Rémanence 15
Dans l'obscurité du parking souterrain, les lumières blafardes filtrent à travers les grandes hélices des conduits, projetant des ombres dansantes sur le béton brut. Seul dans sa voiture, Clayd est figé, un mélange de peur et de révélation gravé sur son visage. L'écho des derniers événements résonne dans son esprit, un tumulte de pensées et de doutes.
Il est maintenant certain que ce qu'il vit dépasse de loin qu'un simple rêve. Une force sinistre, insidieux l'entraîne dans un jeu mental cruel, révélant les fantômes de ses erreurs passées et sapant toute chance de rédemption.
Clayd murmure pour lui-même, sa voix à peine audible au milieu du silence oppressant du parking :
— Je ne serais donc jamais libre si je ne cherche pas la vérité sur ce qui m'arrive...
Il vérifie sa montre, son regard trahissant une lueur d'espoir fugace. Mais l'IA, d'habitude si fiable, ne répond qu'avec un faible grésillement, comme un murmure de désespoir. Agacé, il tape dessus, espérant réveiller la technologie endormie.
— Pas maintenant ! Je dois savoir combien de temps.
— ALORS fonctionne !
— Putain...
Un son aigu, perçant comme une lame, éclate soudainement de la montre. Le bruit est si intense que Clayd se contorsionne, sa main droite pressée contre une oreille, l'autre maladroitement tentant de faire taire la montre hurlante. Sous le poids du stress, il crie de douleur, un cri désespéré qui résonne dans le parking désert.
Au loin, un drone, alerté par l'anomalie sonore, active ses capteurs d'urgence. Les voyants rouges clignotent, signalant une alerte. L'homme de l'escorte, posté près de la portière, tourne brusquement la tête vers Clayd. Son regard est celui de quelqu'un qui comprend que la situation est sur le point de dégénérer.
— SORTEZ IMMÉDIATEMENT DU VÉHICULE !
Dans un mouvement fluide, il envoie un signal d'urgence à ses camarades du Lys Brisé, les appelant au parking souterrain. Clayd, la panique alourdissant chaque mouvement, tente de protester.
— NON, ATTEND, NE TIRE PAS ! C'EST MA MONT..
Mais avant qu'il ne puisse terminer, le soldat tire. La balle, impitoyable, traverse la vitre, la brisant en un millier d'éclats qui scintillent dans l'air comme des étoiles tombées du ciel, se logeant avec brutalité dans l'épaule gauche de Clayd. Un cri de douleur s'échappe de ses lèvres, alors qu'il actionne l'accélérateur dans un réflexe de survie.
La voiture bondit en avant, ses pneus crissant contre le sol rugueux du parking. Chaque mouvement est un calvaire, chaque tournant une torture, mais la peur de mourir sans réponses le pousse à ignorer la douleur.
Soudain, le son aigu s'arrête.
— Que puis-je faire pour vous, Monsieur Clayd ?
Dans un sale état, entre douleur et détermination, Clayd hurle :
— TU ES LÀ ! DIT-MOI OÙ DOIS-JE ALLER VITE ?!
— Je vous conseille de tourner à gauche à 12 mètres, puis de tourner encore à gauche à 23 mètres, Monsieur Clayd.
Suivant les instructions avec difficulté, une unité de soldats du Lys Brisé ouvre le feu, brisant les dernières vitres intactes. Une balle frôle sa joue droite, lui arrachant un frisson glacé.
— À 2 millimètres près, vous étiez mort.
— OUI, MERCI DE ME LE DIRE ! Clayd répond, un humour noir teintant sa voix rauque.
Alors qu'il approche de la sortie, il aperçoit à travers le pare-brise brisé deux drones le visant de leurs capteurs impitoyables.
Baissant la tête au maximum tout en accélérant, il sait que ses chances de s'échapper s'amenuisent à chaque seconde.
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