Lorsque je suis entrée au collège, je n'avais que neuf ans. Pour ceux qui en sont étonnés, l'explication est simple : j'ai sauté la classe de CE1 parce que je m'y ennuyais trop pour passer directement en CE2.

J'ai obtenu mes dix ans quelques semaines plus tard, mais j'avais toujours un an d'écart avec mes camarades. J'étais donc plus jeune, plus naïve et plus innocente qu'eux. Je pense que c'est cela qui faisait de moi une cible facile à leurs yeux et je n'ai jamais réussi à leur donner tort, puisque je ne parvenais pas à me défendre ou à les remettre à leur place.

En sixième, j'ai eu le bonheur et la chance de tomber dans la même classe que ma meilleure amie. Nous nous connaissons depuis notre plus tendre enfance et sommes donc vraiment proches, à tel point qu'elle est comme une grande soeur pour moi. Cette année-là, nous étions inséparables : on s'asseyait côte à côte à chaque fois qu'on le pouvait, on trainait toujours ensemble dans les couloirs et la cour de récréation et on ne se quittait que devant chez elle.

Cette proximité lui a permis de découvrir ce que je vivais au quotidien et elle a aussitôt décidé de me protéger face à mes harceleurs. Elle les envoyait balader à chaque fois qu'ils venaient m'embêter et me réconfortait lorsque je me sentais mal à cause de ce que je subissais. C'est une amie en or, en diamant, même et je lui serai éternellement reconnaissante de ce qu'elle a fait pour moi !

Hélas, cela n'a pas duré. L'année suivante, nous n'avons pas été assignées à la même classe et avions donc des emplois du temps différents. On se voyait donc plus rarement et mes camarades en ont profité pour continuer leurs méfaits avec plus d'ardeur.

Il y a bien une fille qui a eu la gentillesse de prendre ma défense de temps à autre et de m'accepter telle que je suis, mais nous nous sommes disputées en fin d'année à cause d'un malentendu et nous ne sommes jamais réconciliées. Cependant, je lui suis reconnaissante de ne pas avoir rejoint mes harceleurs suite à notre dispute et de s'être contentée de ne plus m'adresser la parole. C'était une fille dotée d'un bon fond.

Hélas, ce n'est pas le cas de la plupart de mes camarades et j'en ai fait les frais. C'est durant cette année que j'ai subi les pires coups de leur part. Laissez-moi vous les raconter . . .