Après le trouble des guerres de Répétitions, la carte politique du monde se dessina en différents territoires. Les dirigeants d’autrefois laissèrent de petits capitaines de pacotille prendre le contrôle des institutions fragilisées. Des têtes tombèrent pour donner l’illusion des changements souhaités. Bien souvent, les reconstructions se firent dans la douleur et dans la répression. Le monde d’avant n’existait plus que dans les mémoires. Certaines technologies disparurent ou furent cachées. L’industrie des armes perdit de sa splendeur au profit des épées et des boucliers. Le savoir s’appauvrit. Il fut jugé inutile de remplir les jeunes pousses d’idées et de concepts superflus. On ne souhaitait pas revivre de soulèvements aussi dramatiques que les précédents.

La nature opéra également sa transformation. Après une ère glaciaire, elle retrouva une certaine sérénité. Les Hommes avaient décidé de la respecter. De nouveau, elle offrit les fruits de ses racines. Pendant un temps, trop court, une certaine harmonie régna tandis que la destruction, patiente et observatrice de la faiblesse humaine, se cachait derrière la forêt. Les guerres de territoires ne tardèrent pas à naître à cause de la jalousie, de l’orgueil et de l’égoïsme des insatisfaits.

Vingt ans furent nécessaires avant qu’un désir de paix ne soit véritablement désiré. Les soldats n’en pouvaient plus. Les âmes étaient fatiguées de voir les ruisseaux remplis de sang et non de l’eau nécessaire à chaque être vivant. Le manque de ressources financières décida Hildegrid 1er, roi d’Apolise, à entrer dans l’Histoire en étant l’investigateur de cette paix, mais aussi le premier à signer le traité annonçant la fin de ces conflits stupides et improductifs. Malgré ce bon sens et bien des siècles plus tard, personne n’imaginait encore qu’Apolise connaîtrait une guerre intérieure qui ferait oublier tous les changements promis.