Perte de contrôle

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Le Héros se réveilla après quelques heures et put observer, comme à chaque fois, que ses membres avaient guéri et que ses récentes blessures avaient partiellement disparu, s'ajoutant déjà aux anciennes, mais au moins, il avait retrouvé la capacité de marcher sans être à deux doigts de s'évanouir sous la douleur. Il s'assit sur le bord du lit et se frotta les yeux, puis observa le sol, le regard vide, des larmes naissantes sur le coin des yeux, cela avait peut-être un lien avec le rêve qu'il venait de faire... D'un revers de main, il essuya ses larmes, balayant le souvenir de ce songe qui semblait si triste pour lui.

Après quelques instants de flottement, il se leva et remercia le médecin d'un hochement de tête avant de s'en alla. Le médecin était consterné devant la rapidité avec laquelle le Héros s'était remis sur pied, son visage n'était plus boursoufflé comme il avait pu l'observer lorsque le garçon était de profil, son œil était clos tellement il était gonflé, mais tout cela avait disparu comme par magie, et alors qu'il ne pouvait même pas se déplacer avec de l'aide, voilà qu'il s'en allait comme si de rien n'était.

Il est vrai que je vous ai raconté qu'il s'était fait littéralement casser la gueule et tous les membres, et maintenant je vous dis que quelques heures plus tard, il était presque totalement remis et remarchait normalement, même ses agresseurs étaient choqués de le revoir déjà sur pied. Hé bien, c'était l'un des nombreux mystères entourant ce mystérieux jouvenceau.

Les prisonniers et les gardiens se dirent que sa réputation n'était finalement pas totalement usurpée : ce démon était invincible. Mais ils avaient tort. Le Héros n'était pas invincible. Il était immortel.

Rien en ce monde n'était pas capable de le tuer.

Voilà ce qu'était sa malédiction, enfin, une partie de sa « malédiction ».

Il lui est impossible de mourir tant qu'il n'aura accompli sa destinée...

Les jours et les semaines se succédèrent, et les bastonnades et autres réprimandes continuèrent à l'égard du prisonnier juvénile, et lui continuait à se laisser faire sans verser une larme, sans pousser un cri, sans tenter de réagir face à leurs exactions à son encontre... Bientôt quatre mois que cela durait, tout cela dans l'espoir de pouvoir sortir plus tôt de prison. Et il ne fut pas longtemps pour que le directeur Praxis – un homonyme du baron – vint lui annoncer dans sa cellule la bonne nouvelle que ses efforts n'ont pas été vains, il pourra effectivement sortir dans quelques semaines pour bonne conduite et que les charges qui sont portées à son encontre sont infondées puisqu'il n'y a aucune preuve qu'il soit associé au « Marchand de Morts » – en vérité, c'est ce « Marchand de Morts » qui avait joué des fils avec le gouvernement affilié à cette prison. Mais le directeur devait avouer qu'il n'était pas un aussi mauvais bougre qu'on pourrait le penser : il aidait aux rangements du matériel et de la bibliothèque, enseignait à lire le Franca et l'Oli'Ane aux illettrés – avec l'aide de deux autres personnes étant donné qu'il ne parlait pas.

Après quelques jours suivant cette annonce, des nouveaux résidants débarquèrent dans la prison, ce qui faisait que les pensionnaires des cellules déjà occupées allaient devoir cohabiter avec de nouvelles têtes. Et le Héros n'était pas épargné par cette décision d'avoir un nouveau colocataire dans sa cellule qui était déjà ridiculement petite – il se servait de l'un des robots pour faire ses besoins, je crois que c'est celui du directeur –, désormais il se retrouvait avec un intrus dans son sanctuaire, en découvrant avec surprise qu'on a changé son lit simple pour deux lits superposés qui ne possédaient pas d'escalier pour monter au lit du dessus.

Il ne fallut pas longtemps pour que le Héros découvre son nouveau compagnon de cellule : un petit gros aux yeux bouffis, il portait un t-shirt violet et troué, un jean délavé et des chaussures avec des semelles compensées avec coussins d'air d'une marque datant d'un autre temps. Le garçon prit le lit du haut alors que cela allait contre son sens commun – en cas d'incendie, celui qui est en bas peut s'enfuir plus rapidement et facilement que celui du haut qui risquait de se fouler la cheville en sautant de son lit – mais en voyant l'allure de son nouveau colocataire, il ne voulait pas qu'il lui tombe dessus sans crier gare.

De toute manière, qu'il soit en bas ou en haut, il ne risquait pas de craindre un quelconque assassinat puisqu'il est immortel.

Treize jours s'étaient écoulés depuis la venue de cet inconnu, le Héros ne lui avait adressé aucun signe d'hospitalité à son encontre, il n'avait aucune envie de se lier à qui que ce soit dans cet infâme endroit, surtout un criminel – l'hôpital qui se fout de la charité, ça fait un an qu'il est coincé à Oranas et il ose se permettre ce genre de pensée ? – mais il n'a surtout pas envie de faire ami-ami avec qui que ce soit faisant partie de ce monde, humain ou Féérique.

Bien qu'il n'ait aucune envie de le connaître, il ne pouvait ignorer le fait que son nouveau colocataire se fait martyriser par les autres détenus : crachat dans sa nourriture, croche-pied dans les escaliers en fer blanc Dunex – « Dunex ! Aussi fort que le T-Rex », la pub ne mentait pas ! C'a bravé le temps sans rouiller –, insultes, moqueries... ils avaient même réussi à reprogrammer certains robots que le Héros surveillait le moins, grâce aux nouveaux venus, pour qu'ils puissent harceler les plus faibles, dont le codétenu en surpoids de notre héros, quand ils étaient trop fatigués pour le faire.

