Illusions diaboliques

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Dans mon collège privé, j'avais rencontré Rosa, une brésilienne arrivée sur le sol français depuis ses neuf ans. Cette jeune fille était la fille adoptive d'amis de mes parents. Je fis sa connaissance lors d'une de leurs visites. Nous partîmes à deux en vacances chrétiennes organisées où nous fîmes plus ample connaissance. C'était une personne courageuse, joyeuse et sociable. Néanmoins, elle avait de terrible secrets. Elle se confia très vite à moi. Elle s'était faite maltraitée et violée par des clients de sa génitrice prostituée. En France, elle avait trouvé espoir, et son traumatisme ne l'empêchait pas de chercher ardemment un petit ami. Je finis, au bout de quelques années, par lui confier également mon expérience traumatisante avec Isabelle. Ce qui la choqua mais surtout la révolta. Ayant un traumatisme semblable de viols, elle essaya, à force de ses témoignages d'expériences amoureuses bien vécues, de me convaincre d'être comme elle, plus courageuse. Pendant plusieurs années, dès ses premières histoires à dix-sept ans, elle me parla des bienfaits de l'amour. Nous allions fréquemment faire la fête en boîte de nuit, seules ou avec d'autres copines, pour se détendre en dansant. Nous suivions des cours de salsa régulièrement. Pendant ces années de pauvreté sentimentale, j'étudiais inlassablement, je m'amusais, et je profitais de ma famille qui ne savait rien de mes tourments. Un jour, mes parents me demandèrent si j'étais lesbienne avec Isabelle. Ils ne voyaient le mal nulle part dans mes rapports avec elle. Il est vrai que j'étais profondément triste, mais eux avaient également leurs préoccupations.


Parallèlement à Rosa, j'étais devenue très amie avec une fille qui m'avait accostée dans le bus scolaire de mon village : Marine. Nous allions dans le même collège. Elle était également d'une nature joyeuse, mais un peu frivole. Elle aimait papilloner à droite, à gauche. Elle venait d'un milieu riche. Elle était douce, et rigolote, tolérante. Je la trouvais très attachante. Elle m'avait présentée ses copines qui fréquentaient le même collège que nous. Et avec les années passant, toute sa famille au complet, proche et élargie. J'étais chez elle dans un cocon confortable et aimant. Pendant plusieurs années, nous nous amusâmes avec les aménagements luxueux de sa famille : nous réalisions des films où nous nous mettions en scène, souvent humoristiques, des parodies dans les beaux décors que constituaient son habitation luxueuse. Pour moi, toute cette richesse m'inspirait de la créativité. Et nos trouvions toujours matière à inventer des jeux. Son frère Xavier était charmant, et je me plaisais à l'observer de loin. Un jour, Marine me demanda de faire son portrait. Je crois que c'est une de mes plus belles aquarelles. Puis avec l'âge, Marine et notre bande commençèrent à fleurter. Elle devinrent plus féminines. Elles eurent leurs premiers petits copains. Des garçons vraisemblablement respectueux. Marine perdit sa mère qui décéda brutalement d'un cancer. Tout son paradis s'effondra. Elle devint mélancolique, égoiste, égocentrique et capricieuse. Elle commença à me reprocher d'attirer plus d'hommes qu'elle. Notamment lors de vacances ensemble. Je continuais de la fréquenter car elle était en deuil et je voulais lui excuser son comportement. Pour se racheter à mes yeux, elle décida de me trouver un petit ami. Sans savoir que j'avais pris la décision de rester célibataire pour éviter d'autres traumas. En cachette, elle m'inscrit sur deux sites de rencontres grâce à une photo de moi et mon adresse mail. Elle orienta sa sélection vers des hommes riches et d'apparence banale car selon elle, les beaux jeunes hommes sont méchants. Elle m'avoua son méfait toute heureuse de me parler des résultats. J'eus un coup au cœur, je me sentie psychologiquement violée de nouveau. Et doucement, je commençais à prendre mes distances avec elle. Elle se trouva un colocataire très riche avec qui elle se mit en couple, puis se maria. Elle devint femme au foyer et lui fit quatre enfants. A Paris.
Peu après, Rosa finit par me convaincre, à force d'arguments qui me paraîssèrent sérieux, de ré-envisager mon avenir sentimental. En effet, de plus en plus, je la voyais avec ses petits amis successifs qu'elle décrivait souvent comme personnes très bienveillantes. Malgré que ses relations ne tenaient pas. Elle focalisait ses objectifs sur la sexualité. Le but étant de jouir et d'oublier ses douleurs de viols. Elle accumula une quarantaine de relations pour arriver à ses fins. Elle insista tellement pour que je fasse comme elle, que je me décidais enfin. Évidemment, il n'y avait pas de romantisme dans ce nouvel objectif.


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