はち

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Le prince confus, trouva le sommeil, un torrent de sentiments animant son cœur. Une dernière image en tête. Le Roi.


Laissant échapper un soupir, le jeune concubin acheva de rédiger le rouleau de la semaine. Il se trouvait exactement dans le même état que son personnage...

Suite à la révélation du serviteur, le cœur de Kazuma ne cessait de s'agiter. Il se posait beaucoup de questions. Il avait certes, une grande admiration pour Sa Majesté, mais de-là à éprouver des sentiments... Non, il était toujours épris de Tosaka-dono, c'était une certitude. Il rêvait de lui la nuit. Parfois, c'était des souvenirs doux, romantiques... Comme cette fois où son Maître d'Arts Martiaux l'avait étreint sous un cerisier en fleur, lui murmurant qu'il était beau et qu'il l'aimait... D'autres fois, c'était des rêves beaucoup plus humides... Tosaka-dono était sur lui. Il lui avait relevé le menton tendrement pour qu'il le regarde dans les yeux alors qu'il le pénétrait... À cet instant et pour la première fois, Kazuma avait révélé à son amant qu'il était irrémédiablement amoureux de lui. La nuit n'en avait été que plus belle...

Le concubin soupira de nouveau en passant une main tremblante dans ses cheveux. Il était perdu... Et s'il tentait quelque chose avec Sa Majesté ? Après tout, Itsuki lui avait bien dit que les sentiments et les plaisirs de la chair n'allaient pas toujours ensemble...

Un serviteur de l'Empereur fut introduit dans le salon par Shohei-dono.

- Concubin Kawamura-dono, s'inclina-t-il. Voici une lettre de Sa Majesté l'Empereur, c'est une invitation à dîner pour ce soir, expliqua-t-il. Il m'a demandé de vous préciser que vous ne seriez pas obligé d'y rester la nuit.

- Merci... Vous pourrez rassurer Sa Majesté, je passerai la nuit avec lui... rougissant de sa décision.

Tous le regardèrent stupéfaits.

- T-tu es sûr de toi ? bégaya Hokuto.

- Oui, ce n'est pas juste pour l'Empereur et vous tous que je reste le seul concubin qu'il n'ait encore pu toucher...

- Tu sais... Cela arrange beaucoup de confrères qu'il ne l'ait toujours pas fait ! bougonna-t-il. Comme moi, beaucoup sont jaloux de l'attention qu'il te porte. Nous espérions que tu lui résisterais jusqu'à ce qu'il abandonne, car nous imaginions que le jour où il te toucherait il tomberait profondément amoureux de toi... soupira-t-il tristement.

- Alors je l'éconduirai s'il me le révélait... Je ne veux pas être au dessus de vous tous. Et surtout, je veux simplement vivre ma vie ici, le temps qu'il faut pour pouvoir partir en suite...

- Alors pourquoi accepter maintenant ? s'intrigua Makoto.

Les trois amis acquiescèrent, attendant la réponse.

- Pour être franc avec vous, souffla-t-il, il y a un peu de curiosité. Mais c'est aussi pour le remercier d'avoir été si bon avec moi depuis que je suis arrivé. Et puis, Itsuki m'a dit que les plaisirs et les sentiments ne vont pas toujours de paire...

- Exact ! s'exclama-t-il, fier que le jeune homme ait retenu la leçon.

- Vous pouvez vous retirer et aller prévenir l'Empereur, prévint Makoto. Dites-lui qu'il n'est pas nécessaire de faire appeler le médecin impérial pour la préparation, nous savons tous trois de quoi il s'agit et nous nous en occuperons...

- Bien concubin Hasegawa-dono, s'inclina-t-il en quittant le salon.

- Je vais chercher tous les instruments et les placerai à votre disposition dans la salle d'eau, annonça gaiement Shohei-dono.

Le serviteur partit, les trois concubins firent face au principal intéressé.

- En quoi consiste la préparation ? s'inquiéta Kazuma.

- Il est vrai que tu ne l'as jamais vu faire... constata Makoto. Préfères-tu que nous te l'expliquions au préalable, ou au fur et à mesure que nous le faisons ?

- Euh... Je crains de me dégonfler si vous m'expliquez tout d'abord et que cela ne me plaise point du tout... avoua-t-il.

- Alors allons-y tous les quatre...nous prendrons bien soin de toi... chuchota Itsuki, le regard brillant de désir.

