Ode dissonante d’une humaine
de
Mercy Pauper
Bercée par mon insomnie perpétuelle et la cacophonie régnant dans ma cervelle,
Me revient susurrer à l’oreille le démon bigot du doute, s’exprimant en ces termes;
Dieu aurait dû s’abstenir de créer l’espèce humaine,
Il aurait dû prendre un long weekend de repos après les bêtes.
Dieu aurait dû prévoir qu’après avoir façonné notre espèce,
Son archange adoré le plus fidèle lui tiendrait tête.
Il aurait dû concevoir une peine plus supportable pour nous que les flammes de la géhenne,
Une peine plus humaine qu’un torrent de feu d’une coulée éternelle.
Prévoir des barbelés ou des ronces sur les fruits de l’arbre de la connaissance,
Aurait été une précaution, ma foi, non superflu en l’occurence,
Pour que la bien belle mais leste main d’Eve s’écorche,
Et que ma chair déjà ébène, ne calcine éternellement dans le feu et le souffre,
Pour que mon dos bien mal bâti, sous l’effort et la peine ne décroche,
Et que mon esprit fragile, ne danse jour après jour au bord du gouffre.
Yaveh aurait dû lors de sa mémorable colère qui déclencha le déluge,
Se souvenir des pauvres âmes à naître comme la mienne,
Et se contenter de faire venir à lui Noé et sa bonne famille,
Comme il s’en était souvenu pour Enoch,
l’homme juste des temps anciens qui ne connut point la mort,
Pour qu’il ne fusse plus d’être vivant ici-bas dès lors sur cette terre,
Pour que ma tendre couenne ne grillasse point un jour en enfer.
Je l’aurai plus longuement supplié pour qu’il s’abstienne,
Prié que mes parents ne se rencontrassent jamais,
Qu’il se soient retenus une année de plus pour m’éviter les affres de la vie.
J’aurai oeuvré pour un monde plus juste si j’en avais le pouvoir,
A défaut de pouvoir faire passer la terre à proximité d’un trou noir.
J’aurai pu continué à croire en mon semblable sans aucune rage,
Si Dieu était comme l’on dit, un être à mon image.
Mon démon bigot du doute est prolifique et volubile,
Sa langue fourchue me titillant oreille s’avère très habile,
Mais ma curiosité encore plus forte,
Survivre pour assister au chaos, peu m’importe,
Ma foi, mes yeux ont le désir impérieux de voir.
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