Rémanence 17

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L'ambiance de la pièce est palpable, l'air est lourd, la lumière des néons blancs reflète la clarté d'une discussion sombre. Clayd, bouche bée dans un état de choc suite à ce que Rowl vient de lui révéler, lutte pour assimiler les informations.

— Monsieur, vous allez bien ? murmure Rowl, une pointe d'inquiétude dans sa voix.

Clayd, tenant sa main droite contre le côté droit de son visage, est submergé par une crise d'angoisse intense.

— C'est familier, mais... je... je n'ai aucun souvenir...

Rowl fixe Clayd avec intensité.

— Vous allez bien ? insiste-t-il.

Clayd, la tête baissée, la sueur couvrant son visage, ressent une peur indescriptible. Des flashs de visions glitchées lui parviennent sans cesse, une voix incessante lui murmurant « TU DOIS FUIR ». La douleur prend le dessus, comme s'il subissait des coups répétés au crâne. Sa respiration devient hachée, et il perd peu à peu connaissance.Rowl, remarquant l'état alarmant de Clayd, se lève brusquement pour intervenir. Malgré ses efforts pour calmer la crise, Clayd s'effondre, convulsant, de la bave aux lèvres et des larmes aux yeux, totalement hors de contrôle.

— J'AI BESOIN D'AIDE ICI, VENEZ VITE ! hurle Rowl dans son micro.

Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre et des médecins entrent, prenant rapidement en charge Clayd.

2 heures plus tard...

Nous retrouvons Rowl debout dans un coin reculé du Q.G, à l'extérieur où certains collègues fument habituellement.

— Je m'attendais à une telle réaction, murmure-t-il, inquiet.

Un homme d'une cinquantaine d'années s'approche et engage la conversation.

— Je ne pensais pas que tu pouvais provoquer des crises d'épilepsie, dit-il avec une touche d'humour noir.

Rowl, regardant le ciel alors que la pluie commence à tomber, touche le bout de sa cigarette.

— Un homme qui porte des regrets que peu de gens peuvent comprendre. Malheureusement, je n'ai pas pu en tirer plus que ça. De toute façon, il est condamné à une rédemption impossible.

L'homme fixe Rowl, jetant sa cigarette au sol.

— Un ingénieur qui a travaillé dans un Basilic pendant la guerre, qui a exécuté des civils contaminés et qui a quitté l'armée tout en étant chassé par les Mad-0... c'est un sacré dossier. Le garder ici est extrêmement dangereux. Vaut mieux l'exécuter ou trouver un accord avec une autre faction pour le revendre.

Rowl écrase sa cigarette dans un cendrier.

— Pas la peine, les Mad-0 ne risquent pas de venir ici de toute façon.

— Alors, jetons-le directement dans la Brume noir ?

— Avant que sa crise ne se calme, j'ai entendu qu'il répétait sans cesse '12h49'. Comme un automatisme contrôlé.

Surpris, l'homme se frotte la nuque.

— Et qu'est-ce que cela signifie exactement ?

Rowl prend une pause avant de répondre, observant les flaques d'eau éclairées par les néons.

— Seulement '12h49', encore et encore. C'est tout ce qu'il disait.

Dans un endroit plus reculé de la Mégapole.

Une femme marche seule près d'une petite rue baignée de lumière solaire. Tenant son téléphone, elle écrit un message tout en marchant sans faire attention à ce qui se passe autour d'elle. Prenant un second chemin, elle s'engouffre dans une ruelle plus sombre, malgré le ciel éclairé par un soleil magnifique.

Soudain, elle s'arrête, sentant une présence face à elle. Une silhouette s'approche rapidement. Fixant son téléphone, elle remarque quelques glitchs apparaissant sur l'écran.

Un son strident sort de la silhouette qui avance pas à pas. La femme range son téléphone dans son manteau et fixe l'homme qui apparaît avec des yeux aussi noirs que le néant, des veines noires marquant sa peau.

— Tu m'as l'air d'être pas comme les autres, gamine. Je vais m'occuper de toi avec tellement de douceur.

Du sang noir sort de sa bouche, bavant comme un chien. L'homme se précipite sur elle avec une vitesse déconcertante, sa main à quelques millimètres de son visage. Mais en un coup rapide et chirurgical, la tête de l'homme explose dans un éclat de sang noir, éclaboussant tous les murs de la ruelle étroite.

La femme, imperturbable, ne bouge pas d'un pouce. Un homme grand, apparaît à côté d'elle.

— Encore une âme fracturée, murmure-t-il en se grattant la tête, son pistolet cybernétique à la main.

La femme, d'une voix douce, s'approche du corps de l'homme au sol avec sa tête manquante.

Une altération psychique qui a mal tourné, qu'il repose en paix. Posent sa main droite, la ou la tête est manquante.

Les deux individus marchent vers la sortie de la ruelle sombre. La jeune femme fixe l'horizon en direction de l'est de la mégapole.

— Allons à sa rencontre.

L'homme derrière affiche un sourire d'excitation menaçante.

— Rendons visite à ce « Veilleur ».

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