7 Un café sous la pluie
Chapitre Un — Un café sous la pluie
Raphaël fit tourner lentement sa cuillère dans le fond de sa tasse, bien après que le sucre eut fondu. Le café était tiède depuis longtemps, mais il ne s’en souciait pas. Son regard, lui, restait fixé sur la vitre embuée du bistrot, où la pluie dessinait sans fin des rivières de verre. Dehors, Bayeux se noyait dans un gris obstiné.
Il nota quelques mots dans son carnet — des mots qu’il ratura aussitôt, agacé. La page portait déjà plusieurs cicatrices de phrases avortées. Il soupira, referma le carnet d’un geste calme. Le serveur leva à peine les yeux. Ici, on connaissait ses silences.
C'était un matin d'automne, clair au départ, puis lentement dévoré par un ciel qui se referme. Un de ces jours trompeurs où l'on croit pouvoir sortir sans parapluie. La pluie s'était abattue sans prévenir, d'un coup, comme une hôte indélicate qui s'invite sans qu'on l'attende et qui, une fois assise, ne veut plus repartir. Élise, justement, avait commis cette erreur.
En sortant de la galerie, vers dix heures, elle n’avait pas pris le temps de lever les yeux. Elle pensait n’avoir qu’une course rapide à faire : le bureau de tabac pour quelques fournitures, la librairie où l’attendaient des catalogues d’art. Rien qui justifie de consulter le ciel.
Mais à peine avait-elle tourné l’angle de la rue principale qu’un souffle humide s’était levé, puis quelques gouttes, éparses, puis soudain l’averse. Une pluie serrée, décidée, comme si le ciel avait accumulé toute une semaine d’eau et choisissait ce moment précis pour la rendre au monde. Élise n’avait qu’un petit parapluie gris, cabossé par les ans, dont les baleines grincèrent aussitôt sous le poids de l’eau. Sa jupe se colla à ses jambes dès les premiers mètres, ses chaussures aspirèrent l’humidité comme des éponges. Elle pressa le pas, tête basse, respirant l’odeur si particulière que l’averse libère : mélange de pierre lessivée, de terre remuée, de bois détrempé.
La ville, sous cette pluie, semblait rétrécir. Les passants se tassaient sous leurs parapluies, silhouettes sombres pressées d’en finir. Les vitrines luisaient d’un éclat trouble. La cathédrale, au loin, se noyait dans un voile d’eau, ses pierres millénaires semblant s’effacer.
Élise marchait vite, mais ses pas la menèrent par des détours inutiles. Elle aimait, dans ces moments, s’oublier dans la pluie, comme si l’averse lui lavait aussi l’esprit. Pourtant, ce matin-là, l’humidité pénétrait plus profondément : elle sentait son dos se raidir, ses épaules se crisper, sa respiration raccourcie par l’effort de lutter contre l’inévitable.
Devant une boulangerie, l’odeur de pain chaud lui parvint, réconfortante, presque enfantine. Elle s’arrêta une seconde sous l’auvent, tentée d’entrer, mais la petite file de clients l’en dissuada. Elle repartit, son pas claquant sur les pavés luisants. Elle traversa la place Saint-Patrice : les étals du marché, abandonnés trop vite, laissaient traîner des cagettes vides, des bâches qui claquaient sous l’eau, des flaques dans lesquelles flottaient encore quelques feuilles de salade, un brin de persil, une pomme éclatée. Cette désolation improvisée lui serra le cœur sans qu’elle sache pourquoi.
Elle leva enfin les yeux, un peu plus loin, sur une façade qu’elle connaissait bien sans l’avoir jamais fréquentée : un bistrot à l’ancienne, peinture rouge sombre, vitres épaisses, rideaux jaunis. Elle y était passée mille fois, sans songer à pousser la porte. Trop banal, trop populaire peut-être, pour la femme qu’elle s’efforçait de rester. Pourtant, ce matin, les carreaux mouillés l'attirèrent. À travers, elle aperçut des silhouettes assises, la lumière jaune des lampes, la chaleur qu’on devine dans les gestes ralentis de ceux qui attendent que la pluie passe. Un refuge.
Élise hésita encore. Elle pensa : Je devrais rentrer à la galerie. J’ai du travail. Mais ses pas la portaient déjà. Son parapluie dégoulinant lui pesait au bras, ses chaussures trempées la fatiguaient. Alors, presque malgré elle, elle poussa la porte.
Le tintement de la clochette la fit entrer dans une autre atmosphère : tiède, épaisse, odorante. Odeur de café noir, de bois mouillé, de tabac froid incrusté. L’air lui sembla plus lourd mais étrangement apaisant.
Le bistrot n’était pas plein. Quelques clients épars : deux hommes, chapeaux encore humides, penchés sur des grilles de PMU, discutant à voix basse mais avec cette tension qu’on met dans un pari.
