Le jour se levait doucement sur la petite ville de Buena Vista. Les premières lueurs du jour venaient lécher les joues de l’amnésique boiteux. Il fut surprit de voir la brune, en boule sur le fauteuil près du lit, endormie. Il ne pouvait détourner le regard. Qui était elle ? Et qui était il ? Toutes ces questions tourbillonnaient dans son esprit comme une tornade sans fin. Le jeune homme avait l’impression de la connaitre intimement. Comme un homme qui retrouve son amour perdu dans l’enfance. Et pourtant elle était pour lui une inconnue. Un visage tout juste doté d’un titre, sans prénom, ni âge, ni histoire. Un être débordant de secrets et de mystères insondables. La seule miette de souvenir qui lui restait été ce grand portail en fer forgé avec le nom d’une famille qui lui semblait imprononçable. C’était comme si les lettres qui constituaient le mot ne lui apparaissaient pas clairement. Il devait être tout jeune par ce que le portail se dressait devant lui comme une muraille infranchissable, chatouillant le ventre des nuages. Son souvenir s’arrêtait là. L’amnésique regarda ses mains, y cherchant une réponse sans succès. Il sursauta lorsque la jeune femme bougea. Il n’osait se mouvoir. Trop peur de la réveiller. En l’observant, il remarqua qu’elle serrait le pendentif de son père avec ferveur, comme si elle avait peur qu’il ne prenne la fuite ou ne disparaisse une nouvelle fois. Elle semblait tourmentée.

- Bonjour monsieur je viens voir si tout va bien et vous apporter quelque chose à grignoter… Oh… Désolée.

La commandante sursauta. Sa main se dirigea machinalement sur le fourneau de son arme. Il s’agissait d’une infirmière. La brune poussa son premier soupir de la journée. L’employée de l’hôpital s’avança en souriant.

- Si j’avais su que vous seriez là Commandante je vous aurais apporté un café.

- Je ne reste pas Amélie. Merci.

- Avec plaisir Commandante.

- Vous pouvez rester quelques minutes ?

La brune fut surprise de la demande de l’inconnu mais chercha à ne pas le montrer.

- Je suis pressée. Je passerai vous voir dès que le temps me le permettra.