La vie continue

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Le mois de novembre passe rapidement. Je me sens à la fois débordée, mais également comblée, comme si j’avais maintenant quelque chose qui me manquait avant. Ma vie est désormais remplie.

J’ai recommencé à dormir. Le matin, pendant la semaine, je me lève à 5h00. Je passe une heure à faire mes devoirs malcos pour la journée. Ensuite, je déjeune, puis je cours pour prendre le bus avec Jack. Le midi, nous parlons et faisons parfois des devoirs de magie ensemble.

C’est un de mes moments préférés dans la journée : Jack est drôle et intéressant. Je crois que nous sommes réellement amis, maintenant. Notre complicité est parfaite : nous vivons à quelques rues de distance pis on vit la même vie, ou presque. Une double vie, en tout cas. En plus, on se…complète, mettons. Lui, il a beaucoup d’entregent, il est à l’aise avec les autres. Moi, je suis la fille invisible qui bégaie quand elle parle devant quelques personnes. Il a un humour douteux, j’ai presque pas d’humour. En bref : j’adore mon nouvel ami.

Le soir, en rentrant de l’école, je m’enferme dans ma chambre et je fais des devoirs, surtout pour l’école de magie. Après 30 minutes – 1 heure, je me plonge dans un livre de magie.

Je commence à mieux comprendre cet autre univers. J’ai réussi quelques sortilèges plutôt simples dans ma chambre, en faisant bien attention à ce que mes parents ou mes frères ne rentrent pas. En effet, les règles concernant la magie devant les malcos sont claires : je ne souhaite pas perdre mes nouveaux pouvoirs juste après les avoir découverts. Je n’ai toujours pas identifié mon don, mon pouvoir. Je n’arrive pas à voir ce que ça pourrait être. Pourtant, je survis très bien sans. Je ne fais toujours pas d’étincelles dans les cours de botanique et de pratique des sortilèges, mais j’ai quand même presque rattrapé Jack en théorie des sortilèges. Je l’ai même battu dans le test de la semaine passée. Pour le cours de potion : c’est simple, il suffit de lire la recette à la lettre. Ainsi, même si je ne suis pas la plus brillante, je réussis très bien à rattraper mon retard presque partout.

Présentement, nous sommes le samedi 28 novembre. Je prends une pause dans mes devoirs, qui sont d’ailleurs presque terminés. Il faudra par contre que je révise pour l’examen de théorie de sortilèges de demain. Ok, on va avoir le droit à nos notes de cours, mais ce n’est pas une raison pour ne pas se préparer à l’avance, en toute connaissance de cause.

Thomas ouvre la porte de ma chambre. Je ne l’avais pas clanchée, c’est de ma faute, je suppose. Je referme vivement mon livre, ce qui n’est vraiment pas nécessaire. Come on! Il a un an! Il ne saura pas lire le titre.

- Qu’est-ce que tu veux?

- souper prêt, Auie

Je souris. Il est vraiment cute ! Bon, je ne vous cache pas que ça m’énerve, sa prononciation de mon nom. Moi, c’est Laurie. Pas Auie.

- Ok. Peux-tu dire à papa que j’arrive dans deux minutes?

- Oui!

Je cache bien mon livre dans la boite fermée à clé sous mon lit, puis je recache ma clé au fond de mon coffre à crayons. Olivier est un vrai fouineur, il faut que je fasse attention. Je me rends dans la salle à manger/salon, où tout le monde est déjà attablé. Mes deux frères, mon père et sa blonde, Anne (oui, je m’appelle Laurie-Ann et elle s’appelle Anne) me dévisagent.

Ma famille sait qu’il y a quelque chose de bizarre chez moi. Je disparais tous les dimanches, supposément pour « passer un peu de temps avec Jack ». C’est fucking louche, il faut dire.

J’évite leurs regards et m’assois au bout de la table, à la place inoccupée. Ils parlent de divers sujets, mais je n’arrive pas à me concentrer sur les discussions : mon esprit est bloqué sur la question « Qui a découvert les utilités de la pierre de lune? ». Son nom m’échappe. Ça commençait pas par un J, par hasard? Ok, focus, Laurie. Tu chercheras après. J'essaie du mieux que je peux de participer avec entrain à la conversation, qui tourne autour du handball. Super... le sujet qui m'intéresse le moins! Malgré tout, j'éclate de rire avec les autres quand Thomas renverse son bol et nous regarde d'un air si piteux qu'on veut juste lui pardonner.

Le souper se finit finalement et je cours à ma chambre pour vérifier la réponse à ma question. Emmanuel Jöckersen! Je le savais!

Après une courte révision, j’éteins ma lampe et m’endors presque immédiatement.

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