Une vieille femme, manteau bleu passé, tricotait lentement dans un coin, ses aiguilles cliquetant comme une horloge obstinée. Un étudiant, casque sur les oreilles, griffonnait des notes rapides sur un cahier. Le serveur, trapu, essuyait mécaniquement des verres derrière le comptoir, un œil distrait sur la télévision accrochée au mur qui diffusait des images d’autoroutes noyées de pluie.
Élise fit quelques pas, choisissant une table près de la vitre embuée. Elle aimait l’idée de regarder la pluie tomber de l’intérieur, protégée, comme on observe une tempête à travers une vitre d’aquarium.
C’est alors qu’elle le vit. Raphaël. Il était là, assis seul, carnet ouvert devant lui, une tasse presque vide à portée de main. Ses cheveux, encore humides, tombaient en mèches assombries sur son front. Sa barbe retenait des perles d’eau comme une mousse. Son manteau, posé sur la chaise d’à côté, portait encore la trace sombre de l’averse.
Il leva les yeux. Et ce fut ce bref instant, coupant, où tout aurait pu se jouer dans un simple battement de cils : détourner la tête, feindre l’indifférence, ou bien accepter la reconnaissance muette. Leurs regards se croisèrent.
— Bonjour, dit-il d’une voix calme, posée, presque douce malgré le bruit de la pluie battant les vitres.
Élise resta immobile une fraction de seconde. Elle aurait pu s’incliner, tourner les talons, chercher une autre table. Mais quelque chose, sans qu’elle le décide, l’ancrait là.
— Bonjour, répondit-elle enfin, presque à mi-voix.
Il fit un signe discret de la main, désignant la chaise libre en face de lui. Pas une injonction, pas une insistance : une ouverture, un espace. Elle hésita encore, le parapluie dégoulinant à la main, le cœur un peu trop rapide. Puis elle céda. Elle posa le parapluie contre le mur, retira lentement son manteau, et s’assit.
Le serveur arriva aussitôt, torchon sur l’épaule, carnet en main.
— Qu’est-ce que je vous sers, madame ?
— Un café crème, répondit Élise, presque trop vite, comme si l’empressement pouvait couvrir son trouble.
L’homme repartit, lourdaud, et laissa entre eux un silence. Pas un silence de gêne encore, mais ce flottement fragile d’une rencontre imprévue. Élise posa ses mains glacées autour de la tasse quand elle arriva. La chaleur lui fit du bien, elle laissa ses doigts s’y agripper comme à une bouée.
Raphaël, lui, referma doucement son carnet. Geste discret, mais qui disait beaucoup : il renonçait à écrire, du moins pour l’instant. Il acceptait que la conversation, ou du moins la présence, remplace l’encre.
— Vous venez souvent ici ? demanda-t-elle enfin, pour rompre ce silence qui, déjà, commençait à trop peser.
— Oui, répondit-il. Pas tous les jours, mais assez. C’est un endroit qui ne demande rien. On peut rester là, sans parler, et personne ne vous regarde.
Il laissa courir son regard sur les tables voisines : les deux hommes de PMU, toujours penchés sur leurs papiers ; la vieille dame au tricot, qui avait à peine levé les yeux quand Élise était entrée ; l’étudiant, casque toujours vissé sur les oreilles, qui gribouillait frénétiquement comme s’il préparait un plan de bataille. Le bistrot, en effet, semblait offrir cette indifférence bienveillante qui protège les solitaires.
Élise hocha la tête, souffla sur la mousse blanche de son café crème.
— Je crois que je n’y suis jamais entrée. Pourtant je passe devant tous les jours.
— Les vitrines sont trompeuses, répondit Raphaël. Elles laissent croire que c’est un lieu banal. Mais à l’intérieur… c’est un endroit pour se reposer.
Il avait parlé d’un ton neutre, mais elle perçut dans ses mots une nuance : se reposer de quoi ? de qui ? Elle aurait voulu demander, mais ses lèvres restèrent closes. Elle but une gorgée. Le goût était fort, amer, mais bon. Un goût qui réveillait, qui redonnait un peu de chaleur au corps.
Elle désigna le carnet fermé.
— Vous écriviez ?
Il eut un sourire, léger.
— J’essaie.
— Vous notez quoi ?
— Des morceaux. Des bribes. Ce que je vois, ce que j’entends, les gestes des gens, la couleur d’un ciel. Parfois une phrase. Ce que je n’ai plus le courage d’appeler roman.
Sa voix, en disant cela, s’était légèrement assombrie. Élise sentit une tristesse affleurer, mais aussi une honnêteté nue. Elle songea : Il parle comme moi je me tais.
Elle aurait voulu lui confier qu’elle aussi vivait en morceaux, que ses journées s’effilochaient en petits gestes répétés — accrocher un tableau, ranger un catalogue, fermer une porte —, sans jamais retrouver le fil d’un ensemble. Mais elle se retint. Trop tôt. Trop risqué.
