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Hellbell

le plaisir d'écrire, de coucher des mots sur une page blanche, de voir une histoire pendre forme.....

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œuvres
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défis réussis
23
"J'aime" reçus

Œuvres

Défi
Hellbell

Sabbat sur les genoux, je somnole dans mon vieux rocking-chair, les braises mourantes dans la cheminée laissent le froid de la nuit lentement s'insinuer dans la demeure. Une nuit comme tant d'autre où tout est calme dans la ville, même le vent d'automne s'est apaisé, laissant une douce torpeur m’envahir. Mais il est dit que cette nuit sera bien différente. Un bruit de pas dans l'allée de gravier, trois coups à la porte, forts et bien distincts. Je sursaute, Sabbat se redresse plantant ses griffes dans mes cuisses. Je ne bouge pas espérant que le visiteur nocturne parte rapidement. Mais non ! De nouveau trois coups. Qui peut oser s'aventurer si loin de la ville et venir me trouver par une nuit sans lune ? Qui pourrait venir me chercher moi surtout, paria de la société bien-pensance.
Sans hâte, méfiante, je m'approche de la porte, l'entrouvrant pour examiner mon visiteur. La lumière d'une lanterne m'aveugle tandis que l'on me repousse ma porte claquant derrière l’entrant. Je recule le laissant examiner le hall d'entrée puis investir mon bureau. Râlant et pestant, je ne peux que venir le rejoindre, l’invitant à s’installer.

- Je ne peux vous cacher ma surprise de vous voir ici mon père.

Il me regarde sans complaisance avant de lâcher un :

- Ce n’est pas de gaîté de cœur, mais vous seule pouvez… Agir. Aucune prière, aucune messe ne furent efficaces.

Lentement, le regardant sans aucune gêne, vieux prêtre ratatiné sur sa chaise, ma main tapote le bureau. Son regard court de toute part, ne s’arrêtant sur rien en particulier. Il suinte de la peur, aussi mal à l'aise qu'un enfant à sa première rentrée scolaire. Se dandinant d'une fesse à l'autre, comme si les maigres braises du foyer étaient passées sur l'assise de sa chaise. Doucement, il sort un petit sac de sa poche,t en répand le contenu sur mon bureau. Je soupire faiblement, ainsi LA nuit, cette fameuse nuit tant redoutée sera ce soir. Une mèche de cheveux d’une blondeur extrême presque blancs d’un enfant nouveau-né et une fiole contenant les larmes d’une vierge. Ne voyant rien venir de plus je pose un regard interrogateur sur mon invité surprise

Devrais-je voler le tronc pour avoir le paiement de mes services ?

À contre cœur, il sort une petite bourse et la dépose sur le bureau, hochant la tête, je récupère une pièce au hasard pour vérifier que l’or est bien de l’or. Ceux qui ont essayé de me tromper ne sont plus là pour en parler. Je me lève afin de préparer les ingrédients manquants avant d’inviter mon visiteur du soir à sortir en ma compagnie. Après un « sabbat, garde ! » , je referme la porte pour emboîter le pas au vieux prêtre. Lentement, nous cheminons dans le noir, la lumière de sa lanterne éclairant faiblement le sentier qui s’élève jusqu’aux ruines de l’ancienne abbaye. Il ne veut pas souiller sa belle église, m’entrainant sur une terre consacrée et abandonnée où il espère que nous, nous ? Que JE pourrais sauver sa pauvre paroisse et ses habitants. Un court instant, je me demande bien pourquoi je pourrais faire cela, je ne leur dois rien en dehors de mon mépris. De la reconnaissance ? Non jamais ils n’en auront ! Je peux aussi bien me retourner contre eux et me venger de ces années d’infortunes où la haine transparaissait dans chaque regard ou geste à mon passage. Le cœur des hommes rejette ce qu’il ne comprend pas et l’âme conditionnée par la religion voit le mal partout.

Le grincement du métal sur le métal me sort de mes pensées, le portail de l’édifice semble tenir par la volonté des dieux, d’un œil méfiant, je laisse le prêtre le repousser libérant l’entrée du lieu de prière. Hésitant à en franchir le seuil, il me regarde, malgré la faible lumière, il ne peut me cacher la peur dans ses yeux, son être entier n’est que terreur, je m’attends à le voir détaler comme un lapin qui a senti les chiens sur sa trace. Au moindre bruit, il risque de s’effondrer, foudroyer par ses craintes. Si la situation ne semblait si critique, je rirais bien volontiers, mais dans un soupir je prends les devant, franchissant le seuil du lieu saint délabré. Le bruit de mes pas résonne sous la voûte tandis que je remonte l’allée centrale aux dalles disjointes pour atteindre la croisée, alors je me retourne, l’observant s’avancer à pas mesurés, regardant de toute part, s’attend-il à voir surgir un diable ? L’ignorant. Oubliant le religieux, j’en gravis les trois marches déposant les ingrédients et le pot de cuivre avant de revenir sur mes pas. Avec adresse et précisons le pentacle est dessiné à l’aide de sel, denrée précieuse pour protéger du mal qui rôde. La prudence est de mise avec le monde souterrain.

