21 - Don't Stop Me Now, Queen

13 minutes de lecture

Tu fais quoi ? … [Je suis en train de penser à toi… Tu es avec Tina ?] … Oui on est à la table près des tables de ping-pong. Tu nous rejoins ? … [Non je ne peux pas, on travaille avec Henry sur notre exposé en chimie. C’a été ton contrôle de Français ?] … Tu parles. J’ai tout fini en dix minutes. Trop facile. … [Dix minutes ? Tu as encore pompé dans la tête de ta voisine !] … Même pas vrai ! Pour qui tu me prends ! J’avais travaillé… J’ai… Juste… Vérifié que mes connaissances étaient les bonnes et Clara est la mieux placée pour ça…

  - … depuis hier. Donc forcément je lui dis oui. Tu n’es pas d’accord ?

  - … Ouais c’est pas faux !

  - C’est pas faux ? C’est pas faux ! Tu ne m’écoutes pas du tout en fait. Tina avait une pointe d’agacement dans la voix.

  - Mais si ! Absolument ! Rachel mima un air indigné, comme si l’on pouvait mettre en doute sa parfaite intégrité.

  - Tu peux me rappeler de qui on parlait ?

  - De… Bill… Tenta-t-elle avec un sourire gêné.

  Tina la regarda avec un sourcil relevé dans un air de professeur qui vient de prendre son élève en flagrant délit de chien-qui-a-mangé-mon-devoir.

  - Tu étais encore en train d’envoyer des MMS à Lucas ?

  - N’importe quoi je n’ai pas mon portable, en plus il est vide, ma mère va me tuer. Si elle a tenté d’appeler aujourd’hui elle doit au moins croire que je suis démembrée et abandonnée en petits morceaux un peu partout dans une forêt polonaise.

  - MMS : Mental Message System ! C’est moi qui l’ai inventé ! Répondit Tina un grand sourire aux lèvres, fière de sa trouvaille. C’est quand tu discutes avec les gens par télépathie. Plutôt cool comme nom, hein ?

  - Très drôle… Mais j’aime bien, avoua Rachel après un temps de réflexion. Alors, oui j’étais en train de MMS avec Lucas. C’est trop chouette, reprit-elle des étoiles plein les yeux. Ca fait une semaine et je me sens… Comme sur un nuage. Tu sais un peu comme si je m’étais dopée mais avec un truc hyper planant.

  - Du Schweppes ?

  - Tu sais ce qui est le plus surprenant ? Le silence, continua-t-elle comme son amie ne répondait pas, je n’entends plus rien depuis que je suis avec lui. Tu as une explication.

  - Tiens c’est vrai ça tu n’as plus ton baladeur, constata la blonde à la fois surprise et légèrement inquiète. Peux-tu me dire à quoi je pense là ?

  - Que ça ne marche pas… Cacahuète… La mère supérieure devrait se faire couper le chignon… C’est un peu bizarre ce que tu penses en fait… Dit Rachel d’un air moqueur.

  - D’accord… Tina était à la fois soulagée et un peu sur la défensive. Donc ça marche… Mais là, elle agita les bras autour d’elle, tu ne ressens personne. Pas même la plus petite joie, ou la plus grosse peur ? Toujours un signe de tête négatif de la part de son amie. Okay… Et… As-tu eu un choc à la tête récemment ?

  - Pas le moins du monde docteur. Euh, attendez si en fait. Je me suis cognée aux planètes quand j’ai décollé d’amour pour Lucas, se mit-elle à crier en chantant volontairement faux.

  - Je te jure que si tu refais une remarque comme ça je fais un malaise diabétique ! Tina prit son air grave et fâché qui fit exploser de rire les deux amies. Sérieusement, si tu n’as pas eu de choc je ne vois qu’une explication. C’est que tu es inconsciemment suffisamment détendue pour te focaliser uniquement sur toi. Disons que c’est un peu comme si… Tu avais réussi à ranger tout ton bazar. Tu vois ce que je veux dire ? Tu es dans votre grenier et Sarah vient de te demander de ranger toutes tes affaires entassées depuis des années. Pour ça elle a vidé tous les cartons et devant toi il y a une pile de choses. Tu es dépassée par la pile, tu ne sais pas par où commencer et soudain tu te lances et au fur et à mesure que tu ranges, tu y vois de plus en plus clair. Maintenant que tu as rangé, tu es soulagée et tu peux reprendre ta vie normale.

