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                Les festivités avaient commencé par un défilé de danseurs et de chanteurs honorant tout à la fois les Guerriers de Jade et le peuple Malguareg, ce cérémonial étant prévu pour durer jusqu’au soir, le Conseil Inter-Étatique n’étant prévu que le lendemain. Pourtant, vers treize heures, un Sous-Officier du poste de surveillance appela son Officier Supérieur. Celui-ci, un homme gras et hautain, s’approcha de lui avec un air sévère, appréciant peu d’être tiré de la torpeur de sa digestion, et aboya.

                 — Que se passe-t-il ?

                Le Sous-Officier hésita quelques secondes avant de répondre.

— Mon Commandant, le radar affiche des informations anormales…

                Se penchant sur l’écran, le Commandant observa les informations avant de fixer son subalterne en montrant les dents, se retenant visiblement de le frapper.

— Crétin, vous êtes venu me déranger pour ça ? Vous n’avez pas lu le programme des festivités ? Il y a un défilé militaire de prévu !

                L’homme devant l’écran balbutia, terrifier par son supérieur.

— Oui… Je le sais bien… Mais il est prévu demain, et les effectifs annoncés sont dix fois moins conséquents que maintenant… De plus, les transmissions me disent qu’ils ne répondent pas aux appels, et le réseau des ordinateurs de bord montre que les engins blindés et les aéronefs sont chargés de munitions réelles et que leurs sécurités sont enlevées… Et enfin… Le détachement central… Le code autorité employé ne l’a pas été depuis des siècles…

— Et il ne vous vient pas à l’esprit que c’est un dispositif de sécurité de dernière minute ? Tous les dirigeants mondiaux sont réunis ! Qui est aux commandes de cette manœuvre ?

— C’est le problème Mon Commandant… Un dénommé Andreìs Dimirov, Monsieur…

                Le gros Officier se redressa en tremblant, ses grosses joues ressemblant subitement à de la gélatine secouée tandis qu’il murmurait.

— Rark le Rouge…

— Doit-on prévenir Sa Sainteté ?

                Le gradé foudroya le Sous-Officier du regard avant de se jeter sur son siège de commandement et d’enfoncer une touche. Une image holographique se déploya devant lui, affichant le visage d’Armist. Celui-ci sembla surpris d’être dérangé en pleine festivité et son ton ne fit que confirmer son énervement.

— Quoi ?

— Monseigneur, je suis désolé de vous déranger…

— Alors, abrégez !

— Toutes les forces militaires encerclent le château, et le code identité de commandement du dispositif est celui du Traître…

                Malgré la qualité de l’image, le militaire pu voir une peur mal dissimulée sur le visage du Saint autoproclamé. Tout aussi effrayé que son subordonné, le Commandant demanda.

— Monseigneur… Que devons-nous faire ?

                Armist fronça les sourcils avant de murmurer.

— Activez le bouclier d’énergie et prévenez la garde. Discrètement. Je ne veux pas que nos convives paniquent.

— Bien Monseigneur.

                L’hologramme disparu et le Commandant relaya les ordres alors qu’autour du château un immense dôme d’énergie bleuâtre se déployait tandis qu’en première ligne de son armée mondiale Andreìs se mettait à rire. À ses côtés, un guerrier géno-modifié le regarda avec étonnement.

— Mon Capitaine, pourquoi rigolez-vous de la sorte ? Ils sont prêts à nous accueillir maintenant, et nous n’avons pas la puissance de feu pour percer le bouclier.

                Le regardant en souriant, Andreìs lui répondit.

— Je rigole parce que j’imagine la tête d’Armist quand il verra le bouclier s’abaisser sans qu’il y ait eu le moindre coup de feu auparavant. Il a toujours l’air con quand il est surpris !

                Au même moment, la porte du poste de surveillance vola en éclat et cinq guerriers Géno-modifiés, Gregor en tête, pénétrèrent en braquant leurs adversaires de leurs fusils d’assaut lourds.

— Personne ne joue au héros, et tout ira bien.

                Sur son fauteuil de commandement, le gros gradé bougea lentement un doigt vers un bouton rouge, avant qu’une déflagration lui arrache la main.

— Ceci était un coup de semonce. Allez-vous obéir ?

                Le Commandant hurla tout en compressant son moignon.

— Soldats, abattez ces traît…

                Il ne put finir de donner son ordre, Gregor venait de lui enfoncer son épée dans le front, le clouant à son siège.

— Il n’était pas très compréhensif. Qui est son second ?

                Le Sous-Officiert qui avait donné l’alerte leva timidement la main, et Armist lui sourit.

— Félicitation Sergent, vous venez d’être promu chef de poste. Maintenant, si vous ne voulez pas vous aussi être relevé de vos fonctions, je vous conseille de vous montrer plus conciliant.

                Terrifié, le soldat opina silencieusement du chef en levant les mains en l’air, vite imité du reste de ses hommes, faisant sourire Gregor au passage.

— Voilà qui est sage. On continue !

                À son ordre, une cinquantaine d’hommes de différentes nations prirent place dans l’immense salle de contrôle. Si sept hommes pouvaient assurer une permanence opérationnelle, il en fallait trente pour gérer intégralement les défenses internes et externes du palais, et Andreìs avait choisi les meilleurs techniciens pour remplir cette tâche. Les vingt soldats restants, des vétérans des troupes de choc mondiales, sélectionnés parmi les meilleurs de chaque nation pour former une force planétaire, devraient défendre le site en cas de contre-attaque. Une fois que les gardes furent maîtrisés et attachés solidement, le site passa sous le contrôle officiel des forces loyalistes et Gregor activa une fréquence spéciale de son transmetteur.

— Andreìs ?

— C’est fait ?

— Oui. Vous pouvez commencer.

                Andreìs donna l’ordre à ses troupes de resserrer l’étau autour du château tandis que le bouclier énergétique s’abaissait, leur laissant ainsi le champ libre pour pénétrer la demeure royale.

                Dans l’immense salle des banquets, Armist vit le bleu refluer du paysage tandis qu’un voyant de son armure affichait une brèche dans le périmètre de sécurité. Recrachant son vin, il se redressa lentement en observant ses convives avant de prendre la parole tandis qu’il commençait à voir la situation sous un jour nouveau

— Chers représentants du Peuple et du Monde, nous avons un problème. Le Traître Rark le Rouge marche actuellement à nos portes, escorté par VOS armées. Alors, soit vous avez tous été trahis, soit vous êtes tous des traîtres. Dans le doute, je préfère déclarer la loi martiale et ordonne vos mises à mort avec effet immédiat !

                Il leva la main et tous les Guerriers de Jade qui encadraient la salle abaissèrent leurs armes avant de faire feu jusqu’à épuisement des munitions. Quand ce fut fini et que la fumée des tirs fut dissipée, Armist échappa un juron en découvrant au centre de la salle tous les convives abrités par des champs énergétiques individuels.

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