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            Andreìs entra lentement dans la salle tandis qu’Armist allait s’asseoir dans le couloir pour se saisir d’un magazine traitant d’armes et d’équipement militaire en essayant de se donner un peu de contenance. Sur les ordres du colosse, Andreìs alla s’asseoir sur le siège médical, et tenta de se détendre autant que possible par une longue et lente respiration tandis que le géant pianotait sur plusieurs claviers à la fois ou bien se propulsait d’un appareil à l’autre grâce à son fauteuil à roulettes, le tout en fredonnant un chant de guerre.

            — Je reconnais ce chant, c’est La Sainte Torture. Vous êtes un des premiers Géno-modifiés ?

— Affirmatif gamin. Maintenant, immobile et allongé sur ce fauteuil, comme un brave garçon.

— Oui Monsieur…

            Andreìs était terrifié, mais il fit tout pour le dissimuler. À peine avait-il fini de s’allonger que des bracelets métalliques se déployèrent autour de ses poignets, de ses chevilles et de sa gorge, tandis que le géant lui enfonçait quelque chose dans la bouche. Le regard terrifié du jeune homme se posa sur lui, et le titan lui rendit un sourire sadique.

— Ne le prends pas mal, mais si tu hurles, ton camarade risque de se sauver. Pour une fois que j’ai deux volontaires, et Purs qui plus est, ce serait dommage de ne pas en profiter…

            Le colosse jugea utile d’ajouter.

— Oh ! Ne t’en fais pas, ça n’est pas si douloureux que ça… Enfin, une fois que tu te seras évanouie… Je sais, c’est barbare, mais ça nous permet d’estimer votre seuil de résistance à la douleur. Vois ça comme un premier test de sélection pour la Géno-modification.

            Le jeune homme lui lança un regard noir, plein de haine et de défi, qui fit rire son tortionnaire.

— Fusille-moi du regard si tu veux, mais tu es entre mes mains maintenant. Je ne peux même pas te promettre de ne pas faire exprès de te faire mal, ça fait plus de cinquante ans que je n’ai pas eus de personne comme vous, je suis rouillé… En tout cas, je tiens à ce que tu saches que j’ai beaucoup de respect pour ton ami et toi. Se porter volontaire alors que tout le monde est réquisitionné de force est déjà, en soit, quelque chose de beau et qui prouve votre volonté d’aider notre monde. Mais être en plus volontaire pour la Géno-modification, en sachant que vous y perdrez ce qui fait de vous des êtres humains pour n’être plus que des machines de guerre dotées de réflexion qu’on expédie littéralement sur tous les fronts… Vraiment, je vous tire ma révérence. Combien même vous ne seriez pas retenus, je vous considérerais quand même comme des braves. Enfin… Si vous survivez à ce test… Jusqu’ici, j’ai déjà vu trente-six candidats mourir sur ce fauteuil… J’espère que vous ne serez pas les trente-sept et trente-huitième à décéder.

            Les bras mécaniques s’activèrent en tous sens, comme autant de pattes d’insectes cherchant à attraper leur proie tout en s’approchant dangereusement du pauvre garçon qui tentait de se débattre sur son fauteuil en essayant de hurler à travers son bâillon.

— Débats-toi tant que tu veux, mais je préfère te prévenir, c’est comme ça que tu auras le plus mal… 

            Sans un mot de plus, le scientifique se servit une tasse de café en admirant le spectacle tandis que divers sondes et senseurs s’introduisaient dans le corps du jeune homme, prélevant, injectant et fouillant dans sa chair.

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