Chapitre 6 Parie 2 — Ceux qui s’écartent

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Les couloirs étaient plus frais que d’ordinaire. L’air y circulait mal, comme si la tension de l’orphelinat avait resserré les murs. Il passa devant la volée nord, bifurqua, descendit l’escalier de service qu’on empruntait rarement. Chaque pas semblait résonner plus fort que d’habitude. Il traversa le passage vers les salles de conservation, longea la réserve textile, puis atteignit la porte basse où Marion Crux tenait ses registres et ses silences.

Il frappa une fois. Trois respirations. Puis la voix.

— « Entre. »

La pièce sentait le papier ancien, le cuir fatigué, la flamme lente. Marion Crux avait à peine levé les yeux de ses registres lors-qu’Elom était entré. Elle n’avait pas posé de question. Elle lui avait simplement désigné le fauteuil près du poêle, d’un geste lent. Il s’y était assis sans un mot. Il n’avait pas besoin d’expliquer. Il venait là comme on retourne à un endroit connu du corps.

Elle versa de l’eau dans une tasse noire, y glissa quelques feuilles qu’elle conservait dans une boîte de fer. Puis elle la lui tendit.

— « Bois. »

Il but. Le goût était rude, sec, mais quelque chose se détendit en lui. La chaleur de la céramique entre ses mains lui rappelait d’autres soirs, plus anciens, où il ne savait pas encore ce qu’il portait entre ses doigts.

Il parla d’une voix basse, lente, avec la gravité de ceux qui n’essaient plus de convaincre.

— « Je crois que je suis en train de perdre l’équilibre. Pas dans ma tête. Mais entre les mots. Je sens que quelque chose bouge, en moi ou autour. Et j’ai peur de le dire, parce que si je le dis, peut-être que je vais l’abîmer. Ou que quelqu’un va vouloir l’enfermer. »

Elle l’écoutait. Sans bouger. Sans froncer les sourcils. Elle laissait venir.

— « Ils arrivent. Le Cadastre. Un Arpenteur. Je sais pas encore pour quoi exactement. Mais c’est pour quelque chose que j’ai fait. Ou que je suis. »

Il releva les yeux.

— « Et Lige est revenu. Il ne regarde plus comme avant. Il… il attend. Il se tient droit. Il me fait face, maintenant. Comme s’il disait : c’est à toi. »

Il serra la tasse plus fort.

— « Je ne sais pas à quoi je dois répondre. Je ne sais pas ce qu’il veut.»

Elle baissa les yeux, pencha légèrement la tête.

— « Peut-être que ce n’est pas une réponse qu’il attend. Mais que tu continues à tenir. »

Il allait répondre quand la porte s’ouvrit. Gros Abel entra. Comme toujours : sans fracas, sans bruit, mais avec cette densité de roche lente qu’on ne sait jamais comment contenir. Il referma la porte, s’approcha sans dire un mot, et posa sa main large sur l’épaule d’Elom. Une chaleur sourde, une ancre sans corde. Il ne parla pas. Pas tout de suite. Puis, d’une voix grave, fendue par la gorge :

— « Ils viennent. »

Elom hocha lentement la tête.

— « Tu crois qu’ils vont me faire parler ? » demanda-t-il.

Abel s’assit sur le banc près du mur, craqua ses phalanges une à une.

— « Ils parleront d’abord. Beaucoup. Avec des phrases qui tiennent bien debout. Et puis ils te regarderont écrire. Ou respirer. Et après, ils décideront si t’as dit quelque chose. Même si t’as rien dit. »

Il renifla, passa un doigt sur une vieille cicatrice au poignet.

— « Moi j’les ai vus, une fois. J’étais petit. Moins de barbe. Moins de dos. Y sont venus dans un couloir, pour un môme. Pas pour moi. Mais j’ai vu comment ils l’ont regardé. Pas comme un enfant. Comme un mot qui bouge trop. »

Il fixa Elom.

— « J’ai pas pu faire grand-chose. J’étais pas encore assez large. »

Il se tut un moment, regarda le feu.

