Évasion, jour 2.

Cette première nuit de liberté fut un cauchemar. Le vent glacial, qui hurlait et faisait craquer les branches des arbres, me réveilla en sursaut. Je m’étais assoupi quelques instants seulement. La peur au ventre, je craignais qu’ils ne me retrouvent, qu'ils m’enferment à nouveau. Je distinguais parfois le faisceau de leur lampe torche qui balayait la nuit noire…

Je voulais tant revoir maman… Ma pauvre petite maman, qu’était-elle devenue ? M’avait-elle oublié ? J’essayais de me persuader que j’avais fait le plus dur, qu'ils n’auraient désormais plus d’emprise sur ma vie.

Je n’osais toujours pas sortir la journée suivante. Je restais terré dans mon trou, incapable de bouger, malgré la faim qui me déchirait les entrailles. La peur de l’inconnu était comparable à celle que j’avais ressentie lors de mon enlèvement…

Six mois plus tôt, second jour de captivité

Après un éprouvant voyage dans leur voiture, ils m’avaient enfermé dans une petite pièce sans aucune lumière. Ils m’avaient donné un peu d’eau et de nourriture. Je m’étais caché sous le lit en espérant que maman viendrait rapidement me chercher… si j’avais su à quel point je me trompais…

Quelques heures plus tard, le couple m’avait entrainé sans ménagement dans la salle de bain. Ils m’avaient lavé de force en prétendant que j’étais sale !

J’étais pourtant sûr d’être propre. Maman nous obligeait à nous laver tous les jours ! Je criais, je me débattais. L’eau me rentrait dans les yeux et les oreilles. Je détestais cette sensation. Ils m’avaient ensuite essuyé avec une serviette rêche pour me reconduire dans ma cellule.

J’avais alors compris que j’y resterais un moment. J’entendais leurs éclats de rire derrière la porte. Mon kidnapping semblait beaucoup les réjouir !