Echappée belle
Fox leva sa main pour stopper Vesper, retenant son souffle en attendant de voir si le rire monstrueux recommençait. Après quelques secondes oppressantes d’attente, elle souffla et fit un signe de tête. Ils repartirent dans la direction de la sortie, la jeune femme évaluant qu’il ne restait qu’une dizaine de mètres pour en finir avec ce vaste espace. Elle savait que chaque pas les rapprochait de la rue, mais aussi du danger. Le bruit qui avait résonné en bas laissait une ombre d'incertitude, mais il n'y avait plus de temps à perdre. Il leur fallait rejoindre la sortie et plus vite que ça.
Ils atteignirent les fenêtres, toujours aussi silencieux. Fox inspecta rapidement les alentours en scrutant le moindre mouvement. Personne ne semblait les avoir repérés. Tout ce qu'ils pouvaient entendre, c'était le léger cliquetis du métal de l’escalier et la respiration accélérée d'Elias.
Ils enjambèrent les huisseries et rejoignirent à l'escalier de service extérieur. Fox se tourna brièvement vers Vesper pour s'assurer qu'il était prêt, puis elle descendit prudemment, cherchant à capter la moindre menace qui pourrait surgir de l'ombre.
Lorsque ses pieds touchèrent enfin le sol, elle se figea un instant, scrutant la rue déserte. Rien à signaler. Mais quelque chose n'allait pas. C’était une sensation déstabilisante, une absence totale de bruit. C’était une perception qu'on ne pouvait ignorer. Pas un bruit d’oiseau, pas un froissement. Rien. Comme si tout s’était mis en pause autour d’elle, comme si le monde lui-même retenait son souffle.
Elle fit un pas en avant, attendant de voir si Vesper suivait. Elias, quant à lui, haletait sous la douleur, mais tenait bon, soutenu par Vesper.
Ils étaient maintenant dans la rue, sur le qui-vive. Un son proche vint briser l’oppressant silence, un bruit aigu qui leur fit lever la tête. Un scritch, le frottement d’une porte grattant un sol de graviers…
Et si c'était déjà trop tard ?
Fox réfléchit en une fraction de seconde. Impossible de faire un sprint avec le blessé sans risquer d'être repérés ou pire rattrapés. Elle avisa un large conteneur de poubelles dans la ruelle, à deux pas d'eux. Agrippant Vesper, elle l'entraîna avec elle, espérant qu'il ne lâcherait pas leur nouvel ami. Ils se cachèrent derrière le conteneur, à peine dissimulés, mais c'était leur seule chance. Les grattements qu'elle avait entendus recommencèrent, comme si quelque chose poussait sur un battant de porte sans parvenir à l’ouvrir totalement. Ce bruit désagréable insistait. Chaque mouvement d'air incarnait une menace potentielle. Fox échangea regard inquiet avec Vesper.
Enfin, la porte céda et dans un grincement lugubre, elle s’ouvrit doucement, raclant d'innombrables petites cailloux sous son passage. Fox perçut un souffle rauque s'échapper de l'intérieur. À quelques mètres d'eux, une silhouette se profila dans l'encadrement, mais elle ne sortit pas totalement, elle… attendit. Ce pouvait être une personne, un nuisible ou même un autre groupe de survivants…
Fox plaqua une main sur les lèvres d'Elias, un index sur les siennes, lui intimant de se taire, tandis qu'elle scrutait la porte, prête à réagir. L'adrénaline pulsait dans ses veines et son cœur battait fort dans sa poitrine alors qu'elle se pressait contre la paroi métallique, incitant Vesper à rester aussi immobile qu'elle. Elle retint sa respiration, concentrée, écoutant le moindre souffle. Ils devaient absolument rester immobiles et invisibles. La peur du moindre faux mouvement faisait trembler ses muscles, mais elle gardait son calme.
