Le début du cauchemar
Je n'ai jamais eu que des amis. En maternelle, déjà, il y avait une fille, qui, je ne sais pour quelle raison, cherchait toujours un moyen de m'attirer des ennuis. Hormis cela, je m'entendais bien avec mes camarades et je me souviens même d'un groupe de filles en particulier avec qui je jouait à toutes les récréations. Pendant les activités, on discutait et on riait ensemble. Tout allait bien pour moi et j'étais heureuse, jusqu'au jour où tout a basculé . . .
Cest en classe de CE1-CE2 que les choses se sont gâtées. Pour une raison que j'ignore, toutes les filles de la classe se sont mises à me rejeter. Elles ne voulaient plus jouer ou discuter avec moi. Je ne comprenais pas pourquoi et elles ne voulaient pas me fournir d'explications. Elles ne voulaient juste plus de moi. C'est déjà blessant d'être mise à l'écart et de finir seule du jour au lendemain, surtout pour une fille aussi sociable que moi, mais elles ne s'en sont pas arrêtées là.
Elles ont commencé à critiquer et se moquer de tout me concernant : ma façon de m'habiller, de marcher, mon ignorance sur les nouvelles modes de vêtements, d'accessoires, de séries et même des réseaux sociaux.
Les garçons s'y sont rapidement mis aussi.
Au début, j'ai trouvé du réconfort aux côtés d'une fille plus âgée que moi. Elle portait le même prénom que moi et était gentille et bienveillante. Cela nous a rapprochées et je passais toutes mes récréations avec elle et ses amies. Je lui suis d'ailleurs reconnaissante de s'être montrée aussi aimable et compréhensive envers moi, même si cela n'a pas duré longtemps. Elle était déjà en CM2. L'année suivante, donc, elle a naturellement quitté notre école primaire et je ne l'ai plus revue depuis.
Je me suis à nouveau retrouvée seule face à mes harceleurs. Je passais mes quelques minutes de récréation à tourner en rond dans la cour, quand mes camarades de classe ne venaient pas se moquer de moi et chercher à me ridiculiser ou à me mettre hors de moi d'une façon ou d'une autre.
Par exemple, un jour d'hiver, je portais un bonnet violet. J'étais encore en train de marcher lentement dans la cour de récréation, seule, lorsque des garçons et des filles de ma classe sont venus m'enlever mon couvre-chef et ont commencé à se le passer. Je leur ai crié de me le rendre, mais évidemment, ils ne m'ont pas écouté et ont continué à le jeter en l'air en riant aux éclats, amusés de me voir les pourchasser pour le récupérer. Lorsqu'enfin j'ai réussi à le rattraper, j'ai décidé de le mettre dans mon casier pour qu'ils ne viennent plus me l'enlever, mais ils sont aussitôt entrés dans la classe pour le récupérer et s'amuser encore à se le passer.
Exaspérée par leur attitude, je suis allée voir une professeur pour tout lui raconter. Elle est allée les gronder et m'a rendu mon bonnet, mais cela ne les a pas empêchés de continuer à m'embêter pendant des années . . .
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