C'est à partir du moment où ils lui firent tomber la savonnette que le jeune garçon s'est décidé à intervenir et à prendre sa défense. Il n'eut même pas à agir : un simple changement de regard, une respiration différente... sa nouvelle attitude le faisait paraître comme le monstre des histoires que les prisonniers racontaient à son arrivée.

Après ce coup de pression, le Héros reprit sa douche, se caressant les cheveux, jetant au sol des croûtes de sang et faisant s'écouler de l'hémoglobine de sa tête noire. Aucun de ses cheveux ne pouvaient être perçus, rien ne pouvait indiquer l'état de ces blessures. Sa régénération lui permettait peut-être de guérir de blessures mortelles mais rien n'indiquait qu'elle le faisait correctement, et il ne pouvait même pas le vérifier à cause de la Noirceur qui cachait tout le haut de son corps – voire plus selon les circonstances et l'humeur de celui-ci – : il ne pouvait identifier ses blessures qu'au touché, à cause de sa malédiction.

Le petit gros était effrayé par ce qu'il voyait de son sauveur, l'hémoglobine s'écoulant sur tout son corps, les croutes de sang s'étalant sur le sol, les bandages tâchés de sang, ses yeux rouge écarlate et... brillants... Non, il ne pouvait avoir peur de ce garçon qui avait pris sa défense. Il se leva du sol et se décida à lui adresser la parole s'encourageant à faire connaissance.

- Euh... merci... de m'avoir aidé ! s'exprima timidement le garçon obèse, je m'appelle Belachat et toi ?

Le Héros regarda ce dénommé Belachat, hocha la tête et retourna sa toilette.

- Tu ne parles pas ? demanda Belachat, vexé que son interlocuteur reste lettre morte.

Il secoua la tête en finissant de se nettoyer ses plaies en enroulant des bandages et apposant des pansements sur ses blessures. Il se rhabilla et attendit que Belachat finisse de s'habiller. Celui-ci lui raconta, pendant qu'il enfilait son t-shirt de taulard tout propre, qu'il venait d'un village à côté de la prison d'Oranas s'appelant Pontécus, il était soumis à la cité régente de Nivilene, un cité-état totalitaire où le rationnement était de mise, donc en prenant en compte cela, on peut en déduire l'objet de son incarcération : il avait été arrêté car sa feuille de consommation ne correspondait à sa physionomie. Cette information fit souffler du nez le héros et l'avoir un rictus, cela faisait des lustres que quelque chose n'avait pas courbé ses lèvres autrement par l'expression de sa colère.

Malheureusement pour Belachat, le Garçon, comme il a pu le remarquer, n'était pas très loquace, il n'eut droit à aucune information sur le passé de l'enfant, il pouvait deviner ou supposer les affreuses expériences qu'a pu vivre son colocataire de cellule durant son existence grâce aux nombreuses blessures qui étaient visibles sur son corps et qui n'étaient pas recouvertes par la Noirceur. La seule chose qu'il put apprendre de lui c'est qu'ils étaient nés le même jour – un point commun... remarquable, je présume.

Les deux garçons se lièrent « d'amitié » dans une moindre mesure et Belachat put prendre rapidement ses marques dans la prison. Le Héros le défendait dans le minimum du possible – ce qui était bien suffisant pour qu'il puisse être tranquille durant son séjour jusqu'à que le héros soit libéré – de toute manière, il risque d'être libéré avec lui ou avant lui vu la petitesse de son « crime ».

Mais le comportement de Belachat changeait au fil des jours et des semaines qui passaient, il devenait de plus en plus confiant, étant de plus en plus arrogant, il se permettait de parler mal aux autres prisonniers, il profitait des machines qui obéissaient au héros pour faire ses basses besognes et taquinait de façon... étrange son protecteur, ses taquineries l'agaçaient au plus haut point mais le jeune homme se disait que cela devait être sa vraie nature qui s'échappait. Il n'était ni déçu, ni choqué, ni contrarié mais il n'avait jamais rien attendu de cet individu qui s'était tapé l'incruste dans sa chambre, tout ce qu'il avait attendu de sa part c'est que leur cohabitation soit agréable à vivre.

Ensuite, un jour, sans prévenir, Belachat arrêta de côtoyer le Héros, il s'était trouvé d'autres « amis » détenus dont l'un des plus gros bonnets de la prison qui était le chef d'une petite bande de petites frappes : E-Hound. Belachat agissait avec eux comme s'il était leur groupie, leur majordome, leur homme-à-tout-faire... une véritable serpillère humaine.

Bien que le Héros n'aimât pas spécialement E-Hound et son groupe, mais il était dans une relation cordiale avec eux, il aidait parfois E-Hound à corriger les vers des paroles des musiques qu'il écrivait, à trouver de meilleurs mots et de meilleures rimes lorsqu'il lui demandait, de plus, il semblait connaître le « frère » du garçon.

Malgré cela, ce groupe d'idiots s'amusait à enquiquiner notre jeune protagoniste, surtout celui qu'on nomme Valibell – contraction de « Valentin » et « Bell » –, ce gus avait des pensées arriérées datant d'une ère vraiment lointaine, ne pouvant vraiment avoir lieu à cette époque de perdition, avec les dissensions qui existaient déjà entre les Féériques et les Hommes, il se perdait encore dans la haine de sa propre race pour une couleur de peau – qu'il a eu du mal à deviner sous toutes les compresses, bandages et pansements qui étaient présents sur le corps du Héros –, détester encore un groupe de personnes... ça ne finira jamais.

