6.1.3 Five Heart's ligths

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Les cours reprennent. Quelques jours plus tard, nous nous rendons du matin en Défense contre les forces du mal. Cette fois pas de duels. On nous présente des sorts dangereux et leurs parades. Parmi les sorts de protection, on nous apprend à faire apparaître notre patronus. Bien que les détraqueurs sont censés avoir été éradiqués, ce sort reste parfois utile pour faire diversion.

Le professeur est très pédagogue et nous explique avec de nombreux détails la façon de procéder. Son patronus est un magnifique chien joueur qui s'ébroue et court comme un petit fou dans toute la pièce. Le professeur pense à son amour de l'enseignement et à ses élèves, et surtout à ses propres enfants, une source de joie infinie.

Alice fait honneur à sa famille avec une magnifique biche. Rodrigue, quant à lui, produis une jolie petite loutre. Sarah et Jamie nous font deux chats identiques et joueurs qui sautent dans toute la salle et se chamaillent. Louise Nott et mon cousin échouent à faire apparaître un patronus. Plusieurs Serpentards de leur bande échouent aussi.

Benoît parvient à faire apparaître une faible lueur suite au conseil de Maeve qui lui dit de penser à un souvenir heureux. Quand Louise lui demande à quoi il a pensé, il lui répond à mon plus grand étonnement qu'il a pensé aux conneries qu'il faisait gamin avec son cousin.

Je vois Horace et Jamie me regarder, eux aussi surpris. L'utilisation de ce souvenir et surtout le fait qu'il en parle ainsi à haute voix devant tout le monde est plus que surprenant. Son sourire triste et plein de regrets est encore plus déroutant. Il me fait mal au cœur, le serrant et me mettant mal à l'aise.

Maeve rétorque calmement que le souvenir n'est pas assez puissant, car aujourd'hui, il est devenu un petit con de sang pur en froid avec ses potes de berceau. Benoît rit doucement et baisse la tête en rougissant. Horace, Jamie et moi, nous nous regardons éberlués. Benoît a raconté quoi à Maeve sur nous ? Le plus incroyable est les termes employés. Maeve a clairement passé un savon à Benoît qui s'est écrasé sans dire un mot.

Horace nous surprend avec un écureuil qui le fait rire puis l'écureuil devient un phénix aussi gros qu'un aigle. Whaou, c'est un patronus hyper rare et souvent puissant. Bien qu'étonné, Horace parvient à le maintenir un bon bout de temps et nous le félicitons tous, y compris le professeur. Horace refuse de nous dire sur quels souvenirs, il s'est basé pour obtenir les deux patronus.

Pour le premier, je le soupçonne d'avoir pensé à Charline. Pour le second, il me jure ne pas avoir pensé à Maeve, mais refuse de me dire davantage. J'ai beau le taper dans les côtes en douce, et le pincer fortement, en pleine chamaillerie masculine puérile, Horace reste muet.

C'est mon tour. Je me concentre. Mes parents ont des serpents. Je repense à eux. À ma joie quand ma mère m'a dit combien elle m'aimait et que c'est cet amour qui l'a libéré de l'Impero. Je ressens de nouveau son amour infini et tous ses gestes de tendresse. Le visage de Maman et Papa en tête, une douce chaleur m'envahit et je pointe ma baguette en fermant les yeux.

Un magnifique et énorme dragon Magyar à pointes taille réelle se matérialise et fais reculer une grande partie de la salle. Je vois Horace qui se marre. Je me mords les lèvres, comprenant que mon souvenir heureux a changé à la dernière seconde. Le professeur a lui aussi un mouvement de recul. Toutefois, mon dragon restant calme, les élèves et le professeur se tranquillisent et finissent par se rapprocher un peu pour mieux observer.

C'est au tour de Maeve. Depuis le début du cours, elle roupille dans un coin et se moque de la bande à Benoît. À chacun de leurs échecs, elle se fiche de leur poire sans aucune pitié. Plus ils s'acharnent pour y arriver, plus elle les fait rager. Louise la déjà fouetter avec son écharpe. Niles a essayé de la bâillonner, un autre pote a jeté sa cape sur la tête de Maeve. Bref, elle les fait chier et ils se chamaillent joyeusement en mettant un peu le boxon dans le cours.