- Restez près de moi et quoi qu’il puisse se produire, ne bougez pas ! N’attirez pas l’attention sur vous… Ne jouez pas votre vie ni la mienne !

Les derniers mots sont lâchés sèchement, je veux bien prendre des risques, mais en aucun cas je ne souhaite y laisser ma peau, me trouvant bien trop jeune pour mourir. Au loin la cloche sonne les douze coups de minuit, il est temps de commencer le rituel, le bouquet de 3 brins de sauge est allumé, dessinant des arabesques complexes au-dessus du pot de cuivre les ingrédients sont mêlés l'un après l'autre, 3 pincées d’encens, 3 cheveux, le sel, 3 gouttes des larmes, 3 d'eau bénite, avant de finir avec 3 gouttes de mon sang. La lame a entaillé le doigt sans hésitation.

« Par les flammes de l'enfer
Par le sang et la peur
J’ouvre la porte du monde souterrain.
Et je t'invoque porteur de lumière.
Je t'appelle Lucifer, étoile du matin.
Seigneur de la nuit et de l'air
Gardien des secrets du monde
Révèle-toi à moi.
Manifeste-toi ! »

Non pas de grondement ni de tremblement de terre, pas de fumées soufrées, pas de rugissement ni hurlement de douleur, rien, le calme plat, le silence, le prêtre ouvre la bouche, mais un regard de glace lui scelle les lèvres. L'instant est critique, l'air vibre légèrement, ondule avant qu'il ne se matérialise, apportant l'odeur du soufre avec lui. Dieu puissant du monde souterrain revêtant sa plus belle apparence, séduisant séducteur, émettant un grognement léger en constatant sa prison éphémère. D’une voix suave, il s'adresse à nous :

« Qui ose m'appeler et me déranger ainsi ? Parle humain et libère-moi. »
« Moi, Haskaritt, prêtresse d'Hécate
Je t'invoque maître des enfers.
Je te soumets à ma volonté.
Obéis-moi et je te renvoie
Désobéis-moi
Mon esclave tu resteras »
« Parle ! Que veux-tu de moi et libère-moi ! »
« Je t'ordonne de libérer ce pays de ta toute-puissance.
Rends leur fertilité aux champs.
Libère les animaux de leur maladie.
Retire-toi d'ici et ne reviens plus.
Obéit porteur de lumière
Rends cette terre aux humains.
Ton prix sera le mien. »

L’air vibre à nouveau l'image se trouble le démon se retire avant de revenir.

« Une âme ! Donne-moi une âme, n'importe laquelle, et je me retire pour ne jamais revenir. »

Une âme ? En un clignement de paupière la décision est prise.

- Adieu mon père !

Sans effort, je pousse le prêtre dans le cercle magique un cri de surprise, un rire de plaisir puis le silence retombe. Ma mission s'achève, je n'ai rien gagné, il est temps de rentrer.

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Défi
Hellbell


Gabele ! Mot honni par le peuple ! Taxe qui écrase les pauvres gens. Armand, Louis et leur cousin François prennent la décision de se rebeller contre le roy bien au chaud dans son palais. Il ne souffre pas le nanti. Pas de goitre qui pend à son cou. Les cousins connaissent des sauniers du Poitou. La décision est prise, ils feront de la contrebande ! L'aller s'est passé sans encombre, se déclarant comme simples voyageurs qui vont rejoindre un membre de leur famille établi en Poitou. Il est l'heure du retour.
Sous l'or vert de la forêt, ils marchent au pas des mules portant les sacs de ce fameux or blanc qu'est le sel, la nature est leur allié. Ils ne font pas cela pour l'or, encore tout frais passeurs, ils se voient comme des Robin des bois, aidant le plus faible contre l'oppression. Si la richesse les attirait, ils importeraient le safran pour les plus riches, cet or rouge tant convoité et si rare qui atteint des sommes qu'ils ne peuvent imaginer.
Ils se moquent des risques ils n'ont rien à perdre. Ils ont quitté les eaux bleues de l'océan pour rentrer au pays il y a de cela trois jours déjà, ou plutôt trois nuits. Car ils leur faut la plus grande des prudences pour revenir avec leur précieux chargement. Le pas est lent mais sûr. Armand est devant en éclaireur, il veille à ce que le petit groupe ne croise pas le chemin des gabelous. Louis mène les mules attachées les unes derrière les autres, juste quatre, pas plus, chargées de 20 sacs de 10 livres de sel. Ils jouent la prudence. François ferme la marche sous cette nuit de pétrole. Dans deux jours, ils seront arrivés pouvant prendre un repos bien mérité.
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Hellbell
un petit coin de terre isolé du monde moderne, un petit coin de terre reculé où me ressourcer, et me rappeler l'importance de la famille.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs

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pour le plaisir, pour me détendre
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