouveau en livre de métamorphose.

Et petit à petit, tous les étudiants quittèrent la salle en petits groupes dans des éclats de voix, certains déjà à l’affut de trouver leur partenaire d’exposé, la volonté au ventre.

Lentement, Anémone rassemblait ses cahiers, son esprit encore dans son cours. Serdaigle ne s’était pas illustré dans cette matière. Pourtant ce n’était pas faute d’avoir levé la main à moult reprises.

De toute évidence, elle était sans aucun doute le maillon fort de sa maison, puisque grâce à elle, cette dernière avait tout de même fait bonne impression durant d’autres classes toutes plus intéressantes les unes que les autres. Cependant, elle se nota de rappeler à l’ordre ses camarades afin que ces derniers lui donnent un coup de main afin de maintenir à flot la réputation de Serdaigle. Pas question de laisser Poufsouffle, Gryffondor ou pire, Serpentard, prendre la tête dans la course des points et des notes.

Serdaigle était la maison des étudiants brillants, assidus et doté d’une intelligence redoutable. Il fallait que cela perdure. Songeuse, elle quitta la pièce parmi les derniers élèves de ses habituels petits pas gracieux. 

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