— « Depuis, j’écris plus qu’ce que mes mains tolèrent. Et je touche rien qui parle sans que j’le voie venir. »

Elom demanda :

— « Tu crois que c’est dangereux… ce que je porte ? »

Abel haussa lentement les épaules.

— « J’sais pas. Mais j’crois que c’est vivant. Et tout c’qui est vivant, ça fout la trouille aux gens qui veulent tenir les murs bien droits. »

Il se pencha un peu, les coudes sur les genoux.

— « Fais attention à c’qu’ils voudront faire de toi. Pas parce qu’ils sont méchants. Parce qu’ils croient aider. Et parfois, c’est comme ça qu’on casse ce qui était juste en train de naître. »

Il se leva, fit craquer sa nuque.

— « Moi j’ai pas les mots pour ton affaire. J’ai que le dos et les bras. Mais si un jour t’as besoin de quelqu’un derrière, pour que tu tombes pas seul… »

Il fit un signe du menton.

— « Tu sais où j’suis. Pas pour dire. Pour tenir.»

Il posa une dernière fois sa main sur l’épaule d’Elom. Plus forte. Plus lourde. Comme un sceau.Puis il sortit.

La pièce sembla plus grande. Plus froide. Plus fragile, après lui.

Marion ne dit rien. Elom non plus.

Mais dans le feu, quelque chose avait changé de couleur.

Et dans sa poitrine, quelque chose tenait mieux.

Le réfectoire était plus bruyant qu’à l’ordinaire, mais pas plus vivant. Les voix portaient, mais elles portaient bas, comme si chacun, ce midi-là, avait besoin d’entendre les autres parler pour se rassurer. Les cuillères claquaient contre les bols, le pain râpait les paumes, et les yeux glissaient de visage en visage sans s’arrêter nulle part. Elom mangeait lentement. Non pas à cause de l’angoisse — il avait parlé, il s’était allégé — mais parce que la sensation du repas lui semblait soudain ancienne, presque étrangère, comme un rituel qu’il redécouvrait avec lenteur.

Marion Crux allait et venait entre les marmites, silencieuse, concentrée sur la cuisson des galettes, les odeurs de lait tiédi, les gestes simples qui maintiennent le monde à hauteur d’enfance. Mais ses yeux revenaient toujours, par petites touches, vers Elom. Elle savait.

Ce fut au moment où Elom trempait son pain dans sa purée de pomme de terre et de carotte que Sœur Lanta entra. Droite, comme à son habitude, mais plus lente que d’ordinaire. Elle traversa la pièce sans un mot, longea les tables, effleura l’épaule d’un enfant, redressa une cuillère abandonnée, puis s’arrêta derrière Elom.

Il sentit sa présence avant qu’elle ne parle. Sa voix, lorsqu’elle s’éleva, était posée. Mais moins dure qu’à l’accoutumée.

— « Elom. Cet après-midi, tu n’iras pas au Scriptorium. »

Il releva la tête, surpris.

— « Tu rejoindras Père Loarn. Aux ruches. »

Elle ne dit rien de plus. Elle ne lui laissa pas le temps de répondre. Elle tourna les talons et sortit.

Marion, derrière son plan de travail, avait cessé de remuer la pâte. Elle observa Elom quelques secondes, les bras croisés. Puis elle reprit son ouvrage. Mais plus lentement. Comme si elle battait une mesure plus ancienne.

Quand Elom revint s’asseoir, Victor lui lança un regard appuyé, assis de travers, son bol vide devant lui, les bras croisés comme s’il voulait retenir l’agitation qu’il sentait monter dans ses jambes. Il regardait Elom avec une moue presque boudeuse, mais il y avait de l’inquiétude derrière.

— « Les ruches, hein. » Il secoua la tête. « Moi, j’peux plus. Trop de trucs qui volent, qui piquent, qui te grimpent sur les mains. Et Loarn avec ses manies. Il parle aux abeilles comme à des copines. »

Éléonore, assise juste en face, ne mangeait plus. Elle regardait Elom avec une fixité étrange, presque douce. Comme si elle attendait quelque chose de lui qu’elle ne voulait pas formuler.