Elias, en revanche, semblait plus vulnérable à chaque respiration. Ses lèvres étaient sèches et la souffrance sur son visage plus évidente à mesure que les secondes s’égrenaient. Fox se força à ne pas tourner les yeux vers lui, se concentrant sur la situation. Ils devaient sortir de là.
Fox fit le choix de prolonger l’attente silencieusement, espérant que la silhouette s'éloigne d'elle-même, pour continuer leur chemin dès qu'ils auraient une fenêtre d'opportunité. Mais il fallait qu'elle identifie le danger. Elle se pencha légèrement en avant, pour épier l'individu qui était apparu.
La silhouette resta immobile quelques instants, puis s'avança lentement dans la ruelle. La lumière du soleil baissait un peu, projetant de longues ombres qui jouaient sur les murs des bâtiments, rendant la visibilité un peu plus difficile. Fox dut lutter contre l'envie de bouger, de respirer plus profondément. Chaque son qui s’échappait d’elle résonnait trop fort dans l'air.
L'individu, ou ce qui en restait, était mince, presque décharné. Ses vêtements, déchirés, flottaient autour de lui, accrochés à sa peau qui avait l’air d’être dans un état de décomposition avancée. La démarche était haletante, irrégulière, mais ce qui frappait le plus, c'était l'air... absent qui émanait de lui. Il avançait sans but précis, posant un pied devant l’autre dans un état d’errance d’automate, comme une machine sans direction.
Le cliquetis léger d'un objet métallique se fit entendre lorsqu'il se pencha pour ramasser quelque chose au sol. Fox distingua l'éclat d'une lame, à moins que ce ne fu tout simplemet le reflet d’un jeu de clefs. L’imagination avait ce pouvoir de transformer les objets les plus anodins en armes de crime.
Le vent tourna lentement, une odeur de poussière se leva puis une autre, mortifère. La silhouette avait-elle de l’odorat, une capacité à la détecter par le parfum ui se dégageait d’elle ? Fox se demanda si elle avait été repérée. La silhouette se rapprocha dans sa direction, sans prêter attention à l’espace confiné où elle et ses deux compagnons se cachaient… c’était juste une âme errant parmi les déchets.
Fox n'en pouvait plus, elle savait qu'ils ne pourraient tenir ici éternellement. Si la créature mutante s’approchai un peu plus, elle finirait par les voir. Ele ne pouvait attendre sans rien faire que ça se produise, elle avait encore les cartes en main. Il fallait agir.
Elle repéra par terre près d'elle, un petit caillou. Elle le ramassa en toute discrétion et profita que la silhouette n'était pas directement tournée vers leur poubelle, guettant plutôt au lointain dans la rue principale. Elle envoya le caillou en cloche, par-dessus le conteneur, par-dessus la silhouette, loin de l'autre côté... Elle espérait que le bruit ténu que provoquerait le caillou attirerait son attention à l'opposé, sans déclencher non plus un tintamarre risquant de rameuter tous les monstres du quartier.
Bling.
Léger. Ténu. Comme prévu. Elle serra fort dans sa main le manche de son arme blanche, décidée à s'en servir dès que l'individu aurait le dos tourné. Elle répéta la scène dans sa tête : il se tourne, intrigué. Elle bondit sans un bruit de sa cachette, elle lève la machette et elle l'abat sur son crâne de dos, lui fendant la tête en deux comme un œuf.
Allez Fox, tu peux le faire, s'encouragea t-elle.
De toute façon, t’as pas le choix, c’est lui ou toi. Ou l’un des autres… souffla son esprit.
Le bruit du caillou tombant sur le sol résonna brièvement, faible mais suffisant pour attirer l'attention de la silhouette. Il avait du rebondir sur une cannette abandonnée. Comme prévu, l'individu tourna la tête vers la source du bruit. C'était l'occasion que Fox attendait. L'homme, ou ce qu’il en restait, s'avança d'un pas flandrin vers le son, l'esprit visiblement ailleurs, comme s'il n'avait pas la capacité de détecter la menace réelle.
