Chapitre 10 - Vacances aux Pays-Bas (7)

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Lundi 17 août 1964, maison de Koen, Gouda

De retour de la promenade, le père prit congé car il avait encore des dossiers à étudier pour le conseil des ministres du lendemain, il se retira dans son bureau. Les autres s’installèrent au salon devant le téléviseur pour regarder un film. Frédéric, qui ne comprenait pas le néerlandais, somnolait. Koen le remarqua et dit :

— Nous devrions monter nous coucher, nous avons peu dormi dans le wagon-lit la nuit passée.

— Je viens avec vous, dit la mère, je dois préparer le lit.

— Je vous accompagne, dit la grand-mère, je désire voir ce lit d’appoint.

Koen et Frédéric passèrent à la salle de bain pour se laver les dents avant de monter. La mère avait déplié le lit et ajustait des draps blancs et une couverture.

— Vous pouvez déjà me donner vos habits à laver, dit-elle, je vais faire la lessive tôt demain matin. Vous ferez peut-être la grasse matinée.

Les deux amis se déshabillèrent et posèrent leurs habits sales sur une chaise. Ils hésitèrent avant d’enlever leurs sous-vêtements, puis Koen baissa le sien. Frédéric se sentit obligé de l’imiter. La mère prit un pyjama dans l’armoire et le tendit à son fils.

— Nous n’en mettons plus depuis que nous sommes à l’école, dit-il.

— Ah bon ! C’était obligatoire ?

— Non, c’était parce qu’il faisait chaud.

— Même pas de slips ?

— Tout nus !

— Faites comme vous voulez, dit la mère, après tout vous êtes assez grands.

Elle avait terminé de préparer le lit, elle demanda à Frédéric de se coucher pour l’essayer. Il fut content de pouvoir cacher sa nudité sous le drap.

— Ce sera parfait, dit-il.

— Sinon vous pourrez dormir dans le lit Frédéric, dit la grand-mère en souriant.

Koen fit la bise à sa mère et à sa grand-mère et se coucha aussi.

— Tu nous racontes une histoire, grand-maman, lui demanda-t-il, comme lorsque j’étais en vacances chez toi ?

— Tu ne crois plus aux contes de fée à ton âge.

— Il a pourtant trouvé son prince charmant, fit la mère. J’ai quelque chose à te dire, Koen. Tu te souviens que je t’ai parlé d’un ostéopathe avant ton départ pour la Suisse ?

— Oui, je me souviens.

— Il pourrait te voir demain après-midi, à 14 heures. On pourrait annuler le rendez-vous si cela t’ennuie, il sait que tu devais encore donner ton accord.

— Ça me va. Je prendrai Frédéric avec moi.

— Tu as des soucis ? s’étonna la grand-mère.

— Non, expliqua la mère, c’est le fils d’une conseillère de paroisse, il a terminé ses études et ouvert un cabinet. Il a encore peu de patients et elle a fait de la publicité pour lui à l’église. J’ai pensé que cela pourrait intéresser Koen puisqu’il veut devenir médecin.

— Un ostéopathe n’est pas un vrai médecin, dit Koen.

— L’essentiel est qu’il fasse du bien, j’y suis allée et mes douleurs ont disparu. Nous allons vous laisser, bonne nuit les garçons !

— Bonne nuit !

La mère ouvrit la fenêtre, tira les rideaux et éteignit la lumière. Les deux femmes quittèrent la chambre et fermèrent la porte.

— Je croyais qu’on n’était jamais à poil chez toi, fit Frédéric en riant.

— Il y a toujours des exceptions qui confirment la règle. Ma mère a gardé l’habitude de venir me border le soir. Je n’ai aucune gêne à me déshabiller devant elle.

— Pourquoi pas ? C’est une charmante habitude. Cela a dû te manquer à Grindelwald, je dirai à la directrice de le faire à la rentrée.

— Elle ? Elle mettrait ma libido en berne, je préférerais que ce soit Franz. Tu voudrais dormir dans mon lit ?

— Non, répondit Frédéric, tu sais que je devrai faire l’armée dans deux ans, je dois m’habituer à ne plus vivre dans un cocon.

— Comme tu voudras.

— Encore une petite branlette rapide ? À moins que ton zizi ne soit trop fatigué.

— Il n’est jamais fatigué et je n’ai pas encore éjaculé aujourd’hui, il ne faut pas laisser trop de fluides dans la prostate, ça l’engorge.

— Bah, l’ostéo se chargera de la décompresser demain.

— Que racontes-tu ? fit Koen, étonné.

— Tu ne sais pas que les ostéos massent la prostate ? Pour une fois que je peux t’apprendre quelque chose.

— Je ne te crois pas.

— C’est mon grand-père qui m’a raconté, il y va souvent. On parie que c’est vrai ?

— Non, tu pourrais avoir raison et je n’aime pas perdre mes paris.

Frédéric se glissa dans le lit de son ami, ils se serrèrent l’un contre l’autre, s’embrassèrent et se caressèrent. Ils entendirent du bruit dans la chambre d’à côté, c’étaient Piet et Greta qui étaient aussi montés.

— Cela me fait tout drôle de penser que mon frère est en train de faire l’amour avec une fille, chuchota Koen.

— Ce sont des choses qui arrivent, tous les hommes ne sont pas gays.

— C’est mieux pour la survie de l’humanité, en effet.

Frédéric avait pris le membre dressé de Koen dans sa main et jouait avec le prépuce. Koen fit de même. Frédéric se remémora la branlette avec son cousin la veille et se dit qu’il avait de la chance d’avoir un ami compréhensif qui acceptait les ménages à trois ou même à plus de trois. Il accéléra ses mouvements car il craignait de s’endormir, il sentit le sperme du Néerlandais qui s’écoulait. Il se laissa aller et jouit aussitôt, presque aussi bien synchronisé qu’avec Daniel.

Que dirait la mère en voyant les taches sur le drap ? Frédéric s’endormit avec cette pensée, sans réaliser qu’il était resté dans le lit de son ami.

Koen le laissa et alla se coucher sur l’autre lit après s’être nettoyé le gland avec un mouchoir.

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