Agnosthesia : Les Jardins Caprins

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Poussé par le suroît, inspiré par Zéphyr,
J’ai navigué aveugle au bon vouloir des vents
Sans savoir désarroi, dans la mer de saphir,
Mère d’une île viride, comme un fleuve enlaçant.
Au fond de l’onde, je vois jà ces antiques souvenirs
Des temps passés, à attendre les longs jours d’Été
Rose horizon, à entendre les odes des clochers
Sans oraison, à apprendre des rossignolets.

   Une ève air mutique.

Je pose un pied curieux sur des galets azurs
Aux gravures pensées innocentes, pesants secrets.
Un bois mord les nues bleues ; là toile d’acanthes où jurent
Hélianthes rutilantes, coquelicots capiteux et
Violettes voilées de vœux, des mots vains et impurs.
Je reconnais alors mon cïel de nuit blanche
Diaprée des couleurs d’ailleurs ; dardante avalanche
D’Ambre, Chair, Charbon ; je me noie, à l’excés m’épanche.

   Rives et sylves grisantes.

Je m’éveille face un couchant feutré de songe-feuilles
Volubiles et subtiles. Une brise et dansent les branches.
Sans pensée ni à-coup, je suis chuchots au seuil
D’une clairière d’où coule chants apaisants, et pervenches.
Là-bas, une demeure couverte de vers, que plumes recueillent,
Autant de petits mots, de pensées griffonnées
De deuils sincères et liesses ardentes, valeurs encrées
Devers les errantes, pour le monde en l’air jetées.

   Sa maison de mots.

Une porte sourde. Je suis défendu jusques au creux
De mon âme velléitaire ; je reste las un été,
Une éternité, débuts pérennes, laborieux.
Une coccinelle, trace sillage, de stelles accoutrée ;
Lutine, furibarde errance sous vélum ocreux.
Lors je dérive, j’outrepasse jardins abondants,
Cachés au cœur d’un monde en apparence titan ;
Grain de sable dans la flaque opaque, lac incessant.

   Vaqua eau amusée.

Là-bas, Amalthée berce et choie des orphelins
De Gaîa. Fécondes citrouilles aux graines univers,
Fleuriront sous averses d’astres philanthes, et d’un lin
Candide. J’en apprends le fredon du sol, m’atterre ;
Prête l’oreille à perses découvertes, car le cœur plein
Des lumières d’en-haut, j’ai oublié le sublime
D’en-bas ; humbl' œufs d’un cœur admirable que l’abyme
Omit de ravir. Je pleure cette maison intime,

   Ces souvenirs sépias que je n’ai jamais touché,
  Anemoia qui me pousse et me traîne,
 Dans l’océan, un soleil noir ;
S’écroulent mes paupières.

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