2.2.6 Coiffeur de ses dames

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Je rentre pour les vacances de Pâques au manoir Lestrange. Je suis heureux puisque Carrow et Bellatrix sont absents. Mère étant facile à gérer, je vais pouvoir faire ce que je veux. Je traîne donc en Prince héritier dans mon royaume et parade plusieurs jours. Je martyrise un peu les larbins afin d'asseoir ma suprématie de petit con arrogant. Plus de personnes seront persuadées que je suis le digne héritier du Seigneur, moins il y en aura pour remettre en doute ma supercherie.

J'en profite pour mener mon enquête auprès des larbins. Faisant mine de vouloir connaître les dernières informations, je les interroge sur les missions que leur a confiées Bellatrix ou bien sûr les derniers potins du monde des mages noirs. Certains d'entre eux sont de vraies pipelettes, trop ravi de pouvoir plaire à leur futur Seigneur. Ils me font des courbettes pour obtenir mes faveurs, pensant que je les apprécie.

En interrogeant Mère, je finis par savoir que Carrow a visité les esprits de plusieurs élèves de Poudlard. Il n'y a donc pas vraiment d'espions. Ainsi, nous pouvons continuer de mener Bellatrix en bateau en surveillant les informations que nous diffusons. Les élèves ne cherchent pas vraiment à savoir et ne vont pas nous suivre en particulier. Poudlard reste un lieu sûr.

J'apprends malheureusement que la folle a placé des subordonnés au ministère français de la magie. Elle a eu confirmation de la présence de Maeve à Poudlard. D'après ses renseignements, il y a un Auror Français auprès d'elle pour la protéger. Bellatrix tente de connaître son identité. Je songe au professeur Bordial, toutefois, cela ne coïncide pas. Le professeur a le statut de diplomate et non d'Auror. J'en fais part par télépathie à Maléfique qui me certifie que Bordial n'est pas un Auror.

La relation entre Maeve et le professeur est très étrange. Elle ne m'en parle pas trop et évite le sujet. Elle a reconnu qu'il avait adopté Charline pour simplifier les choses sans m'en dire plus. Maléfique reste très discrète sur tout ce qui concerne notre enseignant. Tout ce que je sais, c'est que je dois faire confiance au professeur Bordial, Maeve étant totalement convaincue qu'il est de notre côté et incorruptible. Il protège Charline lui aussi, à sa manière.

Lors d'un de ses rares moments de présence, Bellatrix m'informe qu'elle a l'intention de placer des infiltrés à Poudlard également. Je dois me méfier. Pour l'instant, ceux qu'elle a voulu faire entrer se sont fait refouler par la magie qui protège l'école. La folle cherche un moyen pour contourner les défenses.

De son temps, Drago avait utilisé une armoire à disparaître pour faire entrer des mangemorts dans l'école, elles ont toutes été détruire depuis. Et si elles ne l'avaient pas été, j'aurais fait en sorte que celle de Poudlard le soit.

La folle fourmille d'idées toutes plus machiavéliques. Mère m'explique que Bellatrix a un plan. Elle veut que mon cousin rejoigne les partisans de Voldemort, que les deux descendants aux quatre sangs soient du côté du seigneur des ténèbres. Pour cela, il faut que mon cousin souffre et libère davantage sa colère. Mon arrière-grand-mère a établi une stratégie dangereuse. Carrow envoie des faux souvenirs ou mauvais sentiments à mon oncle et ma tante, pour que leur couple aille mal.

Elle espère voir mon cousin subir des moments malheureux, avec des parents colériques au bord du divorce. Bellatrix pense que cette façon, la rancœur me permettra d'attirer Oliver dans les filets des mangemorts. Maeve et moi ne pouvons rien faire sans révéler notre double jeu. Nous devons laisser faire malgré que cela nous brise le cœur. la folle met son plan à exécution alors que nous entamons la dernière ligne droite avant la fin de l'année scolaire. Oliver est épargné tant qu'il est à Poudlard.

Je cherche pendant des jours comment protéger mon oncle et ma tante que j'affectionne. Tout ce que je veux tenter est dangereux autant pour moi que pour Maeve ou mon cousin. Je me sens si impuissant. Je croise les doigts, mon oncle et ma tante se débrouille en occlumancie, avec un peu de chance, ils protégeront leurs esprits et Carrow échouera. Je sais qu'ils s'aiment énormément et surtout, ils aiment plus que tout Oliver. Espérons que cela sera suffisant, les doutes m'assaillent tout de même. Je dois retourner à Poudlard le cœur un peu lourd.

Au retour des vacances, je reprends mon activité favorite : admirer Charline. Aujourd'hui, elle a décidé d'apprendre à Sarah à faire des tresses. Louise s'est jointe à elles. Maeve et Alice servent de cobaye. Les filles s'amusent et rient avec joie. Le pauvre Horace est recruté pour aider les deux coiffeuses en herbe et le professeur. Mon pote est surtout là pour empêcher Maeve de bouger. Je suis heureux de voir les cinq filles s'amuser autant entre-elles et hyper jaloux qu'Horace soit si bien intégré dans leur groupe.

Maléfique a chaud. Elle a froid. Elle a soif. Elle a faim. Son nez la gratte. Cette chipie ne cesse de se plaindre. La gentillesse et la patience d'Horace sont mises à rude épreuve. Il lui fait du vent. Mon ami va chercher une couverture pour la poser sur les jambes de la belle. Ce gentil garçon remplit un verre de limonade et fait boire avec une paille au sale gosse. J'explose de rire dans mon coin quand Maeve parvient à se faire donner la becquée comme à un petit poussin. Mon pote est d'une patience à toute épreuve.

