Chapitre 5 : Méfait accompli !

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Une fois leurs cours achevés, les jumeaux Sayre, qui, contrairement aux autres élèves n’avaient nullement l’intention de faire immédiatement leurs devoirs, profitèrent de ce moment de liberté pour accomplir un de leur nombreux plans bien ficelés.

Montant les marches des escaliers étonnamment vide à cette heure, Reiner suivait son double, fonçant à toute vitesse vers la volière, haut perchée dans la tour du cinquième étage.

Une fois sur place, les deux garçons identiques découvrirent cette petite salle au sommet du château. Elle abritait les petites habitations temporaires des rapaces de passages, qui viennent s'y restaurer, et s'y reposer. C’était là que les étudiants venaient librement pour poster leur courrier, ou pour y attendre impatiemment un retour de lettre inespéré.

Ce n’était pourtant pas la raison de la venue des Sayre ce jour-là. Vivement, ils eurent comme premier réflexe de verrouiller la porte de la salle tout à fait vide, seulement peuplée de volatiles somnolents, afin que personne ne trouble leur toute nouvelle expérience.

Puis, Reiner alla jeter un œil curieux dans les petites maisonnettes réservées aux oiseaux. Certaines étaient vides, mais la plupart contenaient des hiboux et des chouettes.

Plus loin, Bertolt se réjouissait d'avance du tour qu'il avait préparé

- Du coup, c'est quoi l'idée Bertolt ? Interrogea Reiner avec impatience et malice.

De la poche de sa veste, son partenaire en crime extirpa une petite fiole.

- Tu te souviens de ça? Répondit-il, montrant l’objet avec fierté à son interlocuteur. C’est le sucre laxatif qu'on avait acheté dans la boutique à côté de Barjow et Beurk.

Le regard de Reiner s’illumina tout à coup, laissant place à un air complice qu’il partagea avec son frère. C’était une brillante idée ! Si seulement il y avait pensé lui aussi ! Son frère était vraiment très intelligent et un vrai roi de la farce !

- Bertolt... Tu es un génie ! Approuva le jumeau, jubilant presque.

Avec empressement, les deux garnements remplirent les mangeoires des bêtes à plumes de sucre laxatif dans des gestes parfaitement coordonnés, armé de toute l’habileté des coups bas qu’ils avaient accumulée avec les années. Une fois leur méfait accompli, Reiner se tourna vers son sosie, faisant un pas vers la sortie de la salle.

- Bon ne restons pas là Bertolt, vu tout ce qu'on a mis, on retrouvera peut-être Poudlard sous la neige demain, ricana le Serpentard.

- C'est pour aller avec le froid glacial de cet endroit, renchérit son frère sur le même ton.

Soudain un hibou lança un cri strident, et un liquide blanchâtre s'éparpilla sur le sol. Et tandis que les frères s’échappaient d’une volière désormais en panique, peuplée d’oiseaux affolés qui déféquèrent absolument partout, tout en hululant à tue-tête, la plupart évacuant les lieux à toute vitesse, l’ombre d’un colosse apparue sur les marches en pierre.

Branson, chargé du respect des règles au sein du château, qui passait à cet instant dans le couloir du cinquième, s’était empressé de se rendre à la volière, alerté par les cris stridents des animaux malades en détresse.

Le duo infernal se figea de stupeur, tandis que le géant pénétra les lieux, constatant la catastrophe, se faisant au passage copieusement arroser de fientes sur sa tunique, son visage et dans ses cheveux. Il tourna un visage aux traits tirés et rageur vers les deux étudiants prit sur le fait. Ses yeux fumaient d’une colère noire.

- Vous deux !

- Mon... Monsieur, que s'est-il passé ? Glissa Reiner, contenant un rire nerveux face à l’absurdité de la situation, faisant son possible pour garder son calme et ne pas céder au fou rire.

Le géant attrapa les deux frères, chacun par une oreille et commença à les trainer jusque dans le couloir du cinquième étage.

- VOUS ALLEZ VENIR AVEC MOI, JE SENS QU'ON VA BIEN S'ENTENDRE TOUS LES TROIS, annonça-t-il d’une voix macabre, la même que lorsqu'on énonce une sentence.