Forcément, quand le professeur l'appelle, la bande de Benoît la siffle et se prépare à se moquer d'elle sans pitié si elle échoue. Quelque chose me dit qu'elle va réussir. Sans un mot, elle s'étire comme un chat et viens se placer en face du professeur d'un air hautain. Elle se tourne vers Benoît et ses amis et d'un haussement de sourcils narquois et d'un claquement de doigt, sans l'aide de sa baguette, Maeve fait apparaître une Charline lumineuse qui lance de ses doigts quatre patronus.

Les fils lumineux grossissent et se placent devant quatre d'entre nous. Des formes se dessinent et j'ai l'impression que Maeve fait grandir les patronus de la même manière qu'elle multiplie l'eau. C'est assez étrange. Les patronus sont normalement liés à des souvenirs heureux et si Maeve était au départ goguenarde, là, on dirait qu'elle va pleurer en se concentrant sur ses apparitions de lumière. Le plus incroyable, c'est que tous nous avons des patronus de lumière blanche. Ceux de Maeve sont multicolores.

La Charline semble une parfaite copie de la rouquine, avec des cheveux en flammes et une peau laiteuse et rose. Elle irradie d'une lumière blanche quasi-angélique. Une licorne aussi haute qu'un cheval adulte va devant Charline qui tend la main pour lui toucher le museau. L'équidé est enveloppé d'une lueur pastel rose avec des paillettes. Toutes les filles sont fascinées.

Un phénix tout de feu rouge-orangé se place devant Horace et joue avec le sien en le câlinant. Si un minuscule fil blanc ne le reliait pas à la Charline holographique, je jurerais que Maeve façonne le feu également.

Un Basilic aussi haut qu'une maison se met à cracher devant Benoît et ses potes qui pâlissent et reculent. Dans les tons verts foncés et noirs, le reptile géant luit d'un halo vert émeraude tel une pierre précieuse. Le spectacle est fascinant et effrayant.

Le dernier patronus m'est destiné. Un dragon aussi gros que le mien volette devant moi et se chamaille avec mon patronus. Noir avec des pointes rouges, et des yeux d'un jaune hypnotique, la créature est entourée d'une lumière violette lavande et je jurerais qu'elle dégage une odeur de bonbon et de chocolat. Je dois halluciner.

Cinq patronus. Tous rarissimes et énormes dont un d'apparence humaine. Très détaillé et pourvu de couleurs. C'est du jamais-vu. J'en suis sûr. Le professeur admire et félicite Maeve, pourtant, je le vois trembler comme une feuille. Maeve maintient ses patronus extrêmement longtemps.

Elle a les yeux rivés sur Charline qui sourit d'un air émerveillé enfantin. Maeve se contrefiche du professeur et du reste de la classe. Elle ne regarde que la petite rouquine caressant la licorne avec un sourire de gamine.

D'autres professeurs arrivent et sont en extase devant le patronus au visage de Charline qui semble réel. Ils sont aussi effrayés par le Basilic et les deux dragons, tout aussi quasi-réels. Ils commencent à débattre entre eux et à poser des questions à Maeve qui les ignore superbement. Charline relève la tête et croise les prunelles de Maeve qui se met alors à parler.

- Je vous l'ai dit. J'arracherais chaque millimètre de peau du premier qui touchera à ma petite sœur, à Horace ou à un de mes amis. Même si aucun d'eux ne m'adresse la parole depuis trois ans, dit Maeve en regardant froidement les professeurs.

Elle fait disparaître ses patronus d'un second claquement de doigt et sort de la classe en créant comme à son habitude une mini tempête qui cette fois ne plaque que les professeurs. Je me demande qu'elle mouche l'a piqué encore pour qu'elle soit en rogne après une si belle démonstration de magie féerique.

Dès qu'elle est hors de vue, tout le monde se met à parler. Les élèves sont surpris et s'enthousiasment d'avoir assisté à un tel événement. Ils s'extasient et vantent les talents de Maeve, un brin jaloux de ne pouvoir faire pareil. Les professeurs semblent plus inquiets et je perçois des mots de peur, comme l'an dernier quand le ministère s'en prenait à Maeve. Je les espionne discrètement, toutefois, aucune information intéressante n'est divulguée.

Toute la journée, quelque chose me chiffonne. La licorne a fait un câlin à Charline. Le phénix a joué avec celui d'Horace. Le Basilic était en position d'attaque envers Benoît et les Serpentards de sa bande. Je ne parviens pas à déterminer ce que faisaient les deux dragons. Et cela me turlupine. Je ne cesse de penser et repenser à ce moment-là et j'analyse ce que je me rappelle. J'écris et tente de dessiner dans mon cahier mes souvenirs, sans trouver de réponse.