C'est vrai que dans cette prison, il n'y avait pas vraiment de racisme entre humains et Féériques, peut-être était-ce dû à la rudesse des gardiens qui empêchait les prisonniers de se battre entre eux, servant de front commun pour tous les bagnards ? C'était le plus logique pour expliquer la relative paix existant dans cette prison entre toutes ces différentes créatures.

Cependant, E-Hound était noir – la couleur de peau, à ne pas confondre avec la Noirceur du Héros – comme le garçon, et Valibell était blanc comme une craie, alors pourquoi il trainait avec E-Hound ? Bonne question. Seul, celui-ci pourrait y répondre.

En fait, si on devait résumer le personnage, cela serait qu'il est un trou du cul. Mais le Héros et lui arrivaient à s'entendre, bien qu'il énerve allégrement le garçon, il lui rendait parfois service et c'est avec qu'il faisait ses meilleures parties de Yu-Gi-Oh – enfin les copies de cartes qu'il restait dans la mémoire des ordinateurs de la prison.

Ce fin fil, qui maintenait une certaine tranquillité dans ce lieu de turpitude et de douleurs, allait être rompue amenant le chaos, la destruction et l'enfer dans ce funeste endroit.

Alors que comme chaque midi, il finissait de manger cette bouillasse qu'ils osaient appeler « purée » pour son déjeuner, il entendit des éclats de rire provenant de l'une des cours se trouvant au milieu des cellules. Il y accourt pour voir ce qu'il s'y passait et voit avec stupeur quelque chose qui le choque outre mesure, son regard s'emplit de désarroi, des larmes se mettaient à couler sur ses joues, ce qu'il a en face de lui renforçait le manque de confiance qu'il avait déjà envers les autres et en lui, c'était encore une preuve qu'humain ou Féérique, ils étaient tous les deux des infâmes raclures détestables qui ne voulaient que son malheur.

Ce qui se trouvait au sol n'était autre qu'une deepfake de notre Héros se faisant fourrer par un centaure !

La colère, la rage, la haine, l'anxiété... tous ces éléments se mélangeaient dans son cerveau dans une spirale de folie, il se mettait à grincer des dents et à bouger ses doigts frénétiquement.

Qui le détestait au point de faire une chose humiliante à quelqu'un qui détestait justement les humiliations ?

Il tourna son regard autour de lui et vit Valibell deux étages plus haut que là où se situait le Héros. Il s'aida des rambardes pour grimper et atteindre Valibell. Celui-ci remarqua la créature qui arrivait sur lui à toute vitesse : il eut à peine le temps d'avoir un pas de recul que le Héros était déjà en face de lui, lui tenant le col de sa chemise et s'apprêtait à le jeter par-dessus la rambarde. Le raciste qui n'était qu'une caricature des aryens se retint juste à temps pour ne pas tomber et devenir une crêpe à la framboise – ou de la bouillie à l'image de ce qu'il venait de manger ce midi.

- Qu'est-ce que tu fous ? lui hurla Valibell.

Le Héros lui répondit que par des grognements de rage, poussant de plus en plus Valibell dans le vide, tirant de plus en plus sur la chemise de taulard du blondinet.

- C'est pas moi ! lui jura Valibell, je t'assure que c'est pas moi !

Le garçon qui commençait à se transformer en bête sauvage lui montrait les crocs pour lui signifier qu'il devait se dépêcher de parler s'il ne voulait pas finir en passoire.

- C'EST BELACHAT !

Tous ceux qui entendirent la réponse de Valibell se turent, le brouhaha s'atténua, tous savaient à quel point le Héros avait aidé Belachat à se sentir bien ici dans cet endroit nuisible, à s'intégrer, il avait toujours été à son écoute à défaut de pouvoir lui parler.

Maintenant voilà qu'il trahit son ancien protecteur.

Bouche bée, l'enfant stoppa face à cette surprenante surprise bien inattendue, il était dans une totale incompréhension. Alors qu'il lâchait le col de Valibell, il laissa l'aryen chuter, perdu dans ses pensées. Le blond se rattrapa de justesse et monta jusqu'à la terre ferme. Le Héros se recroquevilla sur lui-même se grattant les tempes nerveusement jusqu'au sang. Valibell le stoppa et lui demanda pourquoi il ne détruit pas le projecteur, vu sa force et sa dextérité surhumaines, il pourrait le faire aisément.

Le Héros ne lui répondit pas, poussant des petits cris affalés, encore perdu dans les limbes de ses pensées. C'est « Steve », un détenu ex-guerrier berserk qui avait obtenu son surnom à cause de ses épaules carrées, qui lui expliqua que le jeune homme, malgré le fait qu'il ne le montrât pas, a une grande fierté, et détruire le projecteur serait montrer que cela l'affecte, mais en même temps, il ne peut pas laisser ce deepfake être diffusé plus longtemps, il est tiraillé entre ces deux choix.

- C'est ridicule... s'énerve Valibell.

Il s'en alla furibond laissant le Héros se torturer l'esprit ne se décidant pas comment agir.

Soudain, quelques minutes plus tard, du coin de l'œil, le Héros vit quelque chose chuter du plafond à toute vitesse et retira ses doigts des blessures qu'il avait créées sur ses tempes, il entendit un grand fracas provenant du rez-de-chaussée, il regarda et vit Valibell avec une clé à molette qu'il jeta.

- Hé bouffon ! lui cria l'aryen, je comprends que t'es encore qu'un gosse malgré la terreur que tu inspires, mais sache une chose : si quelque chose te dérange, tu le dégages ! Tu veux quelque chose, tu le prends ! Tu ne vis pour personne d'autre que toi et personne ne vivra pour toi ! T'as compris ?