  - Quoi ? Lucas est un carton de déménagement ?

  - Non. Enfin si, enfin, disons que c’est le gars qui t’aide à ranger plutôt. Grâce à lui tu as fait le rangement sans t’en rendre compte et c’est allé beaucoup plus vite. Tu n’as pas perçu le rangement comme quelque chose de compliqué, ça s’est fait tout seul. Plus concrètement, ton cerveau a estimé que tu ne pouvais pas être à cent pour cent pour lui si tu étais encombrée des voix de tout le monde et il a fait le tri à ta place.

  - Je vois. Et… Un sourire reliant les deux oreilles apparut sur son visage.

  - Quoi ?

  - Il arrive. Je l’ai senti.

  Quelques secondes après Lucas s’asseyait à côté de Tina.

  - Bonjour les filles, de quoi parliez-vous ?

  Rachel ne répondit pas, trop occupée qu’elle était à le dévorer des yeux. Leurs quatre mains s’étaient déjà unies dans une poignée tendre et caressante. Tina faisait aller son regard de l’un à l’autre sans s’arrêter et opérait quelques détours sur la poignée de mains. Une expression de nausée sur le visage elle soupira :

  - Il est vraiment temps que j’y aille, je sens que mon insuline baisse. Rachel continue comme ça et tu te transformeras en immense guimauve rose fluo. Contente de t’avoir vue Lucas.

  La jeune blonde se leva et tourna les talons faisant virevolter autour d’elle ses longs cheveux.

  - Je… C’est moi qui l’ai faite partir ? Demanda le jeune homme d’une voix embarrassée.

  - Non. Elle avait des trucs à faire… Lança Rachel en jetant un regard noir vers son amie. Il s’écoula quelques secondes de silence. Et Tina se retourna vers elle, avec un immense sourire aux lèvres. Rachel eut un geste d’agacement puis leva les yeux au ciel.

- Qu’est-ce que vous vous êtes dit, demanda Lucas qui n’était pas dupe.

  Il fit un geste signifiant, en quelque sorte, qu’elle devait laisser tomber et que la question n’était que rhétorique.

  - Tu l’as toujours ? Le jeune garçon avait une voix douce et chaude, légèrement feutrée, un peu rocailleuse. Sur ses lunettes il avait accroché des verres fumés qui reflétaient le restant de la cour. Il venait de pointer du doigt le pendentif en forme de triquetra qui se balançait au cou de son amie.

  - Toujours. Je le garde même quand je dors. Et même… Quand je me douche… Elle se mit à rougir. Et toi, tu as aussi le reste, l’anneau de l’air ?

  - Je ne le quitte jamais, répondit-il en le sortant de son T-Shirt. Je n’ai pas de pouvoir comme toi, mais il n’empêche que chaque fois que je le regarde c’est toi que je vois. Je suis bien avec toi, j’ai l’impression que la vie est plus simple.

  Les deux tourtereaux continuèrent ainsi à échanger des mots puis lorsque la cloche sonna et ils retournèrent en classe.


  Le restant de la journée se passa sans grande originalité. Ils s’étaient assis tous les deux côte à côte à chaque cours, cachant leurs sentiments naissant avec la discrétion d’un ours dans un ascenseur. Mais ils s’en moquaient. Il y avait dans ces instants comme un nuage de coton autour d’eux. Les gens étaient flous, les situations intangibles, le temps n’était qu’une donnée relative, le leur semblait éternel tandis que la masse semblait régentée par des sonneries lointaines et des regroupements programmés qui pour aller manger, qui pour changer de salle. Si on leur avait demandé ce qu’ils avaient fait dans la journée, ils auraient été bien incapables de répondre. Rachel faisait des MMS quand elle ne pouvait pas parler discrètement à Lucas. Et Tina les observait du coin de l’oeil.

