Chapitre 2

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Département d’enquête du commissariat ≈ 20h

Hasley aurait tout aussi bien pu s’arracher les cheveux devant la complexité de l’affaire qu’il avait entre les mains que cela n’aurai rien changé, à la place il préférait enchaîner tasse de café sur tasse de café.

Tout d’abord, impossible de savoir ce qu’avait fait la victime les deux dernières semaines précédant sa mort et pas la moindre trace de ce fameux réseau de prostitution humaine. Ce qui était étrange, trop étrange.

Ensuite, rien sur cette fameuse Diamand, pas une seule amende et rien dans les fichiers nationaux. Ce qui était impossible, toutes personnes, quelque soit son espèce, qui franchissait les frontières d’E.L.E.M était forcément répertorié, nom, empruntes, race, âge, taille, poids, signes distinctifs…tout était inscrit. Mais si Diamand avait changé d’apparence, cela pouvait expliquer pourquoi il n’arrivait à la trouver dans les dossiers et sans nom, impossible d’y arriver.

Il avait plusieurs fois envoyé Erb aux archives, dans un premier temps afin d’agrandir le secteur de leur recherche sur les amendes concernant les prostituées à la capitale entière et dans un deuxième temps pour obtenir les dossiers de toutes les femmes susceptibles d’être Diamand.

Hors, voilà que Hasley avait encore besoin de certains dossiers et qu’Erb était partis depuis déjà un moment.

Résigné, Hasley finit sa tasse de café pour se donner du courage, inspira un grand coup et partit en direction des archives.

Les archives se situaient au sous-sol de la section d’enquête du commissariat, dans les entrailles de la terre.

Pour y accéder, il fallait descendre une longue volée de marches qui servait de chemin entre les différentes sections liées aux enquêtes, mais les couloirs se resserré quand on commençait à les atteindre.

Hasley se sentait toujours claustrophobe quand il était obligé d’aller lui-même aux archives, pas seulement parce qu’il se trouvait quinze mètres sous terre.

Celle qui classait tous les dossiers des archives en était aussi, en grande partie responsable : Dahlia.

Dahlia, était une représente des Aragnias, certes ses six bras étaient plutôt appréciable pour pouvoir trier tous les dossiers et garder des kilomètres d’étagères bien rangées. Mais à sa simple vu, Hasley ne pouvait s’empêcher de frissonnait.

Sans doute à cause de ses huit yeux rouges scrutateurs planqués derrière ses fines lunettes en fer et les traits durs de son visage. Le tout soulignée par un chignon qu’elle faisait pour maintenir ses cheveux, si serrée, qu’il se demandait si cela n’était pas l’explication à sa constante mauvaise humeur.

Il ne l’appréciait pas et c’était réciproque.

Elle se léchait toujours les lèvres quand elle le voyait, ce qui faisait inévitablement ressortir ses deux crocs remplis de venin.

Comme si elle imaginait déjà à quelle sauce elle allait le manger.

En arrivant au bas des marches, il lui restait un couloir faiblement éclairé à traverser avant d’atteindre le comptoir derrière lequel se trouvait Dahlia.

Il avait l’impression que plus il s’approchait, plus ses membres devenait lourd, comme si ses vêtements se transformaient peu à peu en plombs.

Il arriva devant le comptoir et dégluti péniblement.

Dahlia se contenta de le regarder comme s’il était un moucheron appétissant mais qui venait la déranger alors qu’elle était occupée à quelque chose de bien plus intéressant.

« -Bonsoir Dahlia, c’est un nouveau costume que tu porte ?

-C’est le même que d’habitude. Tu le saurais si tu descendais plus souvent au lieu de toujours envoyé ton pauvre adjoint. »

Hasley déglutit de nouveau, difficilement, avec l’impression que le col de sa chemise l’empêcher de respirer.

Pour une raison qu’il ne s’expliquait pas, si Dahlia l’avait pris en grippe, elle semblait par contre énormément apprécier Erb.

« -J’aimerais consulter les dossiers de toutes les personnes portées disparue au cours des cinq dernières années, s’il-te-plaît, ajouta Haz d’une toute petite voix.

-Bien sûr, lui répondit Dahlia d’un ton pincé. »

Elle lança, sans cesser de le dévisager, un fil de toile des filières relié à l’extrémité de son énorme abdomen, caché par le comptoir pour le plus grand bonheur de Haz, en direction des profondeurs insondable des archives. Il revient presque aussitôt dans un son sifflant, ramenant avec lui divers dossiers.

Dahlia les récupéra et les tendit à Hasley, ce dernier la regarda faire, horrifié, avant de glapir un merci d’une petite voix, d’attraper les dossiers et de filer sans demander son reste pour remonter à la surface.

Département d’enquête du commissariat ≈ 7h30

Erb arriva sur son lieu de travail, comme tous les jours où il n’était pas appelé pour allez examiner un corps, à sept heures et demi précise. Il traversa l’open-space, alla à son bureau, enleva son manteau qu’il posa soigneusement sur le dossier de sa chaise avant de soupirer et d’aller chercher une grande tasse à café bien noir et bien chaud.