— « Il ne t’y envoie pas pour le plaisir », dit-elle. « Mais c’est pas une punition non plus.»

Basim, assis plus loin, les yeux à moitié dans son bol, intervint sans lever la tête.

— « Ils veulent pas qu’il voie ce qui va être consulté. »

Victor haussa un sourcil.

— « Les archives ? »

Basim acquiesça lentement.

— « J’ai vu Sœur Lanta sortir les scellés de la salle des copies dormantes. Elle ne le fait jamais à cette période. Elle a pris des classeurs de la réserve sud. Ceux qu’on touche que sur ordre. »

Il leva les yeux vers Elom.

— « C’est pour toi. J’en suis sur.»

Elom ne répondit pas. Il mâchait lentement un morceau de pain, sans goût. Le poids de leurs regards n’était pas cruel. Il était juste… trop plein.

Victor se pencha en avant, les coudes sur la table.

— « Tu sais qu’on t’appelle le Pensionnaire-Trop. Trop vieux. Trop resté. Trop sans nom. »

Il sourit, mais sans moquerie.

— « T’es là depuis plus longtemps que les autres. T’as jamais été adopté. T’as jamais été déplacé. Et t’as toujours pas de nom tenu. C’est pas normal. »

Éléonore ajouta, sans ironie :

— « Tu n’es pas un oubli. Tu es un point. »

Basim hocha lentement la tête. Il avait cette manière de parler par fragments, comme s’il n’osait pas dire ce qu’il pensait en entier.

— « T’as un prénom. Mais personne ne sait à quoi il est accroché. Il n’y a pas de dossier complet. Pas d’origine fixée. Juste des notes, des silences, et des papiers qui ne vibrent pas quand on les lit. »

Elom releva les yeux.

— « ça je le sais bien, et je ne suis pas le seul. Arthur aussi n’est pas nommé, pareil pour Juliette. Vous pensez que c’est pour ça qu’ils viennent ? »

Victor le fixa un instant.

— « Moi je pense qu’ils viennent pas pour ce que t’as fait. Mais pour ce que tu empêches de disparaître. »

Le silence tomba.

Éléonore baissa les yeux vers son bol vide.

— « Ce que tu es, Elom… c’est pas stable. Et pourtant tu tiens. Mieux que Juliette ou Arthur. Mieux que moi. » Elle baissa les yeux vers son assiette, remuant sa purée inlassablement.

La cloche vibra doucement dans le cloître. Les bancs raclèrent la pierre. Les enfants se levèrent, lentement, sans bruit. Elom resta un moment seul à sa table.

Il se savait observé. Pas comme un danger. Pas comme une curiosité. Mais comme quelque chose que les autres sentaient près d’un point de basculement.

Le réfectoire s’était vidé peu à peu, comme un bassin dont on aurait retiré l’eau sans éclaboussure. Les couloirs portaient encore l’odeur des galettes chaudes et de la purée, et l’air était alourdi par une chaleur trop stable, trop immobile. Elom traversa les galeries lentement. Il ne savait pas s’il avait faim, ou froid, ou rien du tout. Il savait seulement que qu’il voulait parler à Sœur Lanta, non sans crainte pourtant. Et peut-être même qu’il n’avait pas envie qu’elle parle.

Elle était là, dans l’un des passages latéraux, faisant face à la colonne des manteaux, les mains croisées dans ses manches, la tête légèrement inclinée comme si elle écoutait quelque chose que personne n’avait prononcé.

Lorsqu’il s’approcha, elle se redressa, mais ne bougea pas. Il s’arrêta devant elle. Il la regarda. Ce fut lui qui parla en premier, d’une voix sèche, un peu plus basse qu’il ne le pensait.

— « Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? »

Elle resta immobile un instant. Puis secoua la tête.

— « Non, Elom. Tu n’as rien fait de mal. »

Il fronça les sourcils. Baissa un peu la tête.

