la Recherche du Narrateur Suprême

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Jean-Désastre, Gisèle, Roger et Bernard se tenaient au centre de la place de Misérabilis, le regard fixé sur un objectif commun : trouver le Narrateur Suprême et inverser cette catastrophe de perfection.
Il n’y avait pas de carte, pas de boussole, pas même un GPS sarcastique. Seulement une intuition collective que quelque part, un être supérieur écrivait leurs chutes, les rats écrasés, les pains trop durs…
— On a déjà réussi à briser la malchance, déclara Jean-Désastre. Il suffit de refaire le rituel… mais cette fois, à l’envers !
— Sauf qu’il y a un problème, fit Roger en croisant les bras.
— Lequel ?
— Personne ne sait où trouver ce fichu Narrateur Suprême.
Silence. Les quatre amis échangèrent des regards inquiets. Puis Bernard claqua des doigts.
— Il y a une seule personne qui pourrait savoir où le trouver.
— Qui ça ? demanda Gisèle.
Bernard inspira profondément.
— Le Prophète des Annotations.
L’Ancien Scribe
Le Prophète des Annotations vivait au sommet du Mont Désastreux, un lieu interdit où, selon la légende, chaque pierre cachait une faute d’orthographe oubliée. Il était le dernier à avoir eu un contact direct avec le Narrateur Suprême, mais personne n’osait aller le voir…
Sauf qu’aujourd’hui, l’heure n’était plus à la prudence.
— Alors c’est décidé, dit Jean-Désastre. On part à l’aube !
— Pourquoi pas maintenant ? demanda Roger.
Jean-Désastre haussa les épaules.
— J’sais pas… ça fait plus héroïque de dire ça.
— Ah, d’accord.
L’Ascension du Mont Désastreux
Le lendemain matin (pour coller au script de Jean-Désastre), ils partirent avec des provisions essentielles :
Un bout de pain parfait (Roger l’avait maudit avant de partir en espérant qu’il moisisse, mais rien à faire).
Une carte approximative du Mont Désastreux (dessinée à la main par un enfant de cinq ans).
Un parapluie (parce que pourquoi pas).
Après des heures de marche sous un soleil trop parfait, ils atteignirent enfin le sommet.
Là, devant eux, se tenait une cabane en ruine, couverte de graffitis étranges :
“ICI VIT CELUI QUI A TOUT LU ET QUI N’A PLUS RIEN À DIRE.”
Jean-Désastre frappa à la porte.
Pas de réponse.
— C’est ouvert, les idiots, grommela une voix à l’intérieur.
Ils entrèrent.
Là, assis au centre d’une montagne de parchemins froissés, se tenait le Prophète des Annotations.
Un vieillard aux yeux fatigués, les doigts tachés d’encre, tenant une plume qui semblait bien trop lourde pour sa main.
Il leva un sourcil.
— Vous êtes venus me demander un service, n’est-ce pas ?
Gisèle hocha la tête.
— On doit trouver le Narrateur Suprême.
Le Prophète eut un rire sec.
— Vous croyez qu’on le trouve comme ça ? Il n’existe pas un simple chemin vers lui.
Bernard s’approcha, désespéré.
— S’il vous plaît… On a tout gâché. On doit réparer ça !
Le Prophète soupira, réfléchit un instant… puis attrapa un vieux livre poussiéreux.
— Il y a un moyen. Mais vous n’allez pas aimer la réponse.
— Essayez-nous, dit Roger.
Le Prophète ouvrit lentement le livre, pointa une phrase du doigt et déclara :
— Pour atteindre le Narrateur Suprême, vous devez… mourir.
Silence.
Jean-Désastre cligna des yeux.
— Pardon ?
Le Prophète sourit.
— Bienvenue dans les règles absurdes du Grand Récit, mes enfants.

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