Le plan de Fox était clair dans sa tête et la concentration prit le dessus sur tout le reste. Elle se préparait à sauter hors de sa cachette, prête à frapper avec une efficacité mortelle. Son cœur battait fort dans sa poitrine, mais sa main sur la machette ne tremblait pas. Elle avait un seul objectif, un seul but : neutraliser cette menace avant qu'il ne se rende compte de leur présence.
L'individu, lent et désorienté, s'éloignait de plus en plus, complètement absorbé par le bruit lointain. Il était à portée. Tout se jouait maintenant.
Et si c’était simplement un survivant ?
Elle ne pouvait pas reculer. Elle avait fait le choix de ramasser un blessé. Elle devait le ramener à l’abri.
Mais, es tu bien certaine ? insista son esprit.
Elle éteignit son cerveau, son moral, sa raison, pour faire taire les doutes qui le feraient flancher à la dernière seconde.
Dans un seul mouvement souple, elle s’accroupit en faisant face au dos qui s’éloignaient en titubant. Comme un ninja, elle franchit les derniers mètres qui la séparaient du chasseur devenu victime et leva la machette comme dans son esprit.
Se déplacer… lever le bras… viser…
Jaugeant la distance, elle abaissa l’arme avec toute la force dont elle était capable sur l'arrière du crâne de la créature…
Frapper.
Le bruit de la machette tranchant l'air précéda le choc brutal du métal contre le crâne. Un cri étouffé, court, mais percutant, s'échappa de la créature alors que la lame s'enfonçait profondément dans un son atroce de craquement d’os. La tête s'inclina sous la violence du coup. Le corps se figea avant de s'effondrer dans un bruit sourd, inerte. Tout autour semble se figer, juste après l'impact.
La rue, pourtant paisible, résonnait encore du bruit sec du coup porté. Du craquement. Fox se tenait au-dessus de la créature, la machette tremblante entre ses mains, son visage fixé sur la victime désormais sans vie. L’individu était face contre terre, ses mains de par et d’autre de son crâne éclaté en deux, sa cervelle se répandant calmement sur le béton.
Elle n'avait pas ressenti de pitié, son geste n’avait pas tremblé. Mais elle s’était sentie double pendant cette attaque. La Tueuse de sang-froid, pragmatique, détachée de ses émotions, la survivante. Et l’autre, celle qui était encore humaine, qui avait encore un coeur, celle qui avait eu un doute. Celle qui était maintenant incapable de faire pivoter ce corps pour se confronter au visage de sa victime, incapable de vérifier si c’était un monstre ou un survivant épuisé.
Ce n'était qu'une question de survie. Elle avait agi.
Fox restait figée, la machette encore dans sa main, hypnotisée par la créature effondrée à ses pieds. La contraction musculaire se dissipait lentement dans son corps encore tendu, mais l'adrénaline pulsait encore à ses tempes, rendant chaque souffle trop bruyant. Il n'y avait pas de fierté, juste une étrange sensation de vide. Elle avait agi. Elle avait tué. Mais dans ce monde brisé, les frontières entre la survie et la cruauté étaient devenues floues.
Le craquement des os du crâne résonnèrent encore une fois dans sa tête. Elle frissonna.
Lentement, elle tourna la tête vers Vesper. Il n'avait pas bougé, à l'exception de son regard qui ne quittait pas la scène, silencieux. Elle ne chercha même pas à lire son expression ; elle savait qu'il était suffisamment lucide pour comprendre la nécessité de son geste. Il n'avait pas à la juger, pas maintenant.
Craquement.
Elle s'éloigna difficilement de la créature, la machette en main et s'accroupit pour ramasser la petite sacoche que la chose avait sur elle. Enfouie parmi des morceaux de métal tordus, elle tira quelques objets éparpillés. Rien de particulièrement utile – des fragments de plastique, des câbles. Mais l'un d'eux attira son attention : une petite boîte métallique, cabossée, mais qui semblait intacte. Ses doigts la frôlèrent avec précaution avant de la glisser dans son sac. Peut-être y aurait-il quelque chose de précieux à l'intérieur, ou au moins utile.
