retour à la normale

3 minutes de lecture

Quand mon réveil sonne, je ne suis pas prête à me lever. J’ai dormi que trois heures, bon sang! J’ai fini mes devoirs malcos vers 22h30, et puisque je n’arrivais pas à dormir, j’ai lu jusqu’à 3h00 du matin. Se lever à 6 heures, c’est juste de la torture. Puis, je me rends compte que ce sera ma première journée en tant que sorcière à l’école des malcos. Et que j’ai maintenant un ami. Enfin, j’espère. Je déjeune rapidement, puis je me rends compte que la vie normale me semble totalement insipide, maintenant. Malgré tout, je me sens forte, puissante. L’école des malcos ne m’est plus d’aucune utilité, donc je sens que je vais bien m’amuser.

Je me sens détachée de ce monde qui restera pourtant le mien pour des années. Je ne pourrai pas parler de la magie à mes parents sans autorisation du ministère. Mais je peux vivre une double vie. J’en suis capable.

Je pars de chez moi, mi- endormie, mi- joyeuse. En marchant, je réfléchis à tout ça, et je me rends compte qu’en fait, Jack ne m’a rien expliqué. Je ne connais rien du monde des sorciers, malgré les livres que je me suis tapé toute la nuit. Je ne pourrai jamais rattraper mon retard sur les gens qui ont grandi dans le monde de la magie. Je passe vraiment par toutes les émotions, ce matin!

En montant dans l’autobus, je souris en voyant Jack. Il tasse son sac nonchalamment pour me faire de la place sur le banc à côté du sien.

- Salut! Ça va?

- Salut! Ouais ouais… j’ai pas beaucoup dormi, cette nuit, c’est tout.

En fait, j’ai quasiment pas dormi de la fin de semaine. Mais inutile de l’inquiéter pour si peu.

- Ah ouais… T’as l’air un peu zombie, c’est vrai.

- Merci, c’est gentil.

- Mais t’sais, je suppose que c’est normal.

Je comprends qu’il ne peut ni ne veut en dire plus puisque les gens dans l’autobus se poseraient des questions quant à notre santé mentale.

Le trajet passe beaucoup plus vite que d’habitude. Je sais pourquoi : habituellement, je compte les arrêts avant d’arriver, alors que maintenant, je parle de tout et de rien avec Jack. Soudain, un détail que j’avais mis dans un coin de ma tête me reviens. J’attends qu’on soit descendu, puis je lui demande :

- Mais pourquoi tu vas à l’école? Genre l’école « normale »? Tes parents sont pas des sorciers?

- Ouais, mais pas ma sœur.

- Ok?

- Ouais, elle est la seule à ne pas avoir de pouvoirs dans la famille. On vit côté malco pour qu’elle ne se sente pas… à part. Et par un curieux hasard, je me suis retrouvé à devoir aller à l’école moi aussi. Je pense que mes parents sont plutôt contents : je suis pas dans leurs pattes, comme ça.

- Hum…

Je ne trouve pas de réponse plus pertinente.

Le premier cours est un cours d’anglais. Ça commence mal la semaine! Pour la première fois, je m’autorise à rêvasser pendant le cours, chose que je ne fais habituellement qu’en français ou en maths. Avant, je buvais les paroles de la prof en essayant de comprendre quelque chose. Maintenant, je m’en fous. Quoi? J’ai un avenir dans un autre monde! Ça ne sert à rien de passer des heures sur des cours qui me serviront plus ou moins dans ma vie! Heureusement, je ne me fais pas interroger. La période passe rapidement.

Le deuxième cours passe tout aussi vite et en moins de temps qu’il ne faut pour dire « diner », c’est le diner. Même s’il fait froid, Jack et moi mangeons dehors. Il m’éclaire un peu sur les lois des sorciers.

- Si un malco te voit faire de la magie, le ministère t’enlève tes pouvoirs pour une durée de 1 à 12 mois. Et si tu attaques un malco, c’est encore pire : ça peut aller jusqu’à deux ans.

- C’est pas dans mes plans d’attaquer un malco, héhé, t’inquiètes pas!

- Ça me rassure!

On rit. Je pense qu’on est en train de créer quelque chose. Quelque chose qui pourrait ressembler à de l’amitié.

Le reste de la journée se passe. En effet, je ne peux pas rajouter un qualificatif : elle ne se passe pas bien, pas mal, pas vite, pas lentement. Juste normal. Elle se passe. Quand je rentre chez moi, au lieu de m’atteler à mes devoirs malcos, comme d’habitude, j’ouvre un manuel scolaire de magie et je commence la dissertation demandée pour le cours de sortilèges.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Hermida ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0