S'essuyant les yeux, il hocha la tête en signe d'affirmation et de gratitude.

- Si tu cherches le gros métèque habillé avec des habits contrefaits, il est juste à côté des débris du projecteur, lui indiqua-t-il.

Tous les regards se tournent vers Belachat qui se marrait comme une baleine de sa blague vulgaire et de mauvais goût. Dès que le Héros le vit, son esprit et tout son corps se mit à crier « Vengeance ! », ses yeux pourpres devinrent d'un rouge vif éclatant, il se jeta de l'étage la tête la première et à quelques centimètres du sol, il se réceptionna en se fracturant les poignets à cause de sa chute et s'élança en direction de ce traître qu'il avait accueilli si gentiment. Il était si rapide qu'à peine Belachat avait entendu le bruit du Héros heurtant le sol que celui-ci courait à pleine vitesse dans sa direction.

Pas de façon humaine, non. Il courait tel un félin ayant des pattes cassées, étant aussi rapide qu'un guépard poursuivant une gazelle – Belachat était plus semblable à un phacochère putride qu'une belle gazelle élancée.

Dès qu'il fut assez proche de sa proie, il se jeta sur lui, bouche grande ouverte, bras derrière lui et planta ses crocs dans sa gorge. Pas assez profondément pour le tuer mais assez pour lui arracher la peau du cou – et non du cul ! (Pardon...).

Il lui attrapa la tête et la plaqua contre le sol, lui fracassa le crâne en lui tirant sa belle chevelure brune – seule chose de remarquable chez lui – et cognant à plusieurs reprises une volée de coups de poing sans relâche, sans se fatiguer, sans même se soucier de ses poignets brisés. Ensuite, il se releva et arracha une barre qui faisait office de poignée de porte et s'approcha de celui qui l'avait humilié.

- Arrête ! lui supplia Belachat, le visage défiguré par les coups du Héros, je suis désolé ! Je suis vraiment désolé ! Je le referai plus, tu me verras plus, si je te croise, je t'éviterai, mais épargne-moi !

Cela sonnait comme de vaines promesses aux oreilles du Héros, il en avait assez de ces insupportables paroles inutiles que déblatéraient ses tourmenteurs une fois qu'ils avaient réussi l'énerver, à le mettre hors de lui, faisant apparaître cet autre « lui » qu'il exècre de toutes ses forces... Pourtant, il avait réussi à le refaire apparaître !

Ils vont payer ! criait son esprit ravagé, ils vont tous me le payer, tous autant qu'ils sont !

Toute raison avait quitté son corps.

Plus rien, ni personne ne l'empêcherait de réclamer sa vengeance !

Et comme le fracas d'un orage, la barre éclata en mille morceaux le crâne de Belachat, puis il releva la barre et l'abattit contre sa tête une nouvelle fois, et répéta inlassablement ce mouvement pendant deux minutes devant le regard hagard des autres prisonniers, des bouts de cervelle se collaient à la barre ou étaient éjectés hors de sa boîte crânienne de la victime de sa colère. C'est après trois minutes, d'incessantes frappes assourdissantes sur cette tête qu'il se fatigua

Pourtant, ce n'était pas pour autant que sa colère s'en était allée. Au contraire, elle s'était renforcée vu qu'il comprit qu'aurait pu se défouler sur eux depuis un bon moment.

Poussant un grand cri de rage, il se jeta sur tous ceux qui l'avaient méprisé durant tout ce temps. Cette rage devint communicative et parasita l'esprit des autres êtres les plus proches et ils commencèrent à s'en prendre les uns aux autres. La violence avec laquelle ils se battaient était hallucinante ! Des yeux arrachés, des doigts sectionnés, des jambes brisées, des troncs troués, d'autres étaient devenus du hachis Parmentier en passant dans les hélices de plusieurs ventilateurs remplissant les salles de vapeurs d'hémoglobines...

Il était inarrêtable, voilà la bête qu'ils n'eurent sans cesse d'invoquer, de vouloir voir sous leurs yeux, et bien qu'ils s'en réjouissent, elle est là ! Pour vous (as)servir !

Toute cette violence n'était que le reflet de leur propre méchanceté qui se retournait contre eux, faisant disparaître celui qui devait devenir le Héros pour une créature sanguinaire, sans foi, ni loi.

Tous y passèrent : gardiens, robots, humains, féériques... rien, ni personne n'était capable de stopper ce monstre de brutalité dans son massacre effréné.

C'est après avoir reçu trente-cinq fléchettes tranquillisantes pour hydragon – un animal qui devait faire quinze fois la taille d'un dragon normal – qu'ils réussirent à l'arrêter. La frénésie générale qui suivit ce débordement de barbarie s'estompa tout de suite après, stoppant l'enfer qu'était devenu Oranas.

Les autorités comprirent ce qu'était ce jeune homme et son absolue dangerosité, ils avaient la pire des créatures sous leurs barreaux. Il portait bien son surnom de démon.

Deux choix s'offraient à eux : le remettre en liberté et le laisser courir sans savoir quand est-ce qu'il pourrait repéter une durite ou... le donner au Royaume de la Forêt des Fées. Après tout, ils avaient un marché avec eux : ils étaient censés leur envoyer une centaine d'humains pour leurs « jeux ». Ils n'ont qu'à changer un nom sur les listes et les voilà débarrassés de cette abomination.

Surtout si ça pouvait faire chier ces isolationnistes de merde..., se gaussa le directeur.

Le directeur proposa son idée à ses subordonnés qui furent tous en accord avec lui.

- Donc la messe est dite ! conclut le directeur, cet abomination « humaine » va finir ses jours parmi ces déchets de Féeriques qui se pensent meilleur que nous !