— « Alors… pourquoi je n’y vais pas ? Pourquoi pas le Scriptorium ? »

Elle ne répondit pas tout de suite. Puis, dans un souffle continue, tel un soupir :

— « Parce que le Scriptorium est trop vu, aujourd’hui. »

Elle s’approcha d’un pas. Pas brusquement. Mais comme on se rapproche d’un enfant sans en faire un enfant.

« Tu n’es pas puni. Tu n’es pas déplacé. Tu es protégé. »

Il leva les yeux vers elle, surpris. Elle n’avait jamais utilisé ce mot. Pas avec lui. Pas avec personne.

Elle lui tendit alors un manteau roulé. Il le reconnut : c’était celui qu’on réservait aux sorties avec Loarn. Épais, doublé de laine sèche, aux manches trop longues. Il le prit, sans mot. Elle le regarda. Puis, d’une voix presque tendre — une douceur rugueuse, comme un linge qu’on a beaucoup lavé :

— « Elom, tu es le plus ancien ici. Mais tu n’es pas usé. Tu tiens. Et aujourd’hui, c’est ce que tu dois continuer à faire. Tenir, sans être observé. »

Elle posa brièvement sa main sur le col du manteau, pour le lisser.

— « Père Loarn t’attend aux ruches. Il ne parlera pas beaucoup. Mais il sait écouter. Et les abeilles aussi. »

Elle allait partir. Mais Elom demanda, plus bas :

— « Pourquoi vous êtes gentille, aujourd’hui ? »

Elle s’arrêta. Se retourna.

— « Parce que je me souviens. Et parce que tu me ressembles. Avant qu’on me donne mon nom tenu. »

Et elle s’en alla.

Il resta seul dans le couloir. Manteau contre le torse. Et dans ce silence plus clair, il sentit que ce qu’on lui avait confié aujourd’hui, ce n’était pas un ordre. C’était une respiration.

Il semblait plus long que d’ordinaire. Les murs vibraient à peine. Comme si le Verbe retenait son souffle. Lorsqu’il poussa la porte donnant sur le jardin, la lumière ne lui parut pas familière. Elle avait changé de densité.

Il en pris une profonde, puis traversa le couloir vers les

Il traversa le verger à pas lents, le manteau bien serré sur les épaules. L’air avait changé en passant sous les branches : il était plus dense, chargé d’humidité tiède, de pollen, d’une odeur à la fois végétale et minérale, que la pierre du monastère ne portait jamais. Le chemin de terre battue menait à un replat de terre ocre, derrière un muret sec. Là, posées comme des coffres oubliés, se dressaient les ruches.

Elles étaient vieilles, basses, couvertes de mousse. Certaines semblaient presque fondues dans le sol. D’autres vibraient à peine. Un filet de fumée montait d’un petit brasero posé à côté.

Père Loarn était là, assis sur une chaise basse, les mains croisées sur un genou, les yeux mi-clos. Il portait son manteau long, délavé, et un chapeau de toile noué sous le menton, usé sur les bords. Il ne bougea pas lorsque Elom approcha.

Les abeilles allaient et venaient, sans crainte. Leur bourdonnement était constant, profond, vibrant comme une voix souterraine.

Elom s’approcha, ne sachant s’il devait parler. Mais ce fut Loarn qui rompit le silence.

— « Il n’y a pas de Verbe ici. »

Sa voix n’était pas plus forte que le vent dans l’herbe.

— « Pas au sens qu’ils attendent. Ici, c’est un autre langage. Plus ancien que le nôtre. Plus exact peut-être. »

Il tourna doucement la tête vers Elom.

— « Tu n’as rien à faire. Rien à dire. Seulement… être là. Avec elles. »

Il désigna les ruches d’un geste presque invisible. Elom hocha la tête. Il s’assit à son tour sur une pierre plate, un peu en retrait.

Les abeilles passaient devant lui, parfois frôlaient sa manche, sa nuque. Il eut peur, un instant. Puis la peur se dissipa.