  Elle était contente que son amie ait trouvé quelqu’un d’honnête et gentil comme Lucas. Elle était aussi rassurée de la réaction de Lucas lors de leur premier rendez-vous. Elle n’aurait bien sûr pas apprécié qu’il se moque d’elle ou la rejette violemment, mais elle n’aurait pas aimé non plus qu’il l’accueille à bras ouverts. Quelqu’un qui aurait accepté sans sourciller une histoire aussi peu sérieuse aurait laissé supposer une crédulité et une sorte d’illumination dangereuse. Le genre de fanatique qui aurait été en quête d’une preuve paranormale et qui n’aurait pas hésité à exposer Rachel comme une bête curieuse. Le fait que Lucas ait émis un doute et ait cherché la preuve scientifique des dons de Rachel montrait une forme de rationalité et de sérieux qui présageait d’une attention particulière envers elle. Bien sûr le pendentif était un peu mièvre, mais tellement touchant. Tina était et resterait un garçon manqué, pour elle un garçon ne pouvait prétendre à son coeur que s’il lui offrait une carburation pour un V12. Mais elle savait que Rachel était sensible à ces petites choses. Si son amie était heureuse c’était tout ce qui comptait.

  Tina avait dès le départ pris le parti de protéger Rachel contre tout le monde, pour cela elle avait creusé, fouiller, explorer tout cet univers fascinant mais inconnu, et parfois terrifiant. A aucun moment elle n’avait regretté. A aucun moment elle n’avait souhaité faire marche arrière. Mais, Tina eut soudain un flash, elle ne serait sans doute pas là jusqu’au bout. La vie avait parfois une forme d’humour qui ne faisait rire qu’elle. Combien de temps serait-elle là encore ? Il était important que quelqu’un prenne le relais à un moment donné… Elle ressentit comme un serrement au coeur, tandis que son pouls s’accélérait. Tina avait l’habitude de ces tachycardies spontanées, elle avait appris à les gérer et à rétablir son rythme rapidement. Une fois de plus, son coeur ralentit, reprit une pulsation tranquille et imperceptible. Pour combien de temps ?


  A la fin de la journée, les trois amis quittèrent le lycée et décidèrent de passer par la maison de Rachel.

  - Je vais enfin pouvoir te présenter à ma mère. Rachel était radieuse et sautait littéralement sur place.

  - Euh… Ouais… Cool ! Dit Lucas un peu sarcastique. Je dois m’en inquiéter ? Demanda-t-il à Tina.

  - Oh non ! Aucun souci. Tu n’es pas juif, tu tournes autour de la fille de Sarah qui, à ses yeux, est certainement beaucoup plus importante que sa propre vie, tu l’as déjà embrassée sans être marié… Tu rigoles ? Pour quelle raison, autre que la peur de mourir écartelé et suspendu avec tes propres boyaux, aurais-tu d’être inquiet ?… Franchement… A moins d’avoir une cotte de maille en mithril ou un super pouvoir de désintégration… Je ne vois pas trop comment tu pourrais t’en sortir face à elle.

  - Tina ! Rachel se montra vexée.

  - Ca va je rigole ! Mais méfie-toi quand même, ajouta-t-elle à l’attention de Lucas, attends… Je dois… Avoir… Un spray au poivre, ce sera mieux que rien pour gagner du temps, dit-elle en faisant mine de fouiller dans son sac. Aouch ! Cria-t-elle lorsque son amie lui donna un coup de poing dans l’épaule.

  Peu de temps après, ils étaient arrivés chez Rachel. Celle-ci entra la première.

  - Maman ? Où es-tu ?

  - Dans la cuisine chérie. Ca va ?

  Rachel trottina jusqu’à la cuisine et fit mine de s’intéresser aux pâtisseries que sa mère était en train de préparer. Elles échangèrent une bise.

  - Oui ça va. Dis-donc ç’a l’air bon tout ça… Oh des montecaos ! Mes biscuits préférés ! J’ai vraiment de la chance d’avoir une mère qui cuisine si bien.