Les rouages du Destin se mettent en branle...

L'heure tant attendue arrive...

Ceux qui sauveront le monde vont se rencontrer...

À suivre : Lointaine Enfancee Héros se réveilla après quelques heures et put observer, comme à chaque fois, que ses membres avaient guéri et que ses récentes blessures avaient partiellement disparu, s'ajoutant déjà aux anciennes, mais au moins, il avait retrouvé la capacité de marcher sans être à deux doigts de s'évanouir sous la douleur. Il s'assit sur le bord du lit et se frotta les yeux, puis observa le sol, le regard vide, des larmes naissantes sur le coin des yeux, cela avait peut-être un lien avec le rêve qu'il venait de faire... D'un revers de main, il essuya ses larmes, balayant le souvenir de ce songe qui semblait si triste pour lui.

Après quelques instants de flottement, il se leva et remercia le médecin d'un hochement de tête avant de s'en alla. Le médecin était consterné devant la rapidité avec laquelle le Héros s'était remis sur pied, son visage n'était plus boursouflé comme il avait pu l'observer lorsque le Garçon était de profil, son œil était clos tellement il était gonflé, mais tout cela avait disparu comme par magie, et alors qu'il ne pouvait même pas se déplacer avec de l'aide, voilà qu'il s'en allait comme si de rien n'était.

Il est vrai que je vous ai raconté qu'il s'était fait littéralement cassé la gueule et tous les membres, et maintenant je vous dis que quelques heures plus tard, il était presque totalement remis et remarchait normalement, même ses agresseurs étaient choqués de le revoir déjà sur pied. Hé bien, c'était l'un des nombreux mystères entourant ce mystérieux jouvenceau.

Les prisonniers et les gardiens se dirent que sa réputation n'était finalement pas totalement usurpée : ce démon était invincible. Mais ils avaient tort. Le Héros n'était pas invincible. Il était immortel.

Rien en ce monde n'était pas capable de le tuer.

Voilà ce qu'était sa malédiction, enfin, une partie de sa « malédiction ».

Il lui est impossible de mourir tant qu'il n'aura accompli sa destinée...

Les jours, les semaines et les mois se succédèrent, et les bastonnades et autres réprimandes continuèrent à l'égard du prisonnier juvénile, et lui continuait à se laisser faire sans verser une larme, sans pousser un cri, sans tenter de réagir face à leurs exactions à son encontre... Un an que cela durait, tout cela dans l'espoir de pouvoir sortir plus tôt de prison. Et il ne fut pas longtemps pour que le directeur Praxis vint lui annoncer dans sa cellule la bonne nouvelle que ses efforts n'ont pas été vains, il pourra effectivement sortir dans un an pour bonnes conduites et que les charges qui sont portées à son encontre sont infondées puisqu'il n'y a aucune preuve qu'il soit associé au « Marchand de Morts » – après tout, il n'était pas un aussi mauvais bougre qu'on pourrait le penser : il aidait aux rangements du matériel et de la bibliothèque, enseigner à lire aux illettrés – avec l'aide de deux autres personnes vu qu'il ne parlait pas.

Après quelques jours suivant cette annonce, des nouveaux résidents débarquèrent dans la prison, ce qui faisait que les pensionnaires des cellules déjà occupées. Et le Hérosn'était pas épargné par cette décision d'avoir un nouveau colocataire dans sacellule qui était déjà ridiculeusement petit – il se servait de l'un des robotspour faire ses besoins, je crois que c'est celui du directeur –, désormais ilse retrouvait avec un intrus dans son sanctuaire, en découvrant avec surprisequ'on a changé son lit simple pour deux lits superposés qui ne possédaient pasd'escalier pour monter au lit du dessus.

Il ne fallut pas longtemps pour que le Héros découvre son nouveau compagnon de cellule : un petit gros aux yeux bouffis, il portait un t-shirt violet et troué, un jean délavé et des chaussures avec des semelles compensés avec coussins d'air d'une marque datant d'un autre temps. Le Garçon prit le lit du haut alors que cela contre son sens commun – en cas d'incendie, celui qui est en bas peut s'enfuir plus rapidement et facilement que celui du haut qui risquait de se péter la cheville en sautant de son lit.

De toute manière, qu'il soit en bas ou en haut, il ne risquait pas de craindre un quelconque assassinat puisqu'il est immortel.

Treize jours s'est écoulés depuis la venue de cet inconnu, le Héros ne lui avait adressé aucun signe d'hospitalité à son encontre, il n'avait aucune envie de se lier à qui que ce soit dans cet infâme endroit, surtout un criminel – l'hôpital qui se fout de la charité, ça fait un an qu'il est coincé à Ornasen et il ose se permettre ce genre de pensée ? – mais il n'a surtout pas envie de faire ami-ami avec qui que ce soit faisant partie de ce monde, humain ou Féérique.

Bien qu'il n'ait aucune envie de le connaître, il ne pouvait ignorer le fait que son nouveau colocataire se fait martyriser par les autres détenus : crachat dans sa nourriture, croche-pied dans les escaliers en fer blanc Dunex – « Dunex ! Aussi fort que le T-Rex », la pub ne mentait pas ! C'a bravé le temps sans rouiller –, insultes, moqueries... ils avaient même réussis à reprogrammer certains robots que le Héros surveillait le moins, grâce aux nouveaux venus, pour qu'ils puissent harceler les plus faibles, dont le codétenu en surpoids de notre héros, quand ils étaient trop fatigués pour le faire.

C'est àpartir du moment où ils lui firent tomber la savonnette que le jeune garçon à interveniret à prendre sa défense. Il n'eut même pas à agir : un simple changementde regard, une respiration différente... sa nouvelle attitude le faisait paraîtrecomme le monstre des histoires que les prisonniers racontaient à son arrivée.

