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            Il s’était écoulé dix ans depuis qu’Armist avait annoncé sa mutation, et Andreìs n’avait eu de cesse depuis de s’inquiéter depuis tout en guettant les signes avant-coureurs d’une trahison.

            Il était actuellement dans le salon personnel de la famille royale accompagné de celle-ci et de Gregor quand le prince prit la parole.

             — Mais vas-tu cesser ? Outre le fait que tu uses le tapis prématurément, tu me donnes le tournis !

            Andreìs dut se retenir d’invectiver son jeune ami, surtout devant ses parents, aussi soupira-t-il

— Mon Prince… 

— Je sais, mon ami… Tu nous as montré les rapports mille et une fois… Mais t’ajouter du stress au stress ne changera rien à ce qui a été fait et ne peut donc pas être changé.

            Le Roi vint se planter devant le guerrier.

— Mon fils a raison. Ton rapport était éloquent, c’est certain. Entre les menaces passées à peine voilées du Second Grand Maître Armist, les disparitions inexplicables d’armement et de munitions dans les dépôts au fil des ans, les équipes de Géno-modifiés envoyées aux quatre coins du monde pour affaiblir nos défenses… Tes hommes ont été rappelés en urgence, l’Armée Régulière est là, les Prétoriens sont tous dans le Palais… Nous sommes à l’abri.

            Andreìs manqua de pouffer à l’évocation des Prétoriens. Des candidats à la Géno-modification qui avaient échoué au test génétique, mais dont les aptitudes martiales étaient au-dessus de la normale. Le Haut Commandement Mondial les avait équipés d’armures prétoriennes semblables à celles des Génos, et d’armes presque aussi performantes pour ensuite claironné qu’il avait sa propre garde rapprochée. Le guerrier, quant à lui, se rappela d’un exercice commun lors duquel il en avait défait trente-sept au corps à corps. Il n’afficha néanmoins pas son avis et laissa continuer son roi.

— Je sais que ce que je vais dire est dur à entendre pour un homme d’action comme toi, mais il ne te reste plus qu’à prendre ton mal en patience…

            Dans la direction de la porte principale du château, une puissante explosion suivie de courtes rafales se fit entendre. Gregor courut à la fenêtre pour observer avant de dévisager son Capitaine et ami.

— Et visiblement, tu n’auras plus à attendre longtemps !

            Sifflant, Gregor ouvrit la fenêtre et son faugle partit en reconnaissance tandis que le guerrier abaissait un monocle devant son œil droit.

— Montre-moi ce que tu vois, mon frère. Oh, ce n’est pas bon…

            Posant sa main sur son épaule, Andreìs demanda.

— Que se passe-t-il ?

— Les Guerriers de Jade sont là, en masse, et il semblerait que l’Armée Régulière soit de leur côté… Et… Merde, les Prétoriens aussi !

            Andreìs comprit tout de suite le danger que cela représentait.

— Non ! Votre Altesse, à couvert !

            Le guerrier hurla en se retournant, braquant son arme vers la porte qui volait en éclat, mais il était déjà trop tard. Les Gardes du Corps Prétorien en armures lourdes venaient de l’enfoncer, et leurs fauchards pulsants, énorme arme d’hast au bout de laquelle était intégré un canon pulsant, faisaient feu à travers la pièce, alors même que la famille royale se jetait au sol.

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