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            Andreìs se tenait aux côtés d’Assya qui l’aidait à entretenir son armure tandis que Fury rongeait ce qui semblait être un crâne de liène et que Morad regardait toute une série de plans sur un champ holographique avant de demander.

— Donc c’est le point de ralliement de tes troupes ?

            Le colosse acquiesça.

— Oui. Nous avons là des Géno-modifiés qui attendent depuis la Grande Trahison, prenant soin de notre matériel et du champ stasé.

— Mais explique-moi, pourquoi ne pas avoir libéré la famille royale dans ce cas ?

— Parce que je leur ai promis de les ramener dans un monde en paix. Parce que le champ stasé ne peut se couper que dans la salle du trône et que le conflit qui en découlerait nous empêcherait d’apporter les soins nécessaires au roi, puis parce que le prince voudra participer aux combats et qu’il y perdra certainement la vie.

— Et qu’est-ce qui te fait croire que mon armée, ou les autres d’ailleurs, arrivera jusque-là sans être interceptée ?

            Andreìs dévisagea son ami avec un petit sourire en coin.

— Tu te souviens de ce que tu m’as dit quand tu m’avais proposé de vous escorter ?

            Morad fronça les sourcils en essayant de se rappeler la conversation de leur première rencontre.

— Que j’aurais besoin d’un garde du corps comme toi ?

            Andreìs rigola avant de répondre.

— Aussi, mais pas que. Tu as parlé d’une réunion des Seigneurs d’État…

            Cherchant à deviner le plan, Morad demanda.

— Oui, en effet, et alors ?

— Et alors ? Il serait temps que le Seigneur Malguareg se décide enfin à imiter les autres Seigneurs Étatiques et vienne escorté de son armée, tu ne crois pas ?

            Morad ouvrit de grands yeux étonnés.

— Ne me dis pas que tu as rallié tous les Seigneurs Étatiques à ta cause ?

            Andreìs reposa son gantelet pour se saisir d’un genou de son armure avant de répondre, laconique.

— Non, pas tous… Bizarrement, le Seigneur de Jade veut toujours ma mort…

            Le seigneur Malguareg secoua la tête.

— C’est insensé… Depuis combien de temps prépares-tu cette contre-attaque ?

— Un peu plus de six cent cinquante ans…

— Et comment peux-tu être sûr que ces autres Seigneurs te seront toujours fidèles ?

            Andreìs haussa tranquillement les épaules, comme si ce détail n’avait pas de réelle importance.

— Je ne peux pas l’être. Mais si je n’essaye pas maintenant, j’ai peur de ne pas avoir d’autre opportunité avec plusieurs décennies…

            Assya intervint, sceptique.

— Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir essayé avant ? Des rencontres comme ça, il y en a au moins une par ans.

            Andreìs sourit à la pertinence de la question.

— Pour laisser la routine s’installer. Pour qu’Armist baisse sa garde.

            Morad, perdu dans ses réflexions, demanda.

— Alors, dans ce cas pourquoi lui avoir fait savoir que tu vis toujours ? Et sur mes terres ? Pour me demandant ensuite de venir avec mon armée alors que je t’aurais livré à lui et que tu te seras échappé ?

            Andreìs répondit en souriant toujours, tandis que Fury finissait de broyer le crane avec lequel il jouait.

— Pour qu’il monopolise toutes ses forces et se croie ainsi en sécurité. Il commettra d’autres erreurs s’il pense que je ne peux pas venir le rejoindre, il se montrera trop sûr de lui et arrogant, crois-moi. Quant à la venue de ton armée, elle est légitime. Tu viens de capturer Rark le Rouge, et ce monstre pourrait vouloir se venger de celui qui l’a livré aux Guerriers de Jade…

            Portant la main à ses lèvres, Morad murmura.

— Tu as pensé à tout…

            Le visage d’Andreìs redevint neutre tandis que son ton se faisait plus sérieux.

— Non… Un plan n’est jamais parfait. Et aussi bon soit-il, il ne résiste jamais longtemps à l’ennemi… Mais de ce que j’en sais, les Génos détenus dans la Prison Royale ont pu s’enfuir et sont maintenant renforcés de gardes et de détenus qui ont échappé au pire à leurs côtés. Armist a sapé son propre travail d’endoctrinement auprès de ses forces en condamnant tout le monde à mort là-bas dans l’espoir d’arrêter mes frères.

— S’il agit comme ça, c’est parce qu’il a peur de toi, il est aux abois.

            Le sourire d’Andreìs réapparut pour devenir prédateur, presque carnassier.

— Et il peut. Quand la famille royale se présentera sur le Balcon Officiel, son propre travail d’endoctrinement envers le peuple se retournera contre lui. Il le sait, et il sait aussi qu’il ne peut ni interrompre le réseau ni détruire le balcon. Il s’est piégé lui-même et commence à peine à le comprendre.

            Posant son tournevis, le guerrier testa la souplesse du genou droit de son armure tandis que le Vaisseau Amiral de la Délégation Seigneuriale et Militaire Malguareg fendait les cieux en direction du Haut Commandement Mondial.

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