42 | Pas de nom 42

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Dix-sept heures. L’heure où le social se finissait, où le boulot partait dans les oubliettes, où Richie se levait avec entrain pour rejoindre son véhicule sans un dernier sourire avec ses collègues. C’était un vendredi, il pleuvait des torrents d’eau, et la chaleur battait des records. Il n’avait qu’une hâte : retrouver son compagnon pour apprécier un apéro sur la terrasse de leur maison. Comme à chaque fois, Richie prendrait une bière en 50 cl et se gargariserait de petites tomates en attendant le repas préparé par Ezekiel.

Richie ajusta sa veste sur ses épaules, prit le soin d’éteindre l’écran de son ordinateur, rangea soigneusement son bureau puis fila vers la sortie de l’open space. Il s’entassa dans un ascenseur avec quatre autres de ses collègues. Quelques paroles vides, des futilités, une promesse fabuleuse. Dans le parking souterrain, il croisa Ange de la comptabilité, échangea quelques mots doublés de sens et s’enferma dans sa voiture. Il conduisit pendant une vingtaine de minutes dans les rues de la ville bondé à l’heure de pointe, s’élança durant une dizaine de minutes dans la campagne environnante puis il se posa finalement devant chez lui.

Sa demeure n’était ni petite ni grande. Richie avait un petit jardin, un joli potager et un accès aux bois. Il pouvait se rendre sans problème au verger voisin. Il sortit ses clefs de son sac, examina la serrure longuement puis ouvrit. Pas un bruit dans la maison.

— Ezekiel, je suis rentré ! s’exclama joyeusement Richie.

La porte refermée à double tour, les clefs dans leur boîte, il se débarrassa de ses vêtements qu’il trouvait affreusement encombrants. Richie avala un grand verre d’eau. Ezekiel ne le rejoignit guère sans grande surprise. Richie le trouvait très peu séducteur, toutefois, c’était ce qu’il appréciait chez lui. C’était un homme mince, en bonne santé, qui ne travaillait pas à son plus grand plaisir. Ezekiel aimait les nuits torrides où la lutte pour le pouvoir était présente. Les vêtements dans la panière à linge, il se posa torse nu et en caleçon dans le canapé.

— Ezekiel ? Viens, on va ouvrir une petite bouteille. C’est les vacances !

Pas de réponse. Richie ne s’en inquiéta pas. Les minutes passèrent dans un long silence qui ne dérangea pas Richie. Il se leva au bout d’une trentaine de minutes, monta à l’étage à pas de loup, un sourire joueur sur les lèvres. Sa maison comportait deux étages dont le dernier était interdit aux visiteurs. Au fond d’un couloir, Richie s’arrêta devant une porte fermée par trois cadenas. Il les déverouilla délicatement, s’engouffra dans une petite pièce à peine éclairée par la lumière naturelle et referma l’accès.

Au centre de sa chambre conjugale, Ezekiel le fixait. Des sangles maintenaient son cadavre fixé sur une chaise métallique usée par le temps.

— Te voilà, Ezekiel ! gloussa Richie.

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