Après ce coup de pression, le Héros reprit sa douche, se caressant les cheveux, jetant au sol des croûtes de sang et faisant s'écouler de l'hémoglobine de sa tête noire, aucun de ses cheveux ne pouvaient être perçus, rien ne pouvait indiquer l'état de ces blessures, sa régénération lui permettait peut-être de guérir de blessures mortelles mais rien n'indiquait qu'elle le faisait correctement, et il ne pouvait même pas le vérifier à cause de la noirceur qui cachait tout le haut de son cœur, il ne pouvait identifier ses blessures qu'au toucher à cause de sa malédiction.

Le petit gros était effrayé par ce qu'il voyait de son sauveur, l'hémoglobine s'écoulant sur tout son corps, les croutes de sang s'étalant sur le sol, les bandages tâchés de sang, ses yeux rouges écarlates et... brillants... Non, il ne pouvait avoir peur de ce garçon qui avait pris sa défense, il se leva du sol et se décida à lui adresser la parole s'encourageant à faire connaissance.

- Euh... merci... de m'avoir aidé ! s'exprima timidement le garçon obèse, je m'appelle Belachat et toi ?

Le Héros regarda ce dénommé Belachat, hocha la tête et retourna sa toilette.

- Tu ne parles pas ? demanda Belachat, vexé que son interlocuteur reste lettre morte.

Il secoua la tête en finissant de se nettoyer ses plaies en enroulant des bandages et apposant des pansements sur ses blessures. Il se rhabilla et attendit que Belachat finisse de s'habiller. Celui-ci lui raconta, pendant qu'il enfilait son t-shirt de taulard tout propre, qu'il venait d'un village à côté de la prison d'Oranas s'appelant Pontécus, il était soumis à la cité régente de Nivilene, un cité-état totalitaire où le rationnement était de mise, donc en prenant en compte cela, on peut en déduire l'objet de son incarcération : il avait été arrêté car sa feuille de consommation ne correspondait à sa physionomie. Cette information fit souffler du nez le héros et l'avoir un rictus, cela faisait des lustres que quelque chose n'avait pas courbé ses lèvres autrement par l'expression de sa colère.

Malheureusement pour Belachat, le Garçon, comme il a pu le remarquer, n'était pas très loquace, il n'eut droit à aucune information sur le passé de l'enfant, il ne pouvait deviner ou supposer les affreuses expériences qu'a pu vivre son colocataire de cellule durant son existence grâce aux nombreuses blessures qui étaient visibles sur son corps et qui n'étaient pas recouvertes par la noirceur. La seule chose qu'il put apprendre de lui c'est qu'ils étaient nés le même jour – un point commun... remarquable, je présume.

Les deux garçons se lièrent « d'amitié » dans une moindre mesure et Belachat put prendre rapidement ses marques dans la prison. Le Héros le défendait dans le minimum du possible – ce qui était bien suffisant pour qu'il puisse être tranquille durant son séjour jusqu'à que le héros soit libéré – de toute manière, il risque d'être libéré avec lui ou avant lui vu la petitesse de son « crime ».

Mais le comportement de Belachat changeait au fil des jours et des semaines qui passaient, il devenait de plus en plus confiant, étant de plus en plus arrogant, il se permettait de parler mal aux autres prisonniers, il profitait des machines qui obéissaient au héros pour faire ses basses besognes et taquinait de façon... étrange son protecteur, ses taquineries l'agaçaient au plus haut point mais le jeune homme se disait que cela devait être sa vraie nature qui s'échappait. Il n'était ni déçu, ni choqué, ni contrarié mais il n'avait jamais rien attendu de cet individu qui s'était tapé l'incruste dans sa chambre, tout ce qu'il avait attendu de sa part c'est que leur cohabitation soit agréable à vivre.

Ensuite, un jour, sans prévenir, Belachat arrêta de côtoyer le Héros, il s'était trouvé d'autres « amis » détenus dont l'un des plus gros bonnets de la prison qui était le chef d'une petite bande de petites frappes : E-Hound.

Belachat agissait avec eux comme s'il était leur groupie, leur majordome, leur homme-à-tout-faire... une véritable serpillère humaine.

Bien que le Héros n'aimait pas spécialement E-Hound et son groupe, mais il était dans une relation cordiale avec eux, il aidait par fois E-Hound à corriger les vers de des paroles des musiques qu'il écrivait, à trouver de meilleurs mots et de meilleurs rimes lorsqu'il lui demandait, de plus, il semblait connaître le « frère » du garçon.

Malgré cela, ce groupe d'idiots s'amusait à enquiquiner notre jeune protagoniste, surtout celui qu'on nomme Valibell – contraction de « Valentin » et « Bell » –, ce gus avait des pensées arriérées datant d'une ère vraiment lointaine, ne pouvant vraiment avoir lieu à cette époque de perdition, avec les dissensions qui existaient déjà entre les Féériques et les Hommes, il se perdait encore dans la haine de sa propre race pour une couleur de peau – qu'il a eu du mal à deviner sous toutes les compresses, bandages et pansements qui étaient présentes sur le corps du Héros –, détester encore un groupe de personnes... ça ne finira jamais.

C'est vrai que dans cette prison, il n'y avait pas vraiment de racisme entre humains et Féériques, peut-être était-ce dû à la rudesse des gardiens qui empêchait les prisonniers de se battre entre eux, servant de front commun pour tous les bagnards ?

C'était le plus logique pour expliquer la relative paix existant dans cette prison entre toutes ces différentes créatures.

