Trahison
Deux filles et un garçon sont arrivés en cours d'année. Ils ne savaient pas bien parler français car ils venaient de l'étranger et ont aussitôt subi des moqueries de la part des autres pour cette raison. Pour ma part, je les ai accueillis chaleureusement. Je savais bien, malgré mon jeune âge, que ce n'était pas de leur faute s'ils avaient un fort accent et ne maitrisaient pas notre langue, et je ne voyais pas ce qu'il y avait de honteux ou de drôle à ne pas bien connaitre une langue qui n'est pas la sienne.
J'ai donc engagé la conversation avec les deux filles. Je me suis présentée à elles et nous avons fait connaissance. Elles étaient toutes les deux gentilles et nous nous sommes bien entendues. Quelques temps plus tard, notre professeur nous a demandé de réaliser un exposé sur les icebergs. J'adorais les exposés, mais comme je n'avais aucun ami dans la classe, je n'avais personne avec qui le préparer. Les deux nouvelles non plus, puisqu'elles n'étaient pas encore bien intégrées. Je leur ai donc proposé de travailler ensemble et elles ont accepté.
Quelques jours plus tard, nous avons présenté notre exposé devant la classe. Certains de nos camarades se sont moqués de la mauvaise prononciation de mes coéquipières, mais notre enseignant nous a donné une bonne note. Nous étions toutes heureuses d'avoir réussi notre devoir.
À ce stade, tout se passait bien et je croyais que nous pourrions devenir amies. J'étais pleine d'espoir et de joie à l'idée que mes longues années de solitude et de souffrances étaient terminées. Quelle désillusion lorsque j'ai découvert la vérité !
En effet, un jour, en entrant dans les toilettes des filles, j'ai surpris une conversation entre l'une des deux nouvelles et une adolescente que je ne connaissais pas. Elle était en train de dire du mal de moi et l'autre riait avec un air moqueur. Je ne saurais vous dire ce qu'elle racontait exactement, je ne m'en souviens plus. Je sais juste que c'était assez négatif pour que je me sente blessée au plus haut point !
Prise d'un élan de rage, je me suis précipitée vers elle pour la confronter ! Je lui ai dit, sourcils froncés, que j'avais tout entendu, qu'elle devrait avoir honte de dire des choses aussi méchantes sur moi et que son comportement était injuste en sachant toute la gentillesse dont j'avais fait preuve envers elle !
Elle a dit qu'elle n'avait rien fait de mal, que je devais la laisser tranquille et que je n'avais pas à me mêler de ses conversations.
Comprenant que cela ne servait rien de lui parler, je suis allée voir mon professeur principal pour tout lui raconter. Il a dit qu'il s'en chargera, qu'il parlera à ma camarade et qu'il arrangera les choses, mais rien ne s'est arrangé, bien au contraire . . .
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