Évasion, jour 1.

 Ils étaient sur mes talons, malgré la fatigue, j'accélérais. J’avais échappé à mes ravisseurs en profitant d’un moment de faiblesse. J’étais tellement heureux de pouvoir enfin sentir l’air frais. Je n’avais plus mis le nez dehors depuis qu’ils m’avaient enfermé.

Ils n’étaient pas très loin, je percevais leurs pas. Après 181 jours de captivité, j’étais enfin libre, il était hors de question que j’y retourne !

 Malgré la peur que m’inspirait cette sinistre forêt, je courais droit devant moi. La nuit n’allait pas tarder à tomber, c’était ma chance pour disparaître. Il se mit à pleuvoir. Ne voulant pas être trempé, Je devais rapidement trouver un endroit pour me cacher et m’abriter.

 Je me faufilais dans un trou, où j’avais juste la place de me glisser. Mon cœur battant à tout rompre, je restais immobile et silencieux jusqu’à la tombée de la nuit. J’étais persuadé qu’ils allaient me retrouver, mais j’étais trop épuisé pour continuer.

 Transis de froid, recroquevillai sur moi même et m’assoupis quelques instants en me remémorant les évènements qui m’avaient conduit jusqu’ici.

Six mois plus tôt, premier jour de captivité.

 J’étais en train de jouer dans le jardin avec mon frère et ma sœur sous la surveillance de maman. Elle était seule à s’occuper de nous, je n’avais jamais eu la chance de connaître mon père.

 Je m’étais éloigné d’eux provisoirement, lorsque je sentis des mains puissantes m’agripper. Avant même que je ne puisse réagir, je fus embarqué de force dans une voiture aux vitres teintées.

 Je criais à pleins poumons, et me débattais comme un lion, mais l’homme était trop fort. Maman avait réagi trop tard, elle avait couru de toutes ses forces, hurlant avec l’énergie du désespoir, mais elle ne fut pas assez rapide. C’était la dernière fois que je la voyais, elle disparut au loin, alors que la voiture de mes agresseurs s’éloignait...