Cependant, E-Hound était noir – la couleur de peau, à ne pas confondre avec la noirceur du Héros – comme le Garçon, et Valibell était blanc comme une craie, alors pourquoi il trainait avec E-Hound ? Bonne question. Seul, celui-ci pourrait y répondre.

En fait, si on devait résumer le personnage, cela serait qu'il est un trou du cul. Mais le Héros et lui arrivaient à s'entendre, bien qu'il l'énerve allégrement le Garçon, il lui rendait parfois service et c'est avec qu'il faisait ses meilleurs parties de Yu-Gi-Oh - qu'il avait lui même créées grâce à l'aide d'un prisonnier qui savaient dessiner, il lui a juste présenté des croquis et le tour était joué.

Ce fin fil, qui maintenait une certaine tranquillité dans ce lieu de turpitude et de douleurs, allait être rompue amenant le chaos, la destruction et l'enfer dans ce funeste endroit.

Alors que comme chaque midi, il finissait de manger cette bouillasse qu'ils osaient appeler « purée » pour son déjeuner, il entendit des éclats de rire provenant de l'une des cours se trouvant au milieu des cellules. Il y accourt pour voir ce qu'il s'y passait et voit avec stupeur quelque chose qui le choque outre mesure, son regard s'emplit de désarroi, des larmes se mettaient à couler sur ses joues, ce qu'il a en face de lui renforcer le manque de confiance qu'il avait déjà envers les autres et en lui, c'était encore une preuve qu'humain ou Féérique, ils étaient tous les deux des infâmes raclures détestables qui ne voulaient que son malheur.

Ce qui se trouvait au sol n'était autre qu'une deepfake de notre Héros se faisant fourrer par un centaure !

La colère, la rage, la haine, l'anxiété... tous ces éléments se mélangeaient dans son cerveau dans une spirale de folie, il se mettait à grincer des dents et à bouger ses doigts frénétiquement.

Qui le détestait au point de faire une chose humiliante à quelqu'un qui détestait justement les humiliations ?
Il tourna son regard autour de lui et vit Valibell deux étages plus haut que là où se situait le Héros, il s'aida des rambardes pour grimper et atteindre Valibell, celui-ci remarqua la créature qui arrivait sur lui à toute vitesse, il eut à peine le temps d'avoir un pas de recul que le Héros était déjà en face de lui, lui tenant le col de sa chemise et s'apprêtait à le jeter par-dessus la rambarde, le raciste qui n'était qu'une caricature des aryens se retint juste à temps pour ne pas tomber et devenir une crêpe à la framboise – ou de la bouillie à l'image de ce qu'il venait de manger ce midi.

- Qu'est-ce que tu fous ? lui hurla Valibell.

Le Héros lui répondit que par des grognements de rage, poussant de plus en plus Valibell dans le vide, tirant de plus en plus sur la chemise de taulard du blondinet.

- C'est pas moi ! lui jura Valibell, je t'assure que c'est pas moi !

Le Garçon qui commençait à se transformer en bête sauvage lui montrait les crocs pour lui signifier qu'il devait se dépêcher de parler s'il ne roulait pas finir en passoire.

- C'EST BELACHAT !

Tous ceux qui entendirent la réponse de Valibell se turent, le brouhaha s'atténua, tous savaient à quel point le Héros avait aidé Belachat à se sentir bien ici dans cet endroit nuisible, à s'intégrer, il avait toujours été à son écoute à défaut de pouvoir lui parler.

Maintenant voilà qu'il trahit son ancien protecteur.

Bouche bée, l'enfant stoppa face à cette surprenante surprise bien inattendue, il était dans une totale incompréhension. Alors qu'il lâchait le col de Valibell et laissant l'aryen chuter, perdu dans ses pensées. Le blond se rattrapa de justesse et monta jusq'à la terre ferme. Le Héros se recroquevilla sur lui-même se grattant les tempes nerveusement jusqu'au sang. Valibell le stoppa et lui demanda pourquoi il ne détruit pas le projecteur, vu sa force et sa dextérité surhumaines, il pourrait le faire aisément.

Le Héros ne lui répondit pas, poussant des petits cris affalés, encore perdu dans les limbes de ses pensées. C'est « Steve », un détenu ex-guerrier berserk qui avait obtenu son surnom à cause de ses épaules carrées, qui lui expliqua que le jeune homme malgré qu'il ne le montrait pas, il a une grande fierté, et détruire le projecteur serait montré que cela l'affecte, mais en même temps, il ne peut pas laisser ce deepfake être diffusé plus longtemps, il est tiraillé entre ces deux choix.

- C'est ridicule... s'énerve Valibell.

Il s'en alla furibond laissant le Héros se torturait l'esprit ne se décidant pas comment agir.

Soudain, quelques minutes plus tard, du coin de l'œil, le Héros vit quelque chose chutait du plafond à toute vitesse et retira ses doigts des blessures qu'il avait créées sur ses tempes, il entendit un grand fracas provenant du rez-de-chaussé, il regarda et vit Valibell avec une clé à molette qu'il jeta.

-Hé bouffon ! lui cria l'aryen, je comprends que t'es encore qu'un gosse malgré la terreur que tu inspires, mais sache une chose : si quelque chose te dérange, tu le dégages ! Tu veux quelque chose, tu le prends ! Tu vis pour personne d'autre que toi et personne ne vivra pour toi ! T'as compris ?

S'essuyant les yeux, il hocha la tête en signe d'affirmation et de gratitude.

-Si tu cherches le gros métèque habillé avec des habits contrefaits, il est juste à côté des débris du projecteur, lui indiqua-t-il.

