Conséquences

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Vous vous doutez bien que six années de harcèlement continues ont de graves conséquences sur la personne qui les subit. J'étais une fille douce et sociable. Je le suis toujours, mais le traumatisme de cette expérience m'a rendue plus agressive. Quand quelqu'un me fait une remarque désobligeante ou me provoque, même si ce n'est vraiment rien de grave, je vais tout de suite me mettre sur la défensive, m'énerver et rétorquer violemment, alors qu'avant, j'aurai juste ignoré ou expliqué calmement à la personne que son comportement est déplacé. C'est sans doute parce qu'on m'a souvent reproché de m'être laissé faire face à mes harceleurs. J'ai désormais peur de répéter la même erreur alors je veille à ce que cela n'arrive pas, mais ce n'est pas tout.

Autrefois, je me souciais peu du regard des autres. Je disais souvent : "On s'en fiche de ce que les autres pensent de nous, l'important, c'est de faire ce qu'on aime et être heureux." Mais à force d'être constamment critiquée et moquée pendant des années, j'ai commencé à surveiller mes actions et mes paroles, afin de ne pas laisser à mes camarades une occasion de me montrer du doigt. Évidemment, cela n'a jamais été efficace. Ils trouvaient toujours quelque chose à critiquer car, comme dit le fameux proverble arabe : "L'être humain est un éternel insatisfait."

Seulement, maintenant, bien que je reprends peu à peu confiance en moi et que je m'efforce de rester naturelle, j'ai toujours cette peur du regard des autres. Quand des gens que je ne connais pas posent leurs yeux sur moi ou rient à proximité, j'ai l'impression que c'est moi qui suis visée, même si je sais que ce n'est pas forcément vrai. J'ai toujours peur d'être jugée ou que l'on se moque de moi à nouveau et je crois que c'est quelque chose qui me hantera à toujours.

Hormis ces deux points, je vais parfaitement bien. Je ne suis jamais tombée en dépression, même s'il m'arrivait, pendant de courts instants, de me demander si ce ne serait pas mieux pour moi et pour tout le monde que je disparaisse de ce monde. Il m'est même arrivé, dans mes plus grands moments de chagrin, souhaiter mourir ou ne jamais avoir vu le jour, mais lorsque je retrouvais mon calme, je me rendais compte que c'étaient des pensées stupides et que je ne devais pas me laisser abattre.

Peu importe combien de temps dure la tempête, le beau temps finit toujours par refaire surface.

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