— Vous êtes écrivain, dit-elle, comme si ce mot, malgré son doute, lui convenait encore.
Il haussa doucement les épaules.
— J’ai été. Maintenant… je suis surtout quelqu’un qui essaie de rester vivant avec des phrases.
Ce fut au tour d’Élise de baisser les yeux. Cette définition lui sembla cruellement juste. Rester vivant avec des phrases. N’était-ce pas ce qu’elle faisait, elle aussi, mais sans le savoir ? Survivre avec des mots rentrés, tus, qui bouillonnaient à l’intérieur sans jamais franchir ses lèvres.
Un silence s’installa de nouveau. Mais c’était un silence plus dense, plus habité. Le bruit du bistrot leur servait de voile : la radio grésillante qui passait une vieille chanson, le frottement des cartes que les hommes maniaient nerveusement, le clic régulier des aiguilles de la tricoteuse.
Raphaël la regarda un instant, attentif. Elle tenait sa tasse à deux mains, comme si elle avait peur qu’on la lui arrache. Ses épaules étaient encore légèrement contractées, comme si la pluie continuait de l’alourdir malgré l’abri. Elle avait ce regard clair, mais troublé, qui semblait toujours chercher à ne pas trop livrer.
Il se surprit à dire, presque pour lui-même :
— Vous aimez la pluie ?
Élise eut un petit sourire, inattendu, timide.
— Elle m’agace. Mais… je crois qu’elle me ressemble. Elle tombe sans qu’on lui demande, et elle n’arrête pas. Il cligna des yeux, surpris. Elle, déjà, regrettait sa phrase. C’était trop intime, trop révélateur. Mais il la reçut sans jugement.
— Alors, dit-il doucement, elle a votre constance.
Ils échangèrent un regard plus franc. Court, mais suffisant pour qu’une chaleur passe, ténue mais réelle. La vieille femme au tricot les observa un instant, comme si elle percevait ce fil invisible qui se tendait. Puis elle replongea dans son ouvrage, indifférente.
Élise détourna les yeux, posa sa tasse vide. Son cœur battait un peu trop vite. Cela faisait longtemps qu’un regard n’avait pas eu cet effet sur elle.
— Vous habitez ici depuis longtemps ? demanda-t-il, pour alléger.
— Toujours. Enfin… Non, quinze ans ou presque. J’ai quitté un temps, pour Caen. Mais je suis revenue.
— Moi, j’ai fui Paris, répondit-il simplement. Et Bayeux m’a recueilli.
Le mot la frappa. Recueilli. C’était un mot d’enfant perdu, de voyageur sans abri. Elle sentit son ventre se serrer. Peut-être cherchait-elle la même chose, sans l’avouer : être recueillie, à son tour.
Un bruit de chaise interrompit leur pensée. Le serveur passa, changea la chaîne du poste de télévision. Des images de routes noyées de pluie firent place à un match de football. Le contraste les fit sourire malgré eux.
Raphaël remarqua le sourire d’Élise. Bref, fragile, mais éclat soudain dans son visage grave. Il pensa : Voilà. Elle n’est pas froide. Elle est retenue. Et quand la retenue se fendille, une lumière passe.
Élise, de son côté, se disait : Il me parle comme si je pouvais encore être autre chose. Comme si je n’étais pas seulement « la froide ».
Ils restèrent là longtemps, sans s’en rendre compte. Leur conversation dérivait par petites touches : un mot sur les livres, un souvenir d’école, une remarque sur la cathédrale qui dominait la ville comme une mère trop sévère. Chaque phrase semblait en cacher dix autres, qu’ils ne disaient pas.
Par moments, Élise se taisait plus encore, happée par ses pensées. Elle revoyait Martin, ses reproches, sa voix qui lui lançait : Tu es de glace, Élise. Elle avait cru devoir habiter ce rôle pour survivre. Mais face à Raphaël, pour la première fois, elle se surprenait à vouloir en sortir.
Raphaël, lui, pensait à ses années parisiennes, aux salons bruyants, aux articles flatteurs puis cruels. Tout cela l’avait usé. Ici, face à elle, il sentait une autre possibilité : un silence qui n’écrasait pas, mais qui accueillait.
Ils restèrent ainsi, immobiles mais liés, jusqu’à ce que la pluie dehors commence à s’adoucir.
La pluie, après deux heures d’obstination, avait fini par se lasser. Elle ne tombait plus qu'en filets minces. Le bruit, désormais, n'était plus un vacarme mais un chuintement fin, presque une berceuse. La ville reprenait souffle.