Au bout de quelques minutes, le trio arriva dans la cour du château. Tout le long du trajet, Reiner et son frère avaient été traînés de cet abominable manière, à tel point que le sorcier était incapable de savoir s’il disposait encore d’une oreille fonctionnelle ou non, tant elle le faisait souffrir. Il en tiendrait quelques mots à ses parents. Ils seraient probablement ravis de savoir que l’équipe enseignante faisait preuve de maltraitance sur les étudiants. Et tandis que le colosse le conduisait, lui et son frère, sur des mètres et des mètres de pavés, à travers la désastreuse météo du jour, il distingua petit à petit une silhouette familière.

- MADEMOISELLE ROWLE ! Hurla Branson à plein poumon, s’attirant l’attention de la silhouette en question. J'ai pour vous deux fauteurs de trouble qui méritent à mon avis un châtiment exemplaire !

Le gros bonhomme jeta les deux coupables aux pieds de Galina Rowle, la préfète des Serpentard, une grande fille mince et brune, aux traits fins. La préfète soupira abaissant alternativement son regard sur l'un puis l'autre des jumeaux. À l’intensité de ses prunelles, il paraissait évident qu’elle les avait déjà remarqués auparavant.

- Qu’est-ce qu'ils ont fait ces deux là ?
- Ce n'est pas..., commença Reiner avec conviction.

Mais la femme fut plus rapide, et d’un mouvement de sa baguette qu’elle avait dissimulée dans sa manche, elle réduisit le Serpentard au silence, sa langue complètement anesthésiée et incapable du moindre mouvement, collée à son palais.

- BLBLBLBLBLBLBLBL ! Tenta tout de même l’apprenti sorcier, malgré le maléfice.

Le gardien des lieux, lui, semblait à bout de nerfs.

- Ces deux petits garnements s'amusent à donner du laxatif aux hiboux dans la volière. Et la plupart se sont échappés ! Je vous laisse vous occuper d'eux. Je vous rappelle que c'est à vous de gérer les élèves de votre maison Mademoiselle Rowle. J'ai autre chose à faire moi.

Il fit alors volte-face et s'éloigna en direction de l'entrée du château en grommelant dans sa barbe, laissant le trio de Serpentard seul.

Désormais réduit au silence, Reiner tenta de dépeindre sa détresse et toute l’injustice à laquelle il était confronté aux travers de gestes immenses et désespérés face à l’air impassible de la préfète qui s’installa confortablement sur le muret derrière elle.

- Bon, les débiles, je vais vous laisser parler, mais vous avez intérêt à être bref ou vous allez passer la soirée à vomir des limaces. Déclara la préfète avec fermeté.

Elle effectua ensuite un petit geste de la baguette, rendant la paroles aux deux jeunes garçons.

- On a PEUT-ÊTRE mélangé leur nourriture avec du sucre laxatif...

- ... Et on avait PEUT-ÊTRE pour but de voir des gens dans le même état qu'était le gros monsieur...

Reiner gardait le visage baissé, craignant le pire des châtiments pour une simple farce, un petit jeu amusant, rien de bien grave après tout. Il releva doucement la tête vers son interlocutrice, murmurant discrètement :

- Vous n'allez pas nous mettre dans les cachots hein ?

- ... Pas les limaces non plus hein? Renchérit son frère.

Le Sayre vit Galina se pencher en avant dans un soupir. Elle plongea sa tête dans ses mains, l'air fatiguée. Puis, elle se redressa, tentant de réfréner son agacement.

Au loin, une silhouette familière vint ternir le paysage de Reiner. Emilien traversait la cour, continuant sa trajectoire vers le parc, observant la scène du coin de l'œil, un rictus amusé sur les lèvres. Reiner détestait profondément ce Gryffondor qui portait toujours sur son visage cet air niais, heureux et surtout profondément stupide. À cet instant, il en était absolument sûr. Rien que respirer le même air que cet abruti le rendait tout à fait malade. Dégouté, il détourna le regard, se déconcentrant sur sa cheffe de maison.

- Je suis obligé de vous sanctionner, renchérit cette dernière. Donc votre maison va perdre vingts points à cause de vous. Je vous laisserais annoncer à vos camarades pourquoi vous venez de faire prendre un retard considérable à la maison Serpentard.

Elle échappa un nouveau soupir.

- Maintenant, disparaissez avant que je m’énerve vraiment.

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