- Oh oui, cela fait bien longtemps que nous ne l'avons pas fait ! s'exclama Hokuto joyeusement.

Dans la salle d'eau, la chaleur les enveloppa agréablement. Le serviteur se retira après avoir vérifié qu'ils ne manquaient de rien.

Aussitôt, Kazuma fut entouré de ses trois amis. Il était confiant. Néanmoins un sentiment étrange s'insinua dans ses veines. Il n'y avait jamais songé avant, car il avait toujours été épris que d'une seule personne, mais, le fait de voir ses trois amis le regard brillant de désir, l'émoustilla tout à coup. Pendant que Makoto commençait à lui expliquer les démarches à suivre tout en se dévêtant, Itsuki déposait de légers baisers dans son cou et Hokuto dénouait les pans de son kimono.

- Si vous ne cessez pas de suite, je risquerai de ne plus me retenir... gémit le concubin au bord du supplice.

- C'est le but, admit Makoto, la voix rauque de désir. Il faut que tu sois suffisamment excité pour que nous puissions te laver à l'intérieur.

Kazuma hoqueta. Il n'avait jamais fait pareille chose. Itsuki et Hokuto se déshabillèrent mutuellement.

- C'est vraiment obligé ? s'enquit-il les joues rougies d'embarras et de plaisir.

- En effet... murmura Itsuki refrénant ses pulsions. Car tu vas découvrir que Sa Majesté est très imposant et qu'il ne doit en aucun cas être dérangé par tes excréments. Il en va de même pour ton propre confort...

Kazuma retint une grimace de dégoût. Pourquoi ne pouvait-il pas faire quelque chose d'aussi humiliant seul ?

Tous les quatre entrèrent dans le bac d'eau parfumée. Ils le firent s'accouder au rebord, les fesses hors de l'eau. Le concubin cacha son visage dans ses bras.
Que la mort m'emporte ! pensa-t-il au comble de la gêne.

- Bien, maintenant je vais insérer le nerf de bœuf. Inspire profondément et souffle lorsque tu le sentiras entrer, prévint Makoto implacable.

- C'est très bien, continue ainsi ! s'enjoua Hokuto en caressant son dos.

Un grondement de gorge se fit entendre. Itsuki avait les yeux brillants d'envie. Sa respiration erratique était égale à celle d'un taureau.

- Calme-toi Itsuki... chuchota Hokuto en caressant sa joue.

- Il est tellement... grogna-t-il en planta un baiser vorace sur ses lèvres tentatrices.

- Concentrez-vous, je vous prie ! rappela Makoto très sérieux, en attrapant une grande poire à lavement remplie d'eau tiède.

Itsuki et Hokuto se séparèrent en gémissant de frustration. Kazuma était toujours caché dans ses bras. Il ne faisait aucun mouvement ni bruit. Son esprit avait quitté son corps...

- Reste avec nous Kazuma, c'est presque terminé ! murmura Hokuto à son oreille, en effleurant sa hanche et son sexe dressé.

- Ou-oui... hoqueta-t-il sur le même ton.

- Maintenant ne sois pas surpris, continua Makoto, avec la poire je vais aspirer tout le contenu, tu sentiras une gêne, car même après l'avoir retirée cela sortira par le tuyau et ira directement dans une grande cruche. Nous ne sentirons et ne verrons rien si cela peut te soulager...

La dernière étape fut la plus difficile pour le pauvre concubin qui aurait aimer disparaître dans un trou de souris.

- Maintenant lavons-nous et préparons-le pour qu'il soit magnifique, proposa Makoto en prenant l'initiative d'étaler du savon entre les collines hâlées de Kazuma.

Shohei entra afin de débarrasser les outils et d'aller tout désinfecter.

Kazuma se redressa avec difficulté. Ses amis ne semblait pas gênés par ce qu'il venait de se passer. Au contraire, ils souriaient tout en se lavant mutuellement, l'incluant dans les caresses et les baisers papillons. A tel point qu'il se retrouva vite avec une érection douloureuse.

- Nous ne pouvons t'apaiser à cet endroit... geint Hokuto ayant follement envie de s'asseoir dessus.

- Je sais, souffla-t-il haletant. Itsuki m'a raconté que nous ne pouvions rien faire avant que je n'appartienne à l'Empereur...

- Allez, sortons pour le préparer ! s'exclama Makoto détournant cette conversation beaucoup trop intense à son goût.

