Gabele ! Mot honni par le peuple ! Taxe qui écrase les pauvres gens. Armand, Louis et leur cousin François prennent la décision de se rebeller contre le roy bien au chaud dans son palais. Il ne souffre pas le nanti. Pas de goitre qui pend à son cou. Les cousins connaissent des sauniers du Poitou. La décision est prise, ils feront de la contrebande ! L'aller s'est passé sans encombre, se déclarant comme simples voyageurs qui vont rejoindre un membre de leur famille établi en Poitou. Il est l'heure du retour.
Sous l'or vert de la forêt, ils marchent au pas des mules portant les sacs de ce fameux or blanc qu'est le sel, la nature est leur allié. Ils ne font pas cela pour l'or, encore tout frais passeurs, ils se voient comme des Robin des bois, aidant le plus faible contre l'oppression. Si la richesse les attirait, ils importeraient le safran pour les plus riches, cet or rouge tant convoité et si rare qui atteint des sommes qu'ils ne peuvent imaginer.
Ils se moquent des risques ils n'ont rien à perdre. Ils ont quitté les eaux bleues de l'océan pour rentrer au pays il y a de cela trois jours déjà, ou plutôt trois nuits. Car ils leur faut la plus grande des prudences pour revenir avec leur précieux chargement. Le pas est lent mais sûr. Armand est devant en éclaireur, il veille à ce que le petit groupe ne croise pas le chemin des gabelous. Louis mène les mules attachées les unes derrière les autres, juste quatre, pas plus, chargées de 20 sacs de 10 livres de sel. Ils jouent la prudence. François ferme la marche sous cette nuit de pétrole. Dans deux jours, ils seront arrivés pouvant prendre un repos bien mérité.