Il l’a posa à côte de son supérieur Haz qui avait visiblement passé toute la nuit à travailler et c’était endormi sur son bureau, ses habits et son odeur le lui confirmaient.

« -Monsieur Hasley, monsieur Hasley, réveillez-vous. C’est le matin, réveillez-vous, dit-il en le secouant un peu. »

N’obtenant aucune réaction de sa part, à part une suite de ronflement tous plus les élégants les uns que les autres, Erb soupira une nouvelle fois et se résolut à aller chercher son téléphone portable.

Il porta un regard attrister sur son supérieur avant de déverrouiller son téléphone tactile et d’appeler le téléphone de Hasley.

Il tressaillit au son strident et désagréable de la sonnerie qui aurait pu réveiller un mort, et ce qu’elle fit en quelque sorte, elle eut l’effet que Erb avait escompté : elle sortit Hasley de son sommeil.

Encore vaguement endormi, cela n’empêcha pas ce dernier de grommeler toutes sortes de jurons à propos des gadgets moderne, ce qui rassura Erb qui pu couper l’appel, l’odeur du café finirait de le réveiller.

Pendant que Hasley se mettait maintenant à grommeler contre l’inconfort des chaises de bureau, Erb alla, comme tous les matins allumer la télé.

Le débat du jour était sur la transformation des humains en vampires.

La partie pour faisait valoir le bénéfice que cela donnait aux humains, la partie opposée contre-attaquer en rappelant que c’était un processus dangereux et irréversible, qui pouvais parfois entièrement changer une personne.

Hasley jeta un vague coup d’œil au débat qui ce dérouler à la télé, il avait bien assez de travail pour s’occuper de ce genre chose, notamment avec tous les dossiers qu’il avait remonté la veille, un frisson d’horreur le parcouru à ce souvenir. Il espérait bien ne pas avoir à y redescendre avant un long, très long moment.

« -Tenez Erb, ce sont d’autres dossiers qu’il faut examiner.

-Vous êtes allez les chercher tous seul ?

-Il a bien fallu, grommela Haz.

-Hé bien vous voyez que ce n’est pas la mort. Alors la prochaine fois…

-Il n’y aura pas de prochaine fois, le coupa Haz, j’ai faillis y laisser ma peau. Maintenant au travail, on à un meurtre à résoudre. »

Après plusieurs heures de travail, ni lui, ni Erb n’avait trouvés quoique ce soit sur la fameuse Diamand, un vrai casse tête cette affaire.

Haz soupira et se leva pour s’étirer et marcher un peu en maudissant intérieurement la vieillesse qui le gratifier de mal de dos répéter et d’articulations douloureuses.

Le téléphone sur le bureau de Erb sonna, ce dernier répondit et ce contenta de répondre un : « Très bien nous arrivons. » avant de raccrocher.

« -Le médecin légiste en à terminer avec le corps de Holmes.

-Il va pouvoir nous apprendre plus sur ce qu’il à fait dernièrement ?

-Il y a de grandes chances que oui.

-Bien allons-y, décréta Hasley en attrapant son manteau. »

Erb sur ses talons, Hasley passa devant les bureaux d'officiers disposés en quinconce.

À contresens et se frayant un chemin parmi ses collègues, il emprunta un couloir presque désert, qui donnait sur une épaisse porte grise s'ouvrant sur une vingtaine de marches raides.

A mesure que les deux hommes descendaient, des airs de musique classique se faisaient entendre de plus en plus fort pour finalement les heurter de plein fouet sitôt qu'ils eurent ouvert une autre porte similaire à la première.

Morgue du commissariat ≈ 12h30

Les murs et le sol de la pièce dans laquelle ils pénétrèrent étaient entièrement recouverts de carrelage blanc. Dans la pénombre, Hasley devinait les quatre tables d'autopsie alignées. La seule source de lumière provenait d'une lampe de bureau posée dans le coin gauche de la salle.

Installé au dit bureau, un lycan à la fourrure noire, grattait du papier et l'on devinait sous la blouse blanche, sa queue qui battait la mesure. Légiste depuis plus de 30 ans, et mélomane à ses heures perdues, Eliett -car c'était son nom -éteignit la chaîne stéréo à peine Hasley eût-il posé un pied sur le sol immaculé. Toujours plié en deux sur son ouvrage et sans même se retourner, il annonça :

« -Bonjour Haz, je suis à vous dans une minute. »

Hasley jeta un regard à Erb et articula silencieusement un « Comment a t-il su que j'étais là ? » auquel le jeune homme répondit en tapotant le bout de son nez, une lueur d'amusement dans l'œil. Hasley ne compris l'allusion que quand Eliett plissa la truffe trois fois de suite dans une grimace qui faisait frémir ses fines moustaches blanches. Ignorant ce détail, le détective demanda les résultats de l'autopsie.

