Souvenir tragique de Novillios

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Les rayons du Soleil étaient absorbés par la Noirceur qui recouvrait le corps du jeune héros, ils ne la gênaient lors de son sommeil puisqu'ils ne ressentaient pas leur présence.

Son visage montrait une expression torturée à cause de toute la douleur qu'avait emmagasiné son corps. Et cette expression était aussi due à ses incessants et interminables cauchemars...

Toujours le même acte, toujours la même séquence, c'est comme si la bobine de sa mémoire n'était composée de ce bout.

De ce moment tragique de sa vie...où son village a été mis à feu et à sang... Les maisons brûlaient, ses voisins se faisaient calciner par les flammes, le craquement des toits des bâtisses qui s'effondraient, les cris et les larmes de ces enfants qui étaient massacrés par ces monstres dont la cruauté était égale à leur laideur, qu'ils soient humains ou Féériques. Leurs faces putrides pour certains, décharnées pour d'autres, ils n'avaient plus rien provenant de ce monde.

Le jeune garçon, qui n'était pas encore devenu le Héros, avançait dans les méandres de cet enfer venu sur cette terre, il courait à en perdre haleine, traîné par la main de cette Sœur qui l'avait réprimandé dans un ancien souvenir à lui. Sa poigne était forte et ferme, bien qu'il eût la sensation qu'elle allait lui arracher le bras, il put observer sur le peu de partie visible de son visage, la détresse qu'il s'y distinguait.

Elle se trainait aussi avec elle, tenant fermement sa poignet orange, une gigantesque épée dont le fer brillait de mille feux, elle devait faire au moins la taille de son propriétaire.

Courant dans ce dédale infernal, ils arrivèrent presque à la sortie lorsqu'une explosion se produit juste à leur droite, la Sœur l'esquiva de justesse en prenant dans ses bras le jeune garçon, mais percuta un mur de plein fouet.

- Ça va ? s'inquiéta le garçon.

- T'inquiète, ce n'est rien.

- J'espère bien ! dit une voix inconnue.

Gravissant les gravats de la maison qui venait tout juste d'exploser se dressa face à eux un chevalier en revêtant une énorme armure d'un blanc maculé, elle était bardée de technologie de pointe : un canon à mini explosion atomique – sûrement l'arme qui a servi à détruire l'abbaye – sur le bras droit, un plastron avec un cercle de lumière en son centre et au-dessus de ce cercle de lumière se trouvait un symbole qui était inconnu pour le jeunot mais que la Sœur connaissait très bien, c'était un cerbère avec une queue qui avait la forme d'un serpent ailé.

Sa main gauche tenait un Blitzstrike, une arme qui était un bâton de fer qui relié à deux autres bâtons de fer et qui produisaient de l'électricité. C'était une arme aussi puissante qu'une épée magique comme Stelenincia, l'épée qui a pourfendu le roi des trolls il y a de cela trois cents ans.

Et il portait également un casque blanc dont la visière était d'un noir ébène qui s'étendait jusque sur le haut de son crâne. L'intensité de ce noir était si profonde qu'on ne pouvait discerner le visage de son propriétaire.

Néanmoins, il eut la politesse de le retirer pour converser avec la sœur et son protégé. Ses cheveux étaient longs et argentés, son visage avait d'énormes cicatrices sur tout son côté droit et l'autre était brûlé, ses yeux étaient rouges avec un halo doré autour de ses pupilles, et ses dents étaient pointues comme si c'était un requin. Et sous son armure, il ne devait pas avoir un corps menu – même si son armure devait l'aider grandement à transporter des armes aussi lourdes.

Le jeune homme aida sa tutrice à se relever et à faire face à cet étranger.

- Je t'ai cherchée partout ma belle, dit le chevalier en descendant les gravats, du Nord de Landarcot au Sud de Casterbaran, de Meteor City à Drakmar, des bordels aux haut lieux, mais tu n'étais déjà plus là, se lamenta-t-il, je sais que c'est mon rôle de te retrouver et de te battre avant que tu le fasses, mais les autres prenaient l'initiative de me retrouver comme cela a été toujours été dans l'ordre des choses, toi tu as préféré te cacher pendant tout ce temps ? N'apporterais-tu pas l'opprobre sur tes prédécesseurs avec ce genre de comportement ? railla-t-il.

- J'ai autre chose à foutre que de perpétuer cette tradition absurde, cracha la sœur.

- C'est intéressant ça ! se réjouit ce guerrier infernal, finalement, c'est bien le Héros ! ria-t-il à plein poumon, à moins que tu veuilles me contredire...

- Ton bonheur fait mon bonheur, hein, ironisa la sœur, moi, j'en ai que faire de ce monde.