L’atmosphère pesante de la ruelle s’accordait parfaitement avec le sentiment de révulsion qu’elle ressentait. Des papiers déchiquetés volaient autour d'eux. Fox releva les yeux vers Vesper, vidée de toute émotion, trahissant l’impact que son geste avait eu sur sa conscience.
— On y va ? dit-elle à voix basse.
Elle se tourna ensuite vers l'homme blessé.
— Tu tiens le coup ? ajouta-t-elle, un ton un peu plus doux, mais toujours dans un souffle. Elle ne voulait pas avoir fait ça pour rien.
Ce jeune gars devait survivre.
Finalement plus pour soulager sa conscience et donner du sens à son geste que pour autre chose.
Un petit bruit de verre brisé au loin attira son attention. La menace n'était peut-être pas finie. Mais pour l'instant, elle se contentait de faire un pas en avant, prête à reprendre leur chemin.
Vesper leva un regard éthéré sur elle.
— Ça suffit, on a assez traîné. trancha-t-elle, incapable de répondre à son interrogaion silencieuse, encore sous le choc de ce qu'elle venait de faire.
Elle désigna l'abri, de l'autre côté de la rue.
— On fait une halte à chaque véhicule et dès que je vous fais signe, on court. Une fois à la porte, Vesper, tu fais le code... et on prie pour que Maddox soit derrière.
Elle inspira profondément et s'élança sans attendre de confirmation.
Le plan était simple, mais chaque déplacement qui les rapprochait de l'abri était autant de chance d’essuyer une nouvelle attaque, de faire face à une nouvelle rencontre. Ils avaient perdu assez de temps et chaque minute de plus passait comme un compte à rebours menaçant.
Les rues avaient l’air plus vides qu’à l’aller, mais c’était l'ombre d’une nouvelle créature qui écartait les espaces entre les véhicules, qui les mettait plus longtemps à découvert, tel un fantôme tapi au-dessus d’eux capable de remodeler le monde. Les bâtiments autour d'eux étaient en ruines, à moitié effondrés, des fenêtres brisées et des portes arrachées, ils étaient le reflet de ce monde. Détruit. Fox se refusait à les affronter. Son cœur cognait puissamment dans sa poitrine, mais ce n’était pas de la peur en cet instant, c’était autre chose. Quelque chose de pesant.
Ce qui comptait, c'était l'objectif : l'abri. Leur chance de survie, leur seule chance, était là, de l'autre côté de la rue.
Fox avançait sans se retourner, la machette prête, surveillant chaque angle qui se révélait. La porte était à portée de vue, mais il leur restait à franchir le dernier obstacle : la rue.
Vesper était en mouvement, à ses côtés, réactif, instinctif. Leur coordination était silencieuse, comme une danse bien rodée dans cet environnement dévasté. Comme s’ils avaient déjà réalisé cet exercice maintes et maintes fois ensemble. Ils se tenaient proches, mais sans se gêner, chacun prêt à bondir si la situation se dégradait. L'homme blessé était derrière eux, comme une ombre à leurs pas.
— Prêt ? murmura-t-elle à Vesper, en alerte.
Le vent soufflait plus fort maintenant, charriant avec lui des éclats de verre et des morceaux de plastique. Une mini tornade se dessina au-dessus d’une bouche d’égoût envoyant voler des bouteilles qui vinrent se briser sur les voitures abandonnées. Fox savait que le bruit les trahirait si elle n'était pas assez rapide, mais l'adrénaline la poussait à avancer plus vite, plus silencieusement.
Le premier véhicule, un vieux fourgon abandonné, se dressait devant eux, un refuge temporaire avec ses deux portières grandes ouvertes. Fox s'y hissa rapidement, s'assurant que l'homme blessé pouvait la suivre sans difficulté. Ils s'arrêtèrent une seconde, juste une, dans le véhicule, avant de ressortir par l’autre porte.
