5.

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Lorsqu’elle franchit le seuil de la maison, Sarah fut immédiatement frappée par la lumière qui inondait la pièce principale. Deux grandes baies vitrées coulissantes laissaient entrer le soleil couchant, faisant miroiter des reflets dorés sur la mer au loin. À droite, deux fauteuils Voltaire en velours vert clair, brodés de fleurs multicolores, encadraient une petite table marquetée, tandis qu’une imposante bibliothèque débordait de livres de tous genres. À gauche, une petite cuisine décorée d’objets marins ouvrait sur un coin repas et un mystérieux couloir conduisait à trois autres pièces aux portes closes.

La quiétude de l’endroit était palpable, mais Sarah ne s’en laissa pas attendrir. Son cœur restait serré, les souvenirs de la veille trop lourds pour s’évaporer. Lorsqu’elle aperçut les photos au-dessus du buffet, capturant Henry souriant dans des instants de sa vie jusqu’alors inconnus, une larme roula sur sa joue.

— Alors… c’est vrai… murmura-t-elle.

Léandre l’observait en silence, conscient que les mots ne suffiraient pas à briser la froideur qui persistait entre eux.

— Voulez-vous un thé ou un café ? proposa-t-il doucement, tentant d’ouvrir une brèche.

— Il est dix-sept heures trente… Vous n’avez rien de plus coriace ? rétorqua Sarah avec un mélange d’ironie et de défi.

Léandre esquissa un léger sourire, comprenant que sa patience serait mise à l’épreuve.

— J’ai un Pinot Gris vendanges tardives… je suis sûr qu’il vous plaira.

— Comment savez‑vous que… commença Sarah.

Mais elle se tut, consciente de sa propre faiblesse.

Après avoir versé deux grands verres de vin, Léandre invita Sarah à s’installer face à l’âtre où un agréable feu crépitait. Les derniers rayons du soleil caressaient la mer, et l’air s’était rafraîchi.

— Je vous écoute. Qu’avez-vous à me raconter ? lança Sarah d’une voix sèche, les émotions toujours vives.

Léandre inspira profondément, les mains crispées autour de sa coupe.

— Par où commencer… souffla-t-il.

— Commencez par le début. Depuis quand… couchiez-vous avec mon mari ? demanda-t-elle, sa voix brisée par la colère et la douleur.

Léandre faillit s’étouffer.

— Je… pardon ?

— Vous vouliez me parler, non ? Alors allez-y ! ajouta Sarah, glaciale.

Il prit une grande inspiration, luttant pour garder son calme.

— Je ne vous ai pas demandé de venir ici pour m’insulter, Sarah ! J’ai aimé Henry… de tout mon cœur, de toute mon âme ! Et je ne laisserai jamais personne dire le contraire ! Vous m’entendez ?

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