« -Le compte rendu atterrira sur votre bureau sous peu, j'étais justement en train de m'y atteler. En attendant, si vous voulez bien me suivre..., fit le sexagénaire en posant d'épaisses lunettes grossissantes sur son museau, devant ses yeux bruns. »

Dans le coin droit de la pièce se trouvait une énième porte, qui donnait accès à une pièce attenante, un peu plus exiguë.

Deux néons prodiguaient une lumière bleutée qui tombait sur les tiroirs réfrigérés de la morgue, en faisait scintiller faiblement leur acier. Les murs, recouvert du même composant ne laissait pas entrer une once de chaleur. Hasley rabattit les pans de son manteau sur lui devant la froideur du lieu, tant au sens figuré qu'au sens propre.

Eliett ouvrit l'un des tiroirs qui contenait le corps de Holmes entièrement recouvert d'un drap blanc à l'exception des pieds. Sans cérémonie, le légiste tira le drap jusqu'à la moitié du torse de la victime, barré de la cicatrice en forme de « Y » fraîchement recousue, vestige de l'examen médico-légal.

Le médecin enfila un gant de latex et saisit la tête du mort pour la tourner de trois quart et mettre en évidence les deux petits trous sur la jugulaire, qu'il pointa du bout de la griffe.

« -Vous l'aurez deviné, il s'agit de l’œuvre d'un vampire, aucun doute n'est possible. La morsure se situe sur une artère principale, environ quatre litres de sang on étés aspirés d'après mes estimations. La plaie est parfaite, tant de la forme que dans la propreté. Le tueur n'a pas laissé une trace d'ADN.

-Attendez, il a planté ses crocs dans le cou d'Arthur Holmes et vous allez me dire qu'il n'y a pas laissé une goutte de salive?

-Pas la moindre. J'ai envoyé des échantillons de chair au labo et les résultats sont tous formels pour l’instant.

-Le tueur aura utilisé du désinfectant alors ?

-Je l'aurais sentit, fit Eliett en rabattant ses oreilles en arrière avec un air faussement vexé. En revanche notre victime a été chloroformée. Outre l'odeur sur son visage, j'ai trouvé des fibres textiles imprégnées du produit entre ses dents.

-Ça explique pourquoi il n'y a pas eu de trace de lutte.

-Exact. Pas de lutte, hormis un hématome sur le flanc droit. Le scénario le plus probable étant que le tueur aura d'abord immobilisé, temporairement, Holmes avant de lui appliquer le mouchoir imbibé du produit sur la bouche, pour finalement terminer par faire ce qu'il avait à faire.

-Hum je vois, rien d'autre ?

-Des traces de drogues dans son organisme. La dernière prise remonte probablement à moins d'une semaine. Mais ce n'est pas étonnant pour un gars comme lui. J'ai entendu pour le réseau d'humaines. C'est pas plus mal que cette enflure se retrouve dans un de mes tiroirs.

-Il y aura toujours quelqu'un pour prendre sa suite, répondit Hasley en fixant le visage de la victime, dont les traits disgracieux affichaient une sérénité insolente. Quoi qu'il en soit je vous remercie. »

Le détective et le légiste échangèrent une poignée de main/patte, et ce dernier sourit aimablement, relevant ses babines, autrefois recouverte d'un poil sombre que le temps s'était chargé de blanchir.

« -Venez m'informer du déroulement de cette enquête quand vous aurez le temps. La compagnie des morts devient lassante au bout d'un moment.

-Je n'y manquerai pas. Bonne journée ! »

Hasley quitta la morgue, en songeant à quel point c'était le comble pour loup d'être myope.

Eliett, n'ayant aucune chance d'être pris en tant qu'enquêteur sur le terrain, que cela soit a cause de sa vision imparfaite, ou de sa petite carrure, et s'était donc tourné du côté de la police scientifique.

Et ce n'était pas plus mal. Son acuité visuelle de près, ses autres sens extrêmement développés, et son expérience, en faisaient un élément indispensable au commissariat. Sans compter qu'il était une des rares personnes possédant des pattes à manier aussi bien l’aiguille.

Si les résultats de l'autopsie n'avait pas apprit à Hasley ce qu'il voulait savoir, ce dernier ne doutait pas que l'examen avait été réalisé avec minutie, et que le cadavre n'avait plus rien à leur dire.

Ils n'avaient pas d'autre alternative que d'attendre. Attendre un nouvel élément qui les fasse avancer. Un nouveau meurtre peut-être.

Ou plonger dans les bas fonds lui-même. Mais cela restait la dernière alternative.

Hasley pris le couloir inverse de celui qui menait à son bureau.

« -Attendez, mais où allez vous ? Que fait-on maintenant ?

-Continuez les recherches sur Holmes si cela vous chante, Erb. Moi je rentre.

-Mais il n'est que treize heures passées vous n'allez pas… non oubliez. A demain monsieur Hasley. »

Hasley de dos, lui adressa un signe de la main. Erb le regarda disparaître au coin du couloir principal.

Son supérieur allait et venait au poste comme on entre dans un moulin...

Les horaires n'existaient pas quand on s'appellait William Hasley.

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