Rémanence 18
Le ciel se teinte d'un rayon magnifique, reflétant la splendeur de cette immense mégapole encerclée par le dôme imposant. À 2 kilomètres du Q.G du Lys Brisé, un bâtiment délabré reste caché dans l'ombre du dôme, formant un contraste avec la lumière environnante.
Arnaud, posté devant une baie vitrée, contemple la vue tout en se questionnant sur la suite des événements. Il est conscient que cette histoire risque de dégénérer tôt ou tard si personne n'agit.
— Vous avez entendu ce que Marks et Damians ont trouvé aujourd'hui près du parc ? demande-t-il, son regard perdu dans l'horizon urbain.
Lucie, une femme courageuse très appréciée du groupe, répond avec un brin de sarcasme.
— Ouais, Marks était tout excité avec son tube en verre. Qu'est-ce qu'il espère ? Que l'herbe contaminée lui donne des réponses miraculeuses ?
Damians, plus inquiet que d'habitude, prend le sujet très au sérieux.
— Ce n'est pas tant l'herbe le problème, Lucie. C'est ce que ça dit sur le dôme. On nous dit qu'on est en sécurité ici, que le dôme nous protège, mais alors, pourquoi trouve-t-on de l'herbe contaminée à quelques mètres de nos portes ?
Arnaud pose une main sur son front, soucieux.
— Ça soulève des questions... Ils disent que le dôme bloque tout, mais chaque fois qu'on sort, on trouve quelque chose qui ne devrait pas être là. Un évènement interne provoque ces changements subitement... mais quoi ?
Sophy, jusque-là silencieuse, prend la parole d'un ton nerveux.
— Et si le dôme n'était pas aussi infaillible qu'ils le prétendent ? Ils ont construit cette chose en disant qu'elle nous garderait en sécurité, mais quoi d'autre ne nous disent-ils pas ?
— C'est ce que je crains, le dôme, c'est peut-être plus un symbole qu'une véritable protection. Une sorte de placebo géant pour nous faire sentir en sécurité. Une certaine falsification que la population n'est pas censée connaître, murmure Arnaud.
Lucie, agacée, tape du poing sur la table.
— Un placebo ? Tu penses vraiment qu'ils dépenseraient toutes ces ressources pour un faux sentiment de sécurité ? Cela n'a aucun sens.
Damians intervient, le regard sombre.
— Peut-être que le sens est ailleurs. Vous vous souvenez de l'ingénieur, Rossignöll ? Il a conçu le Dôme bien avant que la situation ne dégénère. Pourquoi ? Pour la pollution ? Ou savait-il déjà quelque chose sur la brume ?
Sophy tape ses doigts sur la table, perdant son sang-froid.
— Cela expliquerait pourquoi ils gardent tant de choses sous contrôle strict. Peut-être qu'ils expérimentent encore, essayant de comprendre comment utiliser ou même exploiter la brume.
Lucie, déterminée, se redresse.
— Alors, on fait quoi ? On continue à jouer les rats de laboratoire sous leur dôme, ou on commence à chercher de vraies réponses ?
Damians acquiesce avec gravité.
— Pour commencer, on garde les yeux ouverts. On collecte ce qu'on peut, on observe, on note tout ce qui est étrange. On ne peut pas affronter ce qu'on ne comprend pas. Mais l'humanité trouvera une réponse, c'est inévitable.
Arnaud, son regard fixe sur l'horizon urbain.
— Restons vigilants et connectés. Si le dôme est une façade, on sera les premiers à le savoir. Et les premiers à réagir, car tôt ou tard, nous devrons malheureusement nous battre.
Sophy, hésitante, lance une dernière question avant de quitter la pièce.
— Arnaud, as-tu essayé de recontacter ton ami Clayd ?
— J'en ai aucune idée où il est... mais je ne serais pas surpris qu'il soit ici, à Oculus City. Je m'occuperai de sa plus tard.
Alors que la conversation se termine, le groupe reste plongé dans ses pensées, la lourdeur de leurs responsabilités pesant sur leurs épaules alors que la lumière du jour commence à décliner, enveloppant la ville d'une obscurité croissante.
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