Un autre véhicule, puis un autre. Chacun d'eux était un point de repère, une pause stratégique, un petit répit dans leur course effrénée. Fox scrutait chaque détail, tout en gardant un œil sur l'abri au bout de la rue. Ils s'approchaient.
Tout à coup, un mouvement juste au coin de la rue. Son cœur rata un battement. Elle s'immobilisa instantanément. C’était énorme. Mais la silhouette s'éloigna rapidement, bousculant sur son passage un landau oublié avant de se perdre dans l'obscurité.
— Vas-y ! souffla Fox, une parole d'encouragement à peine audible à l’attention du blessé.
Ils pouvaient y arriver.
Ils n’étaient qu’à quelques pas de la porte maintenant. Elle pointa son index en avant.
— Vesper, c'est à toi.
Elle prit une grande inspiration, obnubilée par le massif battant d’acier, prête à courir dès que le code serait validé par celui qui en surveillait l’accès. Il n'y avait pas de place pour l'erreur.
Les coups que porta Vesper sur le vantail résonnèrent de façon irréelle dans cette situation. Puis il attendit, le poing levé, observant la porte avec autant d’insistance que s’il avait été capable de l’ouvrir par la force de son esprit. Il frappa à nouveau, d'un coup sec, trois tapotements qui, dans cet univers d'incertitude, faisaient l’écho d'un appel désespéré.
Le silence qui suivit suspendit le temps. La rue autour d'eux, désertée mais menaçante, ne permettait pas de se laisser aller à l'optimisme. Ils n'étaient pas en sécurité. On pouvait mourir en un battement de cil, juste devant l'endroit le plus sûr du monde.
Vesper leva de nouveau son poing, prêt à insister quand un bruit métallique répondit, une clé se tournant dans la serrure.
La porte s'ouvrit lentement, avec un grincement discret.
Simultanément, un tumulte éparse emplit l’artère voisine. Et le rire strident se fit de nouveau entendre. Des poubelles volèrent, se fracassant sur des murs. Ca approchait dans leur direction.
Vesper tendit la main vers Fox, pour lui faire signe d'avancer. Elle était restée en retrait avec Elias, plaquée contre un mur éboulé. Pourtant, il savait bien que tant que la porte ne serait pas complètement ouverte, rien n'était gagné. Chaque seconde pouvait tourner en leur défaveur.
Le rire résonna encore, plus fort, plus distinctement… plus près.
Fox poussa Elias en avant sans ménagement. Il trébucha devant elle et manqua de s’étaler de tout son long, ce qui aurait pour sûr fait chuter la jeune femme sur lui. Il se rattrape et comme si des ailes lui étaient soudainement poussées, il s’envola presque jusqu’à Vesper.
Au bout de la rue, le rire se transforma en hululement sordide et une chose physique s’y incarna. Fox refusa de se retourner. Elle accéléra.
Le métal grinça plus fort et frotta sur les graviers avant de libérer un espace suffisant pour laisser passer les rescapés et un visage familier apparut dans l'embrasure, les yeux pleins de surprise mais aussi de soulagement.
C'était Maddox.
— Entrez, vite ! lança-t-il, son regard passant sur l'homme blessé avant de revenir sur Fox et Vesper.
— Faut vraiment que t’arrêtes de me ramener des chats errants, Vesper ! grogna t-il.
Le métal grinça de nouveau sous l’impulsion de Maddox et la protection d'acier retomba dans ses clenches, garantissant, du moins pour un temps, une sécurité relative.
Ils traversèrent ensemble l'espace réduit du hall, chacun se glissant dans l'abri avec l'urgence qui ne les quittait plus. La porte se referma totalement avec ses épais verrous derrière eux dans un bruit sourd, mais aussi rassurant. Ils étaient enfin à l'intérieur.
Pour un instant, il n'y avait plus que le bruit de leurs respirations, hachées et profondes.
Mais plus aucun rire.

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