Chapitre 7
Selena laissait échapper un sanglot. Elle s'était enfin confiée à quelqu’un.
_C'est tout! s’exclama Katsu qui s’attendait à pire.
Selena venait de lui avouer qu'elle avait le syndrome de l'imposteur, car elle n'avait pas eu sa place à Éclipse grâce à ses capacités, mais grâce à son intelligence. Son père avait insisté auprès de la directrice et lui avait fait promettre de se surpasser en combat. Elle avait peur de ne pas respecter cette promesse, car sinon elle n'avait pas sa place ici. L'idée de se faire renvoyer et de décevoir son père l’empêchait de dormir.
_Mais c’est ridicule, grogna Selena.
_Croit moi, grommela la jeune fille. Ce n'est pas pire que moi.
_De quoi as-tu peur? murmura la jeune fille.
Katsu s'en voulait beaucoup d'avoir fait cette promesse à Selena. Mais désormais elle était obligée de la tenir. Son cœur battait très vite, et des millions de “si” et de “alors” tournoyaient dans son esprit.
Et si... Et si elle ne tenait pas sa langue et que tout le monde finissait par le savoir... Elle chassa cette idée de sa tête. Inspira profondément et se lança, sans réfléchir davantage.
_J'ai peur de la foule et des chats.
_Des chats ?
Katsu grimaça.
_Oui le petit animal mignon avec plein de poil. Qui saute partout comme un kangourou, grinça la championne.
Selena sourit doucement.
_Mais toi…
_Je sais ça ne se voit pas, grommela Katsu. Et gnangnan… Mais que veux-tu!
Pile à ce moment, Anna poussa la porte de la salle de bain. Les deux jeunes filles d’un commun d’accord, après lui avoir fait jurer de tenir le secret. Lui raconta ce qu'elle avait raté. À la fin de l’explication Anna avait l’air de vouloir disparaître. Elle cacha donc son immense malaise sous une exclamation joyeuse :
_Eh bien, allons plutôt manger!
_J'ai préparé une pâte à pancakes, précisa Katsu
_C'est vrai, merci Katsu ! s'exclama Selena, avant de sécher ses larmes et de se lever.
Katsu sourit et suivi ses deux amies. D'un côté elle se sentait gênée, mais d'un autre elle était soulagée de leur avoir dit. Peut-être que maintenant, elles allaient lui laisser un peu plus d'espace…
Les jours défilèrent rapidement, l’automne débarqua sans prévenir, obligeant les derniers élèves qui sortaient en pull à récupéré leur manteau. Ce jour-là, Mme Bouleau avait décidé de parler de l'automne. Elle en vantait ses mérites comme un vendeur de tapis :
_Si on regarde bien, l’automne a toujours un côté féerique, affirma-t-elle. Il repeint la vie dans des couleurs chaudes pour rassurer les gens. C’est un peintre qui n’utilise qu’une palette de couleur restreinte. Il alterne du marron au jaune en passant par l’orange et le rouge. Mais en souvenir du printemps : il garde une pointe de vert. Beaucoup d’écrivain et de poète, on décrit la beauté de l’automne et sa sérénité. On peut citer par exemple la citation de Jacques Chessex : L’automne est une demeure d’or et de pluie. Ou bien sur la citation d’Albert Camus:” L’automne est un second printemps où chaque feuille est une fleur.”cita-t-elle.
Mme Bouleau fut coupée dans ses explications par le professeur Anns qui tapait à la porte. Elle s'adressa à la classe :
_Chers élèves, J’ai le plaisir de vous annoncer qu’un grand évènement aura lieu cette année…
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