  - Okay. Quand est-ce que tu es collée ?

  - Quoi ? Sur ma vie tu me vexes. Je n’ai pas la droit de dire à ma mère combien elle est gentille ?

  - Quand ?

  - Non… Mais… Rachel se tortillait littéralement sur place. Je voudrais te présenter quelqu’un.

  - Tiens donc. Et qui ça ?

  Rachel courut à la porte et l’ouvrit elle revint aussitôt, suivie par…

  - Tina ! Ah effectivement c’est une découverte. Enchantée, je suis la mère de Rachel, Sarah… La même qu’hier et avant-hier en fait. Je suis… Bonjour. Dit-elle sérieusement, quand elle vit apparaître Lucas.

  - Bonjour madame. Je m’appelle Lucas.

  - Tiens donc. Voici enfin le fameux Lucas dont j’entends parler tous les soirs. Sarah lança un coup d’oeil moqueur à sa fille.

  - Maman ! Rachel jeta un regard noir à sa mère pour avoir dévoilé son plus intime secret devant tout le monde.

  Lucas souriait un peu gêné tandis que Sarah, sans se démonter, reprit de plus belle :

  - Quel âge avez-vous Lucas ? Alors comme ça vous avez décidé de fréquenter ma fille. Pourquoi pas ? Mais quels sont vos projets d’avenir ? Vous comptez poursuivre vos études jusqu’où ? Est-ce que vous êtes sérieux avec elle ou bien est-ce une relation passagère que vous laisserez tomber dans une semaine ?

  Elle sortit un couteau de boucher qui n’avait aucun lien avec les gâteaux qu’elle préparait et se mit à l’affûter négligemment. Rachel était décomposée tandis que derrière elle Tina était pliée en deux de rire.

  - Je… C’est-à-dire… Je voudrais être aviateur plus tard. Et je tiens beaucoup à votre fille.

  - Aviateur ? Comme dans « Mesdames et Messieurs, attachez votre ceinture nous survolons le Paraguay » ou comme dans « Nous survolons Hiroshima capitaine, prêt à larguer, faisons-leur regretter d’être nés à ces niakoués ! » ? Dans un cas comme dans l’autre c’est une profession où vous ne serez pas beaucoup à la maison. Notez que je préfère malgré tout la première option.

  - Euh non… Je…

  - Elle risque d’être seule souvent, enchaîna Sarah sans lui laisser le temps de répondre, et sans respirer. Et sans doute se morfondra-t-elle des jours entiers en attendant votre retour, et peut-être même songera-t-elle que vous la trompez régulièrement avec une hôtesse de l’air de votre avion. En effet, elles sont souvent jolies les hôtesses de l’air vous ne trouvez pas ? Remarquez, c’est normal, il faut qu’elles présentent bien. C’est commercial. Malheureusement...Voyez-vous Lucas, je n’apprécierais pas que ma fille puisse être malheureuse dans sa vie amoureuse, cela me contrarierait beaucoup. Et je suis sûr que vous ne voudriez pas que je sois contrariée… Dit-elle en passant un pouce sur le fil de la lame.

  - Certainement pas madame. Dit le jeune garçon d’une petite voix.

  - On y va j’ai besoin de passer à la bibliothèque ! Dit Rachel d’un ton autoritaire.

  Tina n’en pouvait plus de rire, elle laissa ses deux amis prendre un peu d’avance.

  - Franchement Sarah vous y êtes allée un peu fort ! Dit-elle en éclatant de rire.

  Les deux filles se sourirent et Tina rejoignit le groupe.


  - Charmante ta mère, y a pas à dire.

  - Laisse tomber, elle l’a fait exprès. Répondit Rachel qui ne décolérait pas.

  Ils marchaient tous les trois sans but, quand ils décidèrent de faire un détour par le café en front de mer.

  - Tu fais la tête ? Tu n’as rien dit depuis que l’on a quitté la maison ! Rachel s’était rapprochée de son amie pour discuter un peu à l’écart de Lucas. Elle avait chuchoté la question avec une pointe de taquinerie mais aussi une réelle inquiétude.