Tous les regards se tournent vers Belachat qui se marrait comme une baleine de sa blague vulgaire et de mauvais goût. Dès que le Héros le vit, son esprit et tout son corps se mit à crier « Vengeance ! », ses yeux pourpres devinrent d'un rouge vif éclatant, il se jeta de l'étage la tête la première et à quelques centimètres du sol, il se réceptionna en se fracturant les poignets à cause de sa chute et s'élança en direction de ce traître qu'il avait accueilli si gentiment. Il était si rapide qu'à peine Belachat avait entendu le bruit du Héros heurtant le sol que celui-ci courait à pleine vitesse dans sa direction.

Pas de façon humaine, non. Il courait tel un félin ayant des pattes cassées, étant aussi rapide qu'un guépard poursuivant une gazelle – Belachat était plus semblable à un phacochère putride qu'une belle gazelle élancée.
Dès qu'il fut assez proche de sa proie, il se jeta sur lui, bouche grande ouverte, bras derrière lui et planta ses crocs dans sa gorge. Pas assez profondément pour le tuer mais assez pour lui arracher la peau du cou – et non du cul ! (Pardon...).

Il lui attrapa la tête et la plaqua contre le sol, le fracassa le crâne en lui tirant sa belle chevelure brune – seule chose de remarquable chez lui – et cognant à plusieurs reprises une volée de coups de poing sans relâche, sans se fatiguer, sans même se soucier de ses poignets brisés. Ensuite, il se releva et arracha une barre qui faisait office de poignée de porte et s'approcha de celui qui l'avait humilié.

- Arrête ! lui supplia Belachat, le visage défiguré par les coups du Héros, je suis désolé ! Je suis vraiment désolé ! Je le referai plus, tu me verras plus, si je te croise, je t'éviterai, mais épargne-moi !

Cela sonnait comme de vaines promesses aux oreilles du Héros, il en avait assez de ces insupportables paroles inutiles que déblatéraient ses tourmenteurs une fois qu'ils avaient réussi l'énerver, à le mettre hors de lui, faisant apparaître cet autre « lui » qu'il exècre de toutes ses forces... Pourtant, il avait réussi de le refaire réapparaître !

Ils vont payer ! criait son esprit ravagée, ils vont tous me le payer, tous autant qu'ils sont !

Toute raison avait quitté son corps.
Plus rien, ni personne ne l'empêcherait de réclamer sa vengeance !

Et comme le fracas d'un orage, la barre éclata en mille morceaux le crâne de Belachat, puis releva la barre et l'abattit contre sa tête une nouvelle fois, et répéta inlassablement ce mouvement pendant deux minutes devant le regard devant le regard hagard des autres prisonniers, des bouts de cervelle se collaient à la barre ou étaient éjectés hors de sa boîte crânienne de la victime de sa colère. C'est après trois minutes, d'incessantes frappes assourdissantes sur cette tête qu'il se fatigua.

Pourtant, ce n'était pas pour autant que sa colère s'en était allée. Au contraire, elle s'était renforcée vu qu'il comprit qu'aurait pu se défouler sur eux depuis un bon moment.
Poussant un grand cri de rage, il se jeta sur tous ceux qui l'avaient méprisé, de tous ceux qui l'avaient méprisé durant tout ce temps. Cette rage devint communicative et parasita l'esprit des autres êtres les plus proches et commencèrent à s'en prendre les uns aux autres. La violence avec laquelle ils se battaient était hallucinante ! Des yeux arrachés, des doigts sectionnés, des jambes brisées, des troncs troués, d'autres étaient devenus du hachis Parmentier en passant dans les hélices de plusieurs ventilateurs remplissant les salles de vapeurs d'hémoglobines...
Il était instoppable, inarrêtable, voilà la bête qu'il n'eut sans cesse d'invoquer, de vouloir voir sous leurs yeux, et bien qu'il s'en réjouisse, elle est là ! Pour vous (as)servir !

Toute cette violence n'était que le reflet de leur propre méchanceté qui se retournait contre eux, faisant disparaître celui qui devait devenir le Héros pour une créature sanguinaire, sans foi, ni loi.

Tous y passèrent : gardiens, robots, humains, féériques... rien, ni personne n'était capable de stopper ce monstre de brutalité dans son massacre effréné.

C'est après avoir reçu trente-cinq fléchettes tranquillisantes pour hydragon – un animal qui devait faire quinze fois la taille d'un dragon normal – qu'ils réussirent à l'arrêter. La frénésie générale qui suivit ce débordement de barbarie s'estompa tout de suite après, stoppant l'enfer qu'était devenu Oranas.

Les autorités comprirent ce qu'était ce jeune homme et son absolue dangerosité, ils avaient la pire des créatures sous leurs barreaux. Il portait bien son surnom de démon.

Deux choix s'offraient à eux : le remettre en liberté et le laisser courir sans savoir quand est-ce qu'il pourrait répéter une durite ou... le donner au Royaume de la Forêt des Fées. Après tout, ils avaient un marché avec eux : ils étaient censés leur envoyer une centaine d'humains pour leurs « jeux ». Ils n'ont qu'à changer un nom sur les listes et les voilà débarrassés de cette abomination.

Surtout si ça pouvait faire cher ces isolationnistes de merde..., se gaussa le directeur.

Le directeur proposa son idée à ses subordonnés qui furent tous en accord avec lui.

Le directeur proposa son idée à ses subordonnés qui furent tous en accord avec lui.

- Donc la messe est dite ! conclua le directeur, cet abomination « humaine » va finir ses jours parmi ces déchets de Féeriques qui se pensent meilleur que nous !

Les rouages du Destin se mettent en branle...

L'heure tant attendue arrive...

Ceux qui sauveront le monde vont se rencontrer...

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