Du soir, je rejoins mes potes dans la chambrée en pensant toujours à ce qui s'est déroulé ce matin. Je questionne mes amis. J'aimerais qu'ils puissent m'aider ou confirmer mes souvenirs. J'ai peur d'inventer ou de me tromper.

- Les gars ? Vous auriez dit que son dragon faisait quoi vis-à-vis du mien ? Je demande à Horace et Jamie.

- Ch'ai pas. On aurait dit qu'il cherchait à le mordre ou le frapper. Me répond Jamie.

Horace reste silencieux et médite. Un autre gars se mêle de la discussion.

- Le sien était plus gros. T'as un dragon mâle. Elle a une femelle. Les femelles sont plus grosses.

- On aurait dit qu'ils se mordaient l'un l'autre ou qu'ils dansaient dans les airs. Jamie rétorque.

Je vois Horace se mordre la lèvre soudainement pour ne pas rire. Il vient de penser à quelque chose et cela semble l'amuser fortement.

-Vas-y dis la, ta connerie, lui dis-je en riant.

Horace part dans un fou rire incontrôlable. Il pleure de rire en se tenant les côtes.

- Je ne peux pas. C'est un secret de famille. Renseigne-toi sur les patronus et sur les dragons. Vaut mieux que tu le découvre tout seul sinon tu me croiras jamais.

J'ai beau le taper avec l'oreiller, il ne dit rien. Jamie se joint à moi par curiosité. Mon cousin aussi est hilare au fond du dortoir. Même s'il ne nous parle pas, je le vois très amusé de ma bagarre avec Horace.

Sarah arrive dans la chambre pour demander un truc à son frère. Elle repart en courant et riant. Elle appelle les filles. Charline et elle arrivent armées d'un oreiller avec les filles Serpentards à leur suite.

Je me fais tabasser par Charline qui protège son frère de cœur. Jamie subit les assauts de sa sœur, trop heureuse d'avoir un prétexte pour se chamailler avec lui. Les filles ne savent même pas la raison de la bagarre. Elles viennent juste se chamailler joyeusement. Étrangement, Benoît se fait tabasser par Louise sans protester le moins du monde. Encore une fois, notre galanterie fait gagner les filles.

Maeve est dans un coin. Elle n'a pas pris part à la bataille. Elle se contente de sourire. Une fois qu'on se calme, elle nettoie le bordel avec ses pouvoirs puis elle s'en va. Charline se glisse contre Horace. Sarah contre Jamie. Les autres filles partent. Benoît fait une bise sur le front de Louise.

Les gars font des sous-entendus graveleux à Horace. Une nana dans son lit. Il a beau dire que c'est sa sœur de cœur, à seize ans, avec les hormones en chaleur, les gars n'en croient pas un mot. Surtout que Charline le couvre de bisous pour le faire rougir.

Le lendemain matin, la nouvelle fait la une de la gazette des sorciers et d'autres journaux. J'ai confirmation de la rareté du Phénix et du dragon, surtout aussi gros. La licorne est rarissime aussi. Le Basilic et le patronus d'apparence humaine sont une première dans le monde des sorciers. Les patronus colorés n'ont jamais existé, de mémoire de sorciers. Alors que dire sur le fait d'avoir cinq patronus, rarissimes, énormes en même temps ?

Les journaux exagèrent les faits, annonçant une tornade qui ravagea l'école au moment où Maeve parti. Ils reprennent l'historique des faits marquants de Maeve, de son premier jour où elle trempa les dernières années à hier. Chacune de ses démonstrations de magie, surtout celle ayant fait apparaître Morgane est commenté.

Selon les journaux, Maeve est décrite comme la sorcière la plus puissante de sa génération et comparée à Albus Dumbledore ou bien comme un futur monstre et assimilée à Voldemort. D'autres la pensent plus puissante encore et prie pour que ses intentions soient bonnes.

Sa puissance fait peur à tout le monde magique. Le monde entier suit les agissements de Maeve avec crainte et curiosité en même temps. Elle devient un objet de foire et ses colères redoublent de se voir ainsi scruter et suivie par un tas d'imbéciles. Elle passe ses nerfs sur moi le plus souvent.

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