Élise jeta un coup d’œil vers la vitre. Les silhouettes des passants se redessinaient dans la lumière voilée du milieu de matinée. Des enfants, profitant de l’accalmie, avaient déjà sauté à pieds joints dans les flaques, riant sous les regards indulgents de leurs parents. La place semblait se réveiller doucement, comme un visage lavé par des larmes.
Elle posa sa tasse vide. Un geste lent, presque solennel. Elle sentait que l’instant devait finir, que le charme fragile risquait de se briser s’ils s’attardaient trop.
— Je dois y aller, dit-elle à mi-voix, comme une excuse.
— Oui, moi aussi, répondit-il.
Ils se levèrent. Elle remit son manteau, resserra l’écharpe autour de son cou. Lui replia son carnet, glissa son stylo dans la poche intérieure, attrapa son manteau encore humide. Le serveur leur adressa un signe vague, absorbé par une dispute avec les deux joueurs de PMU.
À la porte, Élise prit son parapluie. Raphaël la précéda d’un pas, lui tint un instant le battant ouvert. Geste simple, vieux reste de politesse, mais qui, dans ce contexte, prit une résonance inattendue. Elle le remercia d’un sourire délicat.
Dehors, l'air sentait la terre lavée. Les pavés luisaient comme des miroirs. Une bruine légère caressait encore les visages.
— Vous rentrez à la galerie ? demanda-t-il.
— Oui… J’ai des choses à finir.
— Moi, j’ai quelques courses à faire.
Un silence. Ils savaient qu’ils prenaient des directions différentes. Mais leurs regards s’attardèrent une seconde de plus qu’il n’aurait fallu.
— Bonne journée. À bientôt peut-être, dit-elle.
— Oui, à bientôt. Bonne journée à vous aussi, répondit-il.
Elle tourna à gauche. Il prit à droite.
Élise marcha d’un pas régulier, parapluie relevé mais inutile désormais. Elle respirait profondément, étonnée par cette légèreté qu’elle n’avait pas prévue. Pourquoi ce café me laisse-t-il cette impression ? se demanda-t-elle. Rien n’avait été dit, ou presque. Quelques phrases sur la pluie, sur Bayeux, sur ses carnets. Rien qui mérite le souvenir. Et pourtant, elle sentait que quelque chose avait bougé en elle, un infime déplacement, comme une plaque de glace qui craque au printemps.
Elle traversa la place, remonta la rue principale. Les vitrines reflétaient son visage : une femme droite, sérieuse, mais dont les lèvres, à présent, gardaient une trace d’inflexion. Un demi-sourire qu’elle n’avait pas l’habitude de porter. Elle pensa à ce mot qu’il avait dit : recueilli. Bayeux l’avait recueilli, disait-il. Elle n’osait pas se l’avouer, mais elle savait que cette idée reviendrait hanter sa nuit.
Quand elle poussa la porte de la galerie, l’odeur familière des toiles et du bois ciré l’accueillit. Mais le silence, pour la première fois, lui parut moins lourd. Comme si un fil invisible reliait désormais cet espace à l’homme qu’elle venait de quitter.
Raphaël, de son côté, descendit la rue qui menait vers l’Aure. La bruine lui caressait le visage, il n’ouvrit pas son parapluie. Ses pas résonnaient doucement sur les pavés mouillés. Il avait l’impression que la ville entière brillait, lavée, neuve.
Il pensait à elle. À sa retenue, à son silence. À cette phrase qu’elle avait dite : la pluie me ressemble. C’était une confession, il en était sûr, même si elle l’avait aussitôt regrettée. Il se surprit à répéter les mots mentalement, comme on garde un poème en bouche.
Il marcha longtemps, sans but. Traversant la place, longeant la rivière, regardant les maisons anciennes dont les façades ruisselaient encore. Chaque détail lui semblait plus vif, plus habité. Comme si, depuis ce café, il avait reçu une permission nouvelle de regarder le monde.
Arrivé chez lui, il posa son carnet sur la table. Il l’ouvrit. Écrivit sans hésiter :
« Aujourd’hui, la pluie m’a offert une femme. Pas la femme entière, non. Un geste, un silence, une phrase : ‘elle me ressemble’. Mais c’est assez pour écrire toute une page. »
Puis il resta immobile, le stylo suspendu, laissant cette phrase respirer. Il n’avait pas besoin d’en ajouter davantage. Le reste viendrait, ou pas.
Ce soir-là, en se couchant, il sentit quelque chose d’inédit : une curiosité pour demain. Mais en refermant les yeux, il eut la sensation étrange que cette femme, celle qui ressemblait à la pluie, ne lui avait pas seulement laissé un souvenir — elle avait déplacé quelque chose en lui, imperceptiblement.
Et sous le bruit régulier des gouttes reprenant sur les vitres, il songea :
Elle reviendra peut-être. Ou peut-être pas.
Et dans cette incertitude même, il trouva, sans savoir pourquoi, un apaisement.

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