XXIII
— Asseyez-vous.
Sec. Comme le ton de sa mère quand elle l’avait surpris avec le fils cadet du voisin. Frodon fronça les sourcils, pourquoi ses souvenirs refaisaient-ils surface ? Toutefois, il obéit.
— Déroutant, non ?
— Plutôt. Que dois-je faire ?
— Vous êtes impatient, Frodon Marcos.
— Vous ne vous êtes toujours pas présentés.
— Y suis-je obligé ?
Son interlocuteur l’agaçait. Frodon demeura impassible. Il devait être plus malin que son adversaire.
— Répondez à mes questions, Frodon Marcos. Si vous réussissez, vous passez à la prochaine étape, sinon vous avez un gage.
— Très bien.
Cela sonnait drôlement facile dit comme ça. Le Capitaine se faisait, néanmoins, pas d’illusion. La difficulté se cachait dans la simplicité.
— Qui a des villes, mais pas de maisons ; des forêts, mais pas d’arbres ; et des rivières, mais pas d’eau ?
— Une carte.
— Bingo, Capitaine. Un point pour vous. Je suis là une fois dans une minute, deux fois dans un moment, mais jamais dans mille ans. Qui suis-je ?
Frodon plissa les yeux. De quoi parlait-il ?
— Tic, tac, cher capitaine.
— Laissez-moi du temps.
— Tic, tac, cher capitaine.
— Vous n’avez pas parlé de temps imparti.
— Tic, tac, cher capitaine.
Frodon grinça des dents. Il serra ses poings. À deux doigts de l’envoyer dans les orties de sa grand-mère.
— Je ne sais pas.
— Un point pour moi, Capitaine. J’ai des clefs, mais je n’ouvre pas de serrures. Qui suis-je ?
Frodon soupira. Cette épreuve allait être longue. Les devinettes, ça n’avait jamais été son truc.

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