XVII

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Le Capitaine Frodon Marcos songeait à se retirer dans sa province natale. Enseigner les jeunes des hameaux à se défendre. Reprendre la ferme familale aux côtés de sa sœur. Souvent, il rêvassait. Il se souvenait des jours passés au bord de la mer, ou même naviguant celle-ci à la recherche de poissons et de trésors. Des sucreries que sa mère faisait et vendait. Des repas gourmants que son père prenait le soin de préparer par simple plaisir. Adolescent, il avait exprimé son désir de s’en aller, de voir autre chose que les flamboyantes couleurs du sud, de rejoindre les rangs armés du royaume. Ses parents l’avaient laissé voler de ses propres ailes. Et Frodon avait vu tant de choses, aussi bien des merveilles que des horreurs. Sa sœur lui faisait parvenir un petit bout de la maison tous les six mois, comme pour lui rappeler ses racines. Elle lui contait chaque petite chose : comment sa famille allait, ce qu’il se passait autant bien qu’en terrible, les taxes qui augmentaient d’année en année pour satisfaire la gourmandise du royaume ou encore comment leur environnement changeait petit à petit.

Perdu dans ses pensées, Frodon ne s’en rendit pas compte qu’il venait d’entrer dans la Brume Froide. Il cligna des yeux. Plus de soleil. Une froideur sans pareil l’envahissait. Le Capitaine fut happé par une mélodie presque inaudible. Il voulait se défaire de ses responsabilités et s’enfoncer davantage dans le brouillard. Un cri le sortit de sa torpeur. Il s’arrêta et se tourna vers l’arrière du cortège.

Deux adolescents en venaient aux mains. Des enfants pourris gâtés à qui tout le monde faisait des courbettes à cause de leur statut. Des rivaux. Qui avait décidé de les mettre ensemble dans une même expédition ? Probablement des parents inconscients au fait qu’ils avaient créé des enfants-rois. Une abération. Frodon fronça les sourcils. Ses hommes se décalèrent pour le laisser passer.

— Marvel ! Marshal ! tonna-t-il. Cessez immédiatement ces conneries ou vous passerez la nuit pendus à un putain d’arbre, la tête en bas !

Ses subordonnés eurent l’audacité de se tourner vers lui :

— Si vous faites ça, on le dira à nos parents.

— Des cadavres, ça parle pas, continua Frodon, les faisant blêmir. Ici, personne n’en a rien à foutre de votre sang de merde. Descendez de vos chevaux.

Les deux jeunes s’executèrent lui jetant un regard colérique.

— Aurial, Polos, montez les chevaux, ordonna le Capitaine. Peltrel, attache les mains de ces deux imbéciles, et tu passeras la corde à Benjas et Retahli.

— Oui Capitaine.

Avec une rune de silence, Frodon fit taire les protestations des deux jeunes nobles. Quand ces derniers eurent les mains attachées, le cortège continua son chemin.

Quelle belle quiétude.

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