De l'autre côté du Palais impérial, l'Eunuque trouva un Souverain tremblant.

- Je n'imaginais pas que la nouvelle vous rendrait aussi fébrile, Votre Majesté, le taquina-t-il.

- En effet... Moi non plus... chuchota-t-il en passant la main sur son visage. J'espère être à la hauteur ! paniqua-t-il tout à coup.

- Vous le serez Votre Majesté, le rassura-t-il. Il ne va pas tarder, je vous laisse, tout est prêt, prévint-il en s'inclinant.

Un silence pesant fit frémir l'Empereur. Pourtant il n'avait rien à craindre... Si, à vrai dire... Et s'il n'arrivait pas à se maîtriser ? Si son désir était fort au point de ne pas arriver jusqu'au bout ? Non, cela se servait à rien de paniquer...

Il inspira profondément en fermant les yeux. L'annonce du concubin le fit légèrement tressaillir. Il les rouvrit au moment où le jeune homme entra dans la pièce.

À cet instant, l'Empereur Suzuki était sûr d'une chose, il était tombé amoureux de cet être exceptionnel et ne pourrait jamais plus le quitter... Les battements irréguliers de son cœur en étaient la preuve. De plus que son irrépressible envie de le toucher et de le faire sien à jamais.

- V-votre Majesté, balbutia Kazuma en s'inclinant.

Il ne pouvait s'empêcher de regarder ses pieds. Le regard brûlant que Sa Majesté avait posé sur lui à son entrée, l'avait totalement décontenancé. Il était prêt à prendre les jambes à son cou dans la minute, tellement il était mal à l'aise. Ses émotions étaient confuses. De la lave coulait dans ses veines, il n'aurait su déterminer si c'était ses sentiments qui rendaient la silhouette du Souverain encore plus belle qu'à l'accoutumé ou s'il ne l'avait tout simplement, jamais vraiment regardé...

- Redressez-vous Concubin Kawamura-dono... susurra-t-il tendrement.

- Je remercie Votre Majesté... murmura-t-il, les joues toujours carmin.

- Prenons place à table voulez-vous ? initia-t-il, un beau sourire barrant son visage.

Les dents blanches hypnotisèrent le concubin, au point de le faire trébucher sur une marche. L'Empereur le retint par le bras.

- Votre maladresse m'attendrit toujours autant... chuchota-t-il le regard brillant.

L'Empereur se retenait de toutes ses forces. Il ne fallait pas qu'il le prenne. Il devait garder son calme avant que tout ne dérape... Il prit une profonde inspiration. Grave erreur, le parfum de son tendre aimé l'étourdit un instant... Aussitôt, il prit sur lui et entraîna délicatement le jeune homme vers la table.

Une grande diversité de mets était joliment disposée.

- Je vous en prie, asseyez-vous... le guida l'Empereur toujours fébrile.

- Je vous remercie, Votre Majesté... murmura-t-il intimidé.

Ils prirent place et dînèrent sous une apparence calme alors que chacun d'eux était de plus en plus consumé par un désir brûlant.

À la fin du repas, l'Empereur ne tenant plus, tendit la main vers son Favori. Le concubin surprit au premier abord, esquissa un sourire timide avant de la saisir.

Ainsi, ils rejoignirent la chambre impériale. À peine les battants refermés, le Souverain prit Kawamura dans ses grands bras et le cajola en déposant fébrilement, un baiser dans ses cheveux. Il sentit le plus jeune se crisper contre lui avant de se détendre et de relever le visage. Son regard ne mentait pas, ils avaient envie l'un de l'autre. Contre toute attente, le concubin se hissa sur la pointe des pieds et déposa un baiser papillon sur les lèvres impériales. Prenant ceci comme une invitation, l'Empereur le saisit par les hanches, le souleva et le posa sur sa couche. Leurs lèvres toujours scellées et la langue aventureuse, il dénoua avec douceur le kimono, pour ne pas effrayer le plus petit. Un léger gémissement se fit entendre, le rassurant immédiatement. Un second suivit peu de temps après, le rendant totalement fou. Il caressa la peau découverte avec gourmandise. Sa couleur et sa douceur étaient suffocantes. Il ne put s'empêcher de l'embrasser et la lécher.

- V-votre Majesté, hoqueta Kawamura frissonnant.

- Mmh ? grogna celui-ci, la voix rauque, en continuant son expédition.

- J-je souhaiterai, murmura-t-il les yeux mi-clos, vous faire du bien moi aussi...