Leur vol était réglé. Chaleureux. Elles ne faisaient que tenir le monde, à leur manière. Il regarda Père Loarn un moment.

— « Vous venez ici souvent ? »

Loarn acquiesça.

— « Tous les jours. Quand je le peux. Elles n’oublient jamais ce qu’on leur dit. »

Elom fronça les sourcils.

— « Vous leur parlez ? »

Loarn sourit. Très légèrement.

— « Évidement ! »

Un long silence s’installa. Le vent soulevait parfois un coin de manteau, une feuille. Une abeille se posa sur le poignet d’Elom. Il ne bougea pas. Elle resta là, immobile, puis repartit.

Loarn regardait l’horizon.

— « Tu es comme elles. Tu fais ton travail sans qu’on t’ait appris comment. Et ça trouble les gens. »

Père Loarn s’était levé, lentement, et s’approchait d’une ruche posée à demi dans la terre. Il en souleva le couvercle, très légèrement, comme on entrouvre un livre déjà connu.

Il ne regardait pas. Il écoutait.

— « Tu sais, Elom… on parle toujours de la fracture. Comme si elle était unique. Comme si elle avait fendu le monde d’un seul trait. »

Il s’interrompit, referma la ruche avec soin. Loarn parlait lentement, mais parfois, un mot glissait, comme une écharde. Il avait été blessé par le Verbe, lui aussi, mais il parlait encore.

— « Il y en a eu d’autres. Après. Plus petites. Moins visibles. Une dans les Hautes-Pyrénées. Une autre dans la vieille Caserne des Docks. Une à Saint-Laurent-des-Mots. Et puis, celles qu’on n’a pas vues. Celles qui se sont ouvertes dans les gestes, dans les corps. Dans la voix d’un enfant. Dans l’effondrement d’un prénom.»

Il désignât une ruche du menton.

— « Elles savent quand le monde change. Elles sentent ce que nous mesurons. Quand la dernière fracture a eu lieu, dans Paris, elles ont disparu pendant trois jours. Puis elles sont revenues. Elles n’ont rien dit. Mais leur danse n’était plus la même. »

Il revint s’asseoir, s’appuya contre la pierre plate, son souffle paisible.

— « La fracture, le Déliement, on en parle comme si c’était une faille. Mais moi, je crois que c’était une écoute. Un moment où le monde s’est penché pour entendre ce qu’il avait oublié. Et ça… ça trouble ceux qui veulent garder les livres fermés. »

Elom baissa les yeux. Une abeille venait de se poser sur son poignet gauche. Elle était plus fine que les autres. Sa carapace tirait légèrement vers le cuivre. Elle ne bougeait pas. Ses pattes frémissaient à peine. Sans réfléchir, il dit à mi-voix :

— « Tu t’appelles… Orline. »

Il n’avait pas pensé ce mot. Il ne l’avait pas choisi. Il était venu. Père Loarn tourna la tête et se pencha sur l’abeille, un sourire discret au coin des lèvres.

— « C’est bien elle. »

Elom le regarda, surpris.

— « Vous… les connaissez ? Toutes ? »

Loarn acquiesça.

— « Bien sûr. Je ne leur ai pas donné de nom. Je les ai entendues. Et je m’en souviens. »

Il s’étira doucement, l’air tranquille.

— « Elles ont des noms plus stables que les nôtres, tu sais. Des noms qu’on ne peut pas effacer. Même pas en réécrivant toute la page. »

Il laissa son regard se perdre un moment dans le verger.

— « Quand elles dansent, elles ne mentent jamais. Elles ne cherchent pas à convaincre. Elles indiquent ce qu’elles ont trouvé. Et elles disparaissent. »

Elom baissa les yeux. Orline était encore là, posée sur lui, parfaitement immobile. Puis, comme si elle avait terminé ce pour quoi elle était venue, elle ouvrit les ailes et s’envola sans un bruit. Loarn sourit.

— « Elle reviendra. Les mots justes reviennent toujours. »

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