Chapitre 13

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Jill était de retour dans son appartement. Elle remerciait intérieurement sa sœur et Fantôme de l’avait aidée à immerger des abysses. À présent, elle devait faire le reste du chemin. Elle n’était plus cette petite fille à qui on reprochait sa simple présence. Elle était plus forte que ça. Une guerrière, lui avait rappelé Fantôme avant de partir ouvrir le shop, non sans l’enlacer une dernière fois.

Son téléphone s’alluma. Elle regarda qui pouvait bien lui envoyer un message à cette heure-ci. Maryline ! Elle lui avait envoyé une photo d’un homme aux cheveux grisonnants, son corps parsemé de tatouages. Ce n’était pas ça le plus frappant. Des yeux bicolores qui ressemblaient tellement aux siens.
Qu’est-ce que cela voulait dire encore ?

« Pice m’a présenté à son président. » avait-elle écrit. « Il a exactement les mêmes yeux que toi. C’est dingue ! »

Jill comprenait l’engouement de sa sœur, elle voulait sûrement lui prouver que les yeux verrons n’étaient pas horribles. Elle décida de lui répondre : « Tu n’as pas besoin de faire ça, Mary. J’ai décidé de ne plus porter de lentilles. »
Son message ne tarda pas : « Enfin, il était temps ! Mais je lui ai quand même dit que j’avais une sœur avec des yeux verrons. Et devine quoi, il aimerait te rencontrer. »

Suspicieuse, la jeune femme appela sa sœur qui décrocha.

- Maryline, sérieusement. Souffla Jill. Je suis sûr que c’est toi qui lui as dit que je voulais le voir.

- Mais non, tu te fais des films. Ironisa la cadette. Ho, ça va je peux sentir son regard sur moi, ok . J’ai peut-être noyé le poisson pour qu’il accepte.

- Qu’est-ce que tu lui as proposé.

- Je lui ai dit que ma sœur était excellente tatoueuse ! et qu’elle avait récemment intégré le club en tant que tatoueuse. D’ailleurs, il semblait surpris, et Pice avait l’air mal à l’aise que je lui balance l’info. Tu sais..

- Mary coupa Jill, qu’est-ce que tu lui a proposé ?

- Une séance tatouage.

- Mary !

- C’est juste des retouches de ses anciens tatouages. C’est pas la mer à boire.

- Tu n’es pas possible.

- Tu as rendez-vous dans 1 h.

- Exaspérante, ajouta Jill.

- C’est pour ça que tu m’adore, rigola la plus jeune. Je te laisse. Je crois que Pice a des trucs à me dire. Salut ! elle raccrocha

Jill avait prévu de rester chez elle toute la journée pour réfléchir à la façon de faire sortir sa génitrice de sa vie ainsi que celle de sa sœur. Les plans avaient changé. Regardant l’heure, elle se prépara pour être à l’aise. Elle se passa de l’eau sur le visage en espèrent que ses traits fatigués par ses pleurs disparaissent. Elle regarda ses lentilles sur le bord et les prit. Allait-elle passer le pas ? Elle trouvait son reflet étrange dans le miroir. Cependant, c’était elle, son visage, ses yeux qui la caractérisait. Elle ne voulait plus craindre d’être elle-même, surtout pour une personne qui ne ressentirait que de la rengaine. Elle jeta la boite à la poubelle. Agrippa son manteau, ses chaussures et roula jusqu’à son lieu de travail.

Jill se dirigea d’un pas décidé à la boutique. Elle entra sur le regard surpris de Fantôme. Après tout, celui-ci lui avait donné sa journée.

- Tu ne devrais pas être là.

- J’ai voulu prendre de l’avance pour demain. Plaisanta-t-elle.

- Jill.

- Mary m’a mis un rendez-vous.

- Depuis quand est-elle la secrétaire du shop ?

- Depuis, qu’elle a rencontré un type avec les yeux verrons. Jill s’approcha de son patron en ajoutant. J’ai les yeux verrons seulement, je ne les ai jamais assumés.

Fantôme les avait déjà entre aperçu. Pas assez longtemps pour vraiment se les visualiser. Aujourd’hui, elle était assez près. Il agrippa doucement sa mâchoire. Ils étaient attractifs, plus que d’habitude, son cœur fondit un peu plus pour elle.

- Tu es magnifique sans tes lentilles.

Un mince sourire fleurit sur les lèvres de Jill. Mary lui avait déjà dit la même chose.

- La personne qui va venir a aussi les yeux verrons, Mary m’a dit que c’était…

- Le président ? proposa Fantôme.

- Oui, c’est ça ! Je vais préparer le matériel.