Un grondement sourd lui fit ouvrir les yeux. L'homme au dessus de lui le fixait avec un regard révélant une émotion puissante.

Se redressant, ils firent en miroir leurs gestes. Cherchant à faire plaisir à l'autre sans penser à son propre plaisir. Ils étaient dans une osmose unique, jamais ressentie jusqu'alors. Toute cette énergie était d'une incroyable puissance.

C'est l'amour, pensa l'Empereur.

De son côté, Kawamura approuva la tendresse et le grand romantisme de Sa Majesté. Comprenant ainsi, pourquoi les autres concubins en étaient fous.

Leurs sens étaient tous en émoi. Pas seulement le toucher, mais aussi l'odeur enivrante que l'un et l'autre dégageait, le goût de leurs peaux et la vision de plaisir mêlés qui se reflétaient dans leurs yeux et sur leurs sexes dressés comme les bambous géants de la forêt.

- Votre Majesté, pria-t-il essoufflé. Prenez-moi, je vous en conjure, je suis...au supplice...

La demande fit geindre l'Empereur qui s'empressa de s'exécuter.

Il entra délicatement dans l'antre brûlante et cru exploser une fois enfoncé jusqu'à la garde.

Si seulement il pouvait passer le reste de sa vie enfouit ici...

Il lui fit l'amour comme il ne l'avait jamais fait. Montrant chacune de ses émotions, chacun de ses sentiments sans pour autant les révélés...

Kawamura était au bord du gouffre. Il était en nage et tremblant. Sa Majesté, par son imposante et délicieuse carrure, avait trouvé l'endroit magique permettant de le faire basculer d'un moment à l'autre. Une poussée de plus lui fit perdre pied. Son dos s'arqua et un long gémissement passa la barrière de ses lèvres. Sentant le corps se tendre sous lui, l'Empereur regarda le magnifique visage baigné de plaisir. Cette vision ajoutée au resserrement des chairs, il ne put se retenir davantage. Pris à son tour de tremblements, il jouit son bonheur dans la caverne des délices, traduit par un cri de gorge et de longs jets chauds et crémeux.

Après s'être nettoyés tous deux, l'Empereur observa le jeune homme s'abandonner au sommeil.

- Quelle beauté... soupira-t-il attendrit en s'allongeant à ses côtés.

Au milieu de la nuit, Kawamura se sentant oppressé, se réveilla. En ouvrant les yeux, il constata que la grande source de chaleur qui l'étreignait, était celle de l'Empereur, le serrant fort dans ses bras, profondément endormi.

Attendrit par le Souverain, Kazuma sourit et sentit son cœur s'emballer. Non, il ne fallait pas... Desserrant quelque peu l'étau, il se tourna dos à l'homme et tenta de se rendormir. Seulement, deux grands bras impériaux, vinrent aussitôt le rattraper. Le nez frais de l'Empereur vint se loger dans sa nuque, inspirant le parfum et expirant un gémissement satisfait. Finalement, le petit sourire du concubin ne le quitta pas de la nuit.

Le lendemain, Kawamura constata que la place à ses côtés était froide. L'Empereur devait être levé depuis longtemps. Sortant du lit tant bien que mal à cause des courbatures, il se vêtit d'un kimono bordeaux et arpenta la chambre à la recherche de son amant. Il le trouva sur la petite terrasse bordée d'hortensia verts et bleus. Kazuma le rejoignit afin de lui souhaiter une bonne journée. Chassant ses inquiétudes, le Souverain le retint par le bras et le pris au piège contre le mur.

- Avez-vous bien dormi mon tendre Kawamura ? interrogea-t-il prêt à recommencer les caresses de la veille.

- Non, car, si je puis me permettre Votre Majesté, vous ressemblez à un mort lorsque vous dormez et cela m'a sincèrement effrayé toute la nuit... contra-t-il, n'en pensant pas un mot.

L'Empereur rit en comprenant la duperie de son Favori. Il le laissa s'échapper, se promettant de lui faire part de ses sentiments, espérant, de toutes ses forces, qu'ils permettraient au concubin de rester à ses côtés...

En rentrant dans ses appartements, Kazuma entendit des gémissements et des cris sortant du pavillon vert.

- Ainsi tous les concubins finissent aussi par se lier à leurs confrères... se dit-il un sourire aux lèvres. Intéressant... Je devrais m'en inspirer pour mon prochain récit...

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