- Pourtant tu te trimballes un mioche appartenant à ce monde, rétorqua-t-il, et tu ne peux même pas le nier vu comment il s'accroche à ta jambe comme un chiot apeuré.

La sœur enroula le garçon autour de son bras gauche et le rassura en lui caressant sa tête meurtrie de blessures.

- Il faut bien quelqu'un s'occupe de ceux que ce monde rejette, sourit-elle en le regardant avec amour.

Le chevalier à la longue chevelure grisâtre et aux yeux jaunes et rouges perçants éclata de rire.

- C'est ironique que je me préoccupe plus de ce monde que toi. Je veux bien faire un marché avec toi : tu me transmets la Volonté et je te promets d'arrêter ce massacre et de vous laisser partir, proposa-t-il.

- Tu peux toujours courir !

Elle enleva son étreinte du petit garçon et enfila un mystérieux gant de fer sous sa robe, en le mettant, sa robe se déchira en mille morceaux à son contact après qu'un grand éclair blanc lui parcourra tout le corps et fit apparaître une armure similaire à celle qu'avait le Héros lorsqu'il arriva à Paris la Déchue avec la même cape orange, en plus propre, avec le même triple triangle bleu turquoise. Seule sa tête était à découvert.

Elle dit au garçon d'aller se réfugier derrière des débris, et elle prit cette épée qu'elle transportait avec elle depuis tout ce temps, et la saisit à deux mains.

Le mystérieux assaillant pointa Blitzstrike face à la sœur et généra une boule électrique.

- Tu penses vraiment pouvoir me battre, Elena ?

- Assurément !

Il lui lança la boule de foudre qu'elle esquiva agilement avant de tenter de le pourfendre dans le flanc gauche avant de ...

De...

Et...

Et le rêve prit fin dans un flash lumineux avant de se retrouver dans l'obscurité de son esprit. Les yeux toujours fermés, il était plongé dans les ténèbres, cette douleur lancinante qui lui parcourait tout le corps finit par devenir de plus en plus forte au point d'en devenir insupportable pour le Héros. Il essayait de se réveiller, mais ses yeux restés entravés par une force qui lui était supérieur l'empêchant de les ouvrir, il bougeait de gauche à droite mais aucun de ses membres réagissaient.

Il était encore piégé dans son corps à cause de la forte utilisation qu'il avait fait d'Ymir, cette paralysie du sommeil qui n'en était absolument pas une, à force d'utiliser cette maudite arme, il allait finir par perdre son corps, voire son humanité. Il allait être coincé dans le noir, mais cette fois-ci pour toujours !

Il voulut crier à l'aide, au prix de nouvelles blessures, mais aucun mot ne passait la barrière de sa bouche, il était coincé dans cette léthargie sans aucun moyen d'y échapper.

Mais soudain, il sentit une douce chaleur sur son front, cette chaleureuse sensation se répandit dans tout son corps mutilé par ses nombreuses blessures qui avaient du mal à guérir malgré son facteur d'« immortalité », lui détendant tous ses muscles et lui retirant toute sa crispation et frustration.

Cela faisait si longtemps qu'il ne s'était senti aussi bien.

Était-ce ça mourir ?

Pourtant, il n'y avait pas de lumière blanche au bout d'un quelconque tunnel l'amenant au Paradis où il pourrait la revoir. Mais pourtant il n'y avait aucune lumière, rien que le néant, allait-il aller en enfer pour tous ses crimes passés où... ce en quoi il croyait était faux ?

Il n'a pas eu le temps de le savoir puisqu'il commençait à retrouver sa mobilité, en sentant une douce main aux doigts délicats lui caressait le front, en se mettant à recouvrer ses sens, il perçut que son corps était plongé dans un liquide qui semblait être à première « vue » de l'eau sauf que la sensation qu'il retranscrivait de celle-ci en son sein était bien plus douce que de l'eau, bien plus mielleuse que de l'eau, c'était comme s'il était retrouvait dans une source d'un liquide qu'on pouvait qualifier tout simplement de bonheur, il se sentit si léger à l'intérieur.

C'était bien mieux que la baignoire sophistiquée Alpha One malgré qu'il n'y eût pas tous les gadgets associés à celle-ci.

Le jouvenceau ouvrit petit à petit les yeux et vit au-dessus de lui le visage d'une magnifique jeune fille aux roses dont les orbites étaient habitées par des étoiles, elle avait de belles lèvres fines roses pâles et de adorables fossettes qui se couplaient bien à la mignonne petite bosse qu'elle avait sur le nez, mais ce qui était le plus remarquable chez elle était ses magnifiques longs cheveux.

C'était une fille qui prenait parfaitement soin d'elle.

Elle s'approcha du jeune guerrier et dit avec un grand sourire montrant ses petites quenottes.

- Bonjour, mon héros, lui dit-elle en Franca.

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