Jill se retira de sa prise, voyant la gêne de Fantôme, elle prit sa main pour embrasser sa paume. Une impulsion, elle n’avait pas trouvé d’autre solution. Elle partit sans un mot, les joues rouges. Elle savait que c’était bête car ils avaient fait plus que ça. Il avait été son amant d’une nuit. Elle avait aimé ce moment, elle s’y risquait d’y repenser. Son corps se rappela les mains de Fantôme, des frissons l’envahirent. Non ce n’était pas le moment. Jill chassa au mieux ces souvenirs. Elle allait avoir un client.

Elle retourna dans la boutique, Fantôme expliquait à une nouvelle venue comment les séances de tatouage se déroulaient. Jill détourna son regard, un homme attendait dans le fauteuil, l’ours en peluche de Jill dans les mains.

- On ne touche pas aux décorations, décréta-t-elle. Enlevez vos sales pattes de là.

L’homme fronça les sourcils. Jill lui arracha l’ours pour le serrer contre elle.

- Tu es ? demanda l’homme.

- La tatoueuse, rétorqua Jill sèchement.

- La petite n’avait pas menti pour tes yeux.

- C’est vous que Mary a envoyé, pesta Jill. Suivez-moi.

Elle reparti dans la salle, posant l’ours sur l’une des étagères. Le gardant à l’œil.

- Quelles sont les retouches à faire ? Demanda Jill de but en blanc.

- Qu’est-ce que tu sais faire petite ?

- Plein de choses. Vous croyez que je ne suis pas capable de faire des retouches ? reprocha Jill. L’homme l’agaçait. Il osait toucher à ses affaires, après cela il remettait en question ses talents.

- Tu n’as pas de tatouage.

- Le rapport ? Vous avez vu le tatouage sur l’avant-bras de Fantôme ? Vous êtes satisfait ?

- Il a du potentiel, réfléchit l’homme aux yeux verrons.

- Alors J’ai du potentiel. Vos retouches ?

L’homme enleva son cuir, puis son t-shirt pour s’allonger sur la table. Jill n’en croyait pas ses yeux.

- Vous voulez vraiment que je retouche votre signe d’appartenance au club ?

- Je pensais que tu avais du potentiel petite. Sourit sournoisement l’homme.

- J’en ai déjà tatoué un donc sans problème. Jill démarra la machine et commença à rafraichir le tatouage.

L’homme était surpris. Il pensait qu’en lui montrant le tatouage, elle se dégonflerait. C’était tout le contraire. La petite lui faisait penser à lui plus jeune. Relevant tous les défis qui se mettant sur son chemin. De plus, ses yeux l’intriguaient car ils étaient identiques aux siens et rare étaient ceux avec les yeux verrons. Un doute s’immisça dans sa conscience… ET si ?

La jeune femme arrêta la machine.

- Une fois les rougeurs parties, le tatouage, sera magnifique, clarifia la tatoueuse.

L’homme regarda dans le miroir, convaincu par ses dires. Il avait réfléchi à une possibilité irrationnelle. Un plan dans sa tête, il se redressa.

- Hey gamine.

La jeune femme se retourna.

- Quoi ? tu es impressionné par mon potentiel, le vieux.

Jill ne voulait pas se démonter contre un type pareil. Rester passive, ce n’était plus pour elle.

L’homme se rapprocha.

- Je ne te l’avais pas encore dit. Bienvenue dans la famille.

- Vous êtes bizarre, murmura Jill avait de se retourner.

Elle senti ses cheveux lui tirer légèrement. Elle crut s’être coincé les cheveux dans son haut. Elle les agrippa et ne remarqua rien d’anormal. Elle regarda une dernière fois l’homme aux yeux verrons qui souriait en quittant la pièce.

Elle décida de ranger son matériel n’ayant plus d’autre client. Elle replaça l’ours en peluche dans la boutique, de façon à le voir en entrant car elle aimait bien l’observer chaque matin en arrivant. Il la mettait de bonne humeur. Elle avait l’impression d’être une enfant pour ça.

- Alors comment ça s’est passé ? questionna Fantôme.

- Il est bizarre, énervant et il se pense tout permis, critiqua Jill. Sinon ça s’est bien passé, répondit Jill sous l’hilarité de Fantôme.

- D’habitude, on dit qu’il fait peur.

La jeune femme haussa les épaules. Elle ne trouvait pas qu’il faisait peur. Il s’emblait juste très sérieux et dans ses pensées. Elle avait même eu l’impression qu’il s’était laisser happer par elle lors des retouches. Elle se demandait ce qui pouvait préoccuper cet homme. Elle se rappela ses propres problèmes à régler.

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