  - Non je ne fais pas la tête, mais je ne sers pas à grand-chose. J’ai passé l’âge de tenir la chandelle merci bien. Vous êtes tous les deux à vous faire des mamours, alors je vous laisse tranquille.

  Tina avait répondu sans aucune animosité. Rachel la regarda dans les yeux. Son amie ne lui en voulait pas. Au contraire elle semblait même heureuse pour elle. Puis elle se regarda. Depuis le début de la semaine, elle était collée à Lucas. Lorsqu’elle laissait échapper ses pensées c’était pour qu’elles aillent flirter avec son esprit à lui. Elle était avec Tina physiquement mais pas réellement présente. Une sorte de projection astrale perpétuelle s’envoya-t-elle comme une pique. Et pourtant Tina ne l’avait pas quittée. Elle les avait suivis, elle avait plaisanté avec eux, sans faire aucune remarque, aucun commentaire. Tina était toujours là. Il ne pourrait pas en être autrement. Rachel ne s’imaginait pas sans avoir Tina à ses côtés. C’était Tina la capitaine du bateau, sans elle, elle n’était rien. Elle était son Sam à elle, elle n’était qu’un Frodon d’opérette qui ne pouvait s’empêcher d’enfiler l’anneau à tout bout de champ. C’était Tina qui avait la tête sur les épaules et qui la rappelait à l’ordre pour éviter qu’elle ne dérive. Et maintenant, alors que tout allait bien pour elle, elle laissait son amie à part. Joli remerciement ! Non pas question, Tina était sa sœur, elle n’allait pas la mettre à l’écart.

  - Où veux-tu aller ? Que veux-tu faire ? Tu veux que je vire Lucas ? Je lui demande de rentrer chez lui et on va se promener toutes les deux et tu me racontes ce qui te tracasse. Je peux faire ça tu sais, et s’il s’y oppose je trémousse mon nez et hop il fera ce que je lui demande.

  - N’importe quoi ! Tina éclata de rire. Eh Machin ! Rentre chez toi, laisse les adultes parler ! Elle repartit d’un fou rire. Bien sûr que non. Tout va bien ne t’inquiète pas. Je suis contente pour toi, j’aime être avec vous. Ca va.

  - Lucas ! Tu peux aller nous chercher un café à emporter pour tous les trois ? Tu prends deux capuccinos pour nous, on te retrouve sur la plage.

  Tina la regarda surprise. [ Mais qu’est-ce que tu fais ? ]… Rien. On peut bien se prendre cinq minutes toutes les deux. Viens on va sur la plage…


  Les filles étaient assises, pieds nus dans le sable chaud, le regard perdu vers la mer. Leurs jupes étalées autour des cuisses, elles avaient échangé des mots profonds, chauds, tendres, des mots qui ne concernaient qu’elles, des mots qui ne devraient jamais sortir de ce moment. Elles ne se regardaient pas, elles regardaient juste dans la même direction. Pas de MMS, pas de murmures, juste le silence de leur présence et le bruit des vagues.

  Lucas les tira de leur rêverie. Il venait avec trois capuccinos et manifestement était en train de se brûler. Il poussa deux ou trois cris de douleur qui firent se retourner les filles. Il s’assit au milieu d’elles et distribua les boissons à chacune.

  Tandis qu’elle mélangeait le café avec la baguette de bois trop petite pour dépasser le bord du verre, elle réfléchit à ce moment. Et c’est après qu’elle se nettoya les doigts pleins de mousse que Tina décida de porter un toast.

  - Je vous aime tous les deux. Toi, je n’ai rien de plus à ajouter on s’est déjà tout dit. Et toi Lucas, je te confie la personne la plus chère à mes yeux. Prends en soin. Veille sur elle. Je compte sur toi.

  - Je ferai de mon mieux.

  Ils firent s’entrechoquer leurs gobelets et après avoir échangé un regard profond et sérieux chacun but son verre, laissant voguer son esprit sur les vagues qui venaient le chercher.

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