Le labyrinthe de miroir

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Les villes portuaires sont les endroits les plus riches que l'on peut trouver dans un pays. La mer, les commerces, tout est propice à une vie parfaite.

C'est là que vivaient deux sœurs, deux sœurs que personne ne pouvait différencier. Gentilles, mignonnes, innocentes, quelques peu menteuses, elles étaient comme des soleils et à part leurs noms rien ne les différenciait.

Oui. La ville portuaire est la ville la plus merveilleuse dans un pays...mais aussi la première ruine lors d'une invasion d'un pays voisin.

La ville fut mise à feu et à sang, les femmes pleuraient et hurlaient sous les assauts des hommes qui les abusaient jusqu'à la mort, les enfants gémissaient égorgés par les diables, le clocher de la cathédrale fut brisée, partie en morceaux sous les bombes, les débris écrasants le peu d'hommes qui ne n'étaient pas déjà passés de l'autre coté. Les lames imprégnées de sang furent plus rouges encore que l'Épée Délatrice, la tristement célèbre Spada da lato de l'Assassin Maudit. Le feu dévorait tout sur son passage, ne faisant aucune différence avec la pierre ou la chair. L'odeur de sang, de chair brulée et de poudre piquaient le nez. Le spectacle était horrible, effroyable, abominable.

Mais surtout des cris.

Des cris...des cris...des cris...des cris...des cris...des cris...des cris...des cris...des cris...des cris.......

Un jour, bien après que le pays fut conquis, un camp militaire était en pleine ébullition.

Le pays leur appartenait et il était normal qu'ils fêtent leur victoire.

Le général et son armée revinrent à la ville portuaire. Elle n'avait pas changé...enfin presque pas...

Une énorme stucture argentée se dressait dans les décombres.

Intrigués, le général et ses soldats entrèrent à l'intérieur.

Alors qu'il passa le portail, il crut entendre un gloussement...

Mais à peine étaient-ils entrés que leur image apparut partout autour d'eux. Au plafond, au sol sur les murs ils ne virent que leur image.

Des miroirs...

Cette fois là encore, le général entendit un ricanement.

Plutôt extravaguant mais les intrus n'y firent pas plus attention et commençèrent leur explorations.

Un autre rire s'insinua dans la tête du général...

Des heures s'étaient écoulées depuis leur entrée dans la structure de mirori. Inquiet, le général se coupa le doigt et fit une trace sur le mur avec son sang, puis il continua sa route. Il marcha et se pétrifia d'horreur...la trace de sang était là...cela faisait des heures qu'il tournait en rond.

Encore un rire...

La structure était un gigantesque labyrinthe de miroir.

Encore un rire...

« Qui que vous soyez ! Montrez-vous sales rats ! »

Cette fois ci le rire fut si fort et explosif que tous l'entendirent.

Un son se fit entendre...des cris...des cris...des cris...encore des cris.

La surface des miroirs se tintèrent de rouge...d'un rouge sang...

Le général se tourna et vit une femme égorgée...

Les yeux vides...

Son sang sur le sol...

Une main s'agrippa à celle du général...un homme...sans jambes.

«...assassin...assassin...assassin...assassin...assassin...assassin...»

Des cris...Des rires...

Un enfant crucifié murmurait à l'aide.

Des cris...des cris...des rires...des rires...

Du sang gicla sur le visage du général.

Des cris...des cris...des cris...des rires, des rires et encore des rires...

La ville du miroir sombra. L'odeur du sang se mêlait à celle de la sueur et des cendres. La chair brûlait telle des chalumeaux.

Le général hurla de peur. Il brandit son épée vers et lutta contre on ne savait quoi. Il envoyait sa lame à droite, à gauche, il brisa des miroirs mais le paysage restait le même.

Les envahisseurs devinrent fous, ne sachant plus qui étaient leurs alliés ou leurs ennemis...incapable de différencier leur cris de ceux de leurs victimes...

Le vieillard regarda le labyrinthe et se laissa bercer sous la mélodie des hurlements.

" Heureuses ? "

" Tu n'as pas idée ! "

Le vieillard sourit tandis que retentirent les rires incessants des terribles jumelles Echo et Reflet..

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