Cherry Blossom (3/4)

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Le cœur d'Alexander bat la chamade lorsque les lèvres d'Évan frôlent les siennes. Les yeux de jade plongés dans ceux d'onyx, les deux hommes se toisent un moment. Des paroles s'élèvent dans leurs regards, des mots muets puis des maux silencieux qu'ils s'échangent en quelques coups d'œil humides d'émotions.
Dans un calme étonnant, Alec lève la main jusqu'à effleurer du bout des doigts les courbes généreuses de la bouche de son amant. Son index redessine sa lèvre inférieure, puis la supérieure, traçant l'arc de Cupidon avec fascination.

Donne-moi une étreinte, avec une pointe de crainte, et puis quelques plaintes. Dis-moi, quand est-ce qu'on s'aime ? pense-t-il en frissonnant de sentir le souffle d'Évan contre sa peau.

Comme s'il lisait dans ses pensées, l'homme aux cheveux obscurs enroule ses bras autour du corps fatigué d'Alec. Pas besoin de dons extraordinaires pour entrer dans la tête de son amoureux, Évan devine les envies de son partenaire en un regard appuyé. Contre son torse, il ressent chaque pulsation du cœur amoché de celui qu'il aime, parfaite copie de son palpitant abîmé qui s'enrage lorsque la chaleur de l'un atteint le corps de l'autre.
Dans une demande tacite, il réclame l'abrobation d'Alexander pour l'embrasser. Ce dernier se dresse sur la pointe des pieds en une impulsion rapide et assurée, afin d'écraser sa bouche contre celle d'Évan. Leurs râles se meurent dans la gorge de l'autre alors qu'ils s'offrent un baiser empli de désespoir, de bonheur de se retrouver et d'urgence de s'assembler.
Lorsque leurs langues s'emmêlent, Évan passe ses mains sur les épaules d'Alec pour lui retirer sa veste. Ce dernier se laisse faire, aidant comme il le peut celui qu'il désire avec empressement. En quelques secondes, leurs vêtements retrouvent le sol humide de la ruelle. Leurs corps se couvrent de frissons mais en aucun cas à cause du froid qui règne, plutôt grâce au soulagement de se redécouvrir. Les mains d'Alec parcourent le dos musclé d'Évan, tandis que les siennes palpent le torse frémissant de son amant. Les lèvres toujours scellées, ils laissent échapper des soupirs de plaisir, puis Évan encercle la taille d'Alexander jusqu'à ce que leurs désirs érigés se rencontrent et s'apprivoisent en quelques pressions bien aimées. Des gémissements s'élèvent, résonnent dans la sinistre allée alors que la lune leur confère une douce lueur.

— Laisse-moi t'aimer, le supplie Évan, encore une fois, encore un peu.

— Mon corps t'a toujours appartenu, tout comme mon âme et mon esprit, répond-il en un souffle, fais ce que tu désires.

Dans un gémissement d'impatience, Évan attire son compagnon à l'arrière du pick-up. Leurs corps nus s'étendent sous un ciel étoilé, leurs peaux déjà moites se retrouvent avec empressement. Pas le temps de tergiverser, les minutes leurs sont comptées. Bientôt, Évan retrouvera sa femme et Alexander la monotonie de son existence.
Les soupirs s'élèvent dans le silence de leurs vies, brisant ainsi le calme de la nuit. Bras et jambes enchevêtrés, Alec gémit bruyamment lorsque le membre de son amant le remplit puissamment. Dans un déhanchement fiévreux, les peaux se rejoignent et font entendre des sons animals, presque obscènes pour l'amour qu'ils partagent. La douceur s'est effacée, envolée dans un cri de détresse. C'est la bestialité qu'ils recherchent, afin de se marquer, de se rappeler à l'aurore qu'ils se sont aimés le temps d'une nuit endiablée.
Les ongles du blondinet griffent le dos d'Évan alors que ce dernier lui assène des coups de boutoir incontrôlés. Si pendant longtemps leurs étreintes étaient tendres et attentionnés, cette nuit, ils s'unissent avec ardeur et passion, violence et dévotion.
Au bord de la jouissance, Alec supplie son amant d'aller plus vite, plus fort pour le contenter. Des grognements s'échappent et des baisers douloureux s'échangent. Leurs dents s'entrechoquent, leurs corps se domptent, s'apprivoisent à nouveau dans la fièvre des retrouvailles.
Évan mord brutalement l'épaule de son aimé quand, autour de son membre palpitant, les muscles d'Alexander se contractent. Dans un fourreau de soie aux parois incandescentes, il jouit en un long râle brûlant. Il n'en faut pas plus au second pour se laisser emporter, se répandant sur la peau frissonnante de son ventre, souillant le torse de son compagnon haletant.

Dans l'ombre de la nuit, le chirurgien sourit, ravi d'avoir retrouver le bonheur, bien qu'éphémère, d'être avec l'amour de sa vie. Comme s'ils étaient destinés à s'aimer, comme si leurs âmes étaient liées, ils s'unissent encore, une dernière fois. Pas le temps de respirer, c'est l'oxygène de l'autre qu'ils souhaitent inhaler afin de panser leurs cœurs fêlés. Des caresses sont offertes et des promesses impossibles murmurées. Des souvenirs sont évoqués et des sourires échangés. Puis, l'euphorie passe et les larmes s'épanchent à nouveau.

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