Horace est si parfait qu'il frotte le nez de Maeve avec tendresse. Il n'est pas dupe et sait qu'elle essaye de le faire tourner en bourrique. Il se régale à être le chevalier servant des filles et surtout de ses deux petites sœurs. Il est tendre, affectueux et attentionné. Les filles l'adorent. Je les comprends. Je dois reconnaître qu'il est particulièrement brave et serviable.

Bien que Maeve soit la plus pénible, Horace comble d'attentions chacune des filles avec une douceur exemplaire. Elles lui rendent bien et le couvrent de bisous et de compliments à la moindre occasion, énervant tous les autres mecs jaloux. Ce sont tout de même les cinq plus belles filles de la promotion, et elles idolâtrent notre pote. Une sourde jalousie me serre cependant le cœur. J'aimerais être le pauvre tourmenté couvert de bisous.

Charline est très douée et ses deux élèves sont appliquées. Les trois filles font des miracles capillaires. Les deux modèle sont sages et ne bougent presque pas, Maeve râle juste pour avoir plus de câlins de son Horace. Ma jolie rouquine navigue entre les deux têtes à coiffer. Sarah s'occupe d'Alice, Louise est attitrée à Maléfique. Tous les autres autour jouent les espions, les filles pour apprendre, les garçons par curiosité inavouée.

Les cheveux d'Alice s'ornent de motifs bohèmes, et de décor romantiques. Je ne comprends pas comment sans utiliser la magie, Charline parvient à faire des fleurs avec des cheveux, des élastiques, des épingles et de la laque. Le résultat est absolument magnifique. C'est époustouflant de virtuosité et je ne dis pas ça uniquement par adulation de la rouquine.

Horace est mis à contribution pour tenir les épingles, passer les élastiques, donner le bon peigne. Il accepte même de remplacer Louise pour coiffer Maeve quand Louise s'absente pour aller faire pipi. Franchement, mon pote vaut le coup d'œil avec ses épingles dans la bouche et son air appliqué pour rendre Charline joyeuse sans tirer les cheveux de Maléfique.

J'aimerais que la rouquine me lance des regards remplis d'amour et cherche mes bras, comme elle le fait avec Horace. Je ne sais pas comment il a fait pour être aussi proche des deux filles en si peu de temps. Quand je les vois tous les trois, j'ai l'impression qu'ils ont grandis ensembles. Ils sont complices, autant que le sont Sarah et Jamie. Mon pote devine les pensées de ses deux sœurs avec une facilité déconcertante.

Je reste silencieux dans mon coin afin de ne pas me faire virer. J'apprécie ce moment de bonheur. Voir mes deux amies Louise et Maeve rire aux éclats, mon pote Horace tout sourire, Charline et Sarah joyeuses, me comble de joie. J'ai l'impression d'assister à un moment rare, réservé à une élite. Je me sens privilégié et garde le silence pour ne pas briser cet instant magique.

Maléfique me parle par télépathie par moment. Elle me commente les moindres faits et gestes des filles ou de son frangin, les spectateurs alentours, l'apparition du calamar géant à la vitre de la salle commune. Elle me fait la discussion, comme si de rien n'était, gardant la bouche close et sans laisser paraître quoi que ce soit. Personne mise à part moi, ne saurait dire qu'elle papote joyeusement par la pensée. Ses sujets sont variés. Maeve babille sans s'interrompre.

Un peu pour se plaindre. Louise lui tire un peu les cheveux par moments. La laque lui donne envie d'éternuer. Charline est une despote. Le parfum qu'utilise un des mecs qui vient de passer à côté d'elle est trop fort. Elle se retient d'exprimer son côté ronchon au grand jour, alors elle me raconte tous ses déboires. Maeve parle inlassablement.

Beaucoup pour se moquer de moi et de mon espionnage. Cette chipie a parfaitement compris que je mate sa frangine en douce et que l'art capillaire m'intrigue secrètement. Je subis ses remarques taquines sans broncher. De toute façon, si j'ouvre la bouche, je grille ma couverture et je me ferais virer par les filles sans aucun ménagement. Je me rapproche donc doucement et silencieusement, moqué par une Maléfique hilare. Exprimant ses sentiments, Maeve débite son flot de paroles mentales.

Passionnément pour me dire qu'elle m'aime autant qu'elle aime Horace. Notre complicité retrouvée et surtout de plus en plus forte fait un bien fou à la brunette. Elle peut me parler librement sans se sentir un monstre, les horreurs que j'ai pu voir dans ma famille me faisant avoir un jugement plus clément. Je rassure Maléfique sur ses pouvoirs et sur son bon cœur. Je lui promets de l'aider à contrôler sa puissance et de l'empêcher de faire du mal à quelqu'un. Sans filtre, Maeve s'exprime.

À la folie, quand elle songe à se raser les cheveux pour ne plus subir les séances de coiffures. Je ricane intérieurement quand elle évoque cette solution et lui envoie des petits sorts pour la ligoter à sa chaise ou juste ses mains sans que personne ne me voie. Les techniques envisagées par cette chipie pour mettre fin à sa torture me font rire soit par leur côté loufoque par l'invention d'un sort de perte de cheveux, soit par leur côté extrême quand elle envisage de brûler vive sa chevelure ou de se faire un shampoing à la crème épilatoire.

Quoi qu'il en soit, au bout de trois heures de tortures, Maeve ressort avec un magnifique bijou reptilien dans la chevelure et surtout une tresse ondulante du plus bel effet, donnant l'impression que ses cheveux sont un serpent qui frétille à l'arrière de son crâne. Mon amie brunette est resplendissante. Ma blondinette, sa coiffeuse, est sautillante de bonheur face à sa splendide réussite. 

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