Chapitre 9

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Katsu relut encore une énième fois la lettre.

Rejoins-nous, si tu veux vivre dans la vérité.

Mais ne cherche pas trop à sauver les menteurs, si tu ne veux pas voir ta dernière heure arrivée.

Ceci n'est qu'un conseil d'ami.

Suis le bien, ou souffre. C'est le prix pour mes ennemis.

Katsu était restée dans cette espèce de transe incertaine toute la soirée et toute la journée qui suivirent. C’était à peine si elle se concentrait sur ses contrôles ou sur ces révisions.

Qui avait donc pu lui envoyer cette lettre de menace? Et pourquoi Noah ne lui avait-il pas dit la vérité?

Pourquoi l'avoir fait rimé? Sérieux?

Ces questions tourbillonaient sans cesse dans son esprit l'empéchant de se concentrer. Le poème ne cessait de revenir dans sa tête...C'était sûrement pour ça que le mystérieux expéditeur l'avait écrit en vers.

Anna aussi était dans une sorte de transe constante depuis qu’elle avait reçu sa lettre.

Katsu ouvrit la porte de la chambre, pour récupérer le livre que lui avait offert Marie. Dans l'infime espoir de réussir à oublier la lettre de menace.

Anna était assise sur son lit. La tête posée sur l'encadrement de la fenêtre, elle contemplait le soleil qui se couchait. Bien que la jeune fille n'avait pas l'air d'avoir envie de discuter. Katsu se força à être aimable.

_ça va?

Anna sursauta et hocha vivement la tête. En se forcant à faire un embryon de sourire. Katsu lui sourit, attrapa le livre qu'elle cherchait puis fit demi-tour. Elle estimait avoir rempli sa mission.

À deux mètres de la porte, Anna reprit timidement la parole.

_tu vas où pendant les vacances ?

Katsu fut désarçonnée par sa question mais se reprit vite. Elle lui répondit rapidement.

_Chez ma mère.

_Ah d’accord, bredouilla Anna.

Sans qu’elle ne sût vraiment pourquoi, Katsu perçu de la jalousie dans la voix de la jeune fille, elle voulue en savoir un peu plus. D'autant, qu'il était rare, qu'Anna parle d'elle.

_Et toi tu vas où ? demanda-t-elle en allant s’asseoir en face d’Anna.

_Je devais aller chez mon père, mais il a un imprévu, marmonna-t-elle. Il a dit qu’il a demandé a quelqu’un de me garder, ajouta-t-elle en virant aux rouge carmin.

_Tu le connais celui ou celle qui va te garder ?

Anna secoua la tête en pinçant les lèvres.

_ça le dérange ton père si tu vas chez quelqu’un ? demanda Katsu.

_Je ne pense pas, répondit sa camarade incertaine. Sans comprendre ce que Katsu avait derrière la tête.

_ Alors,vient chez moi!

Anna devient cramoisie de gène, ce fut même un exploit qu'elle réussi à répondre à Katsu :

_Non, non, c’est bon pas la peine, bégaya-t-elle

_S’il te plaît, affirma Katsu. Ma mère s’en fiche, assura-t-elle.

Anna hésita, tentée par la proposition de son amie. Au bout de plusieurs encouragements de sa part elle finit par accepter. Toutes deux allèrent donc appeler leurs parents pour leur demander si c'était possible.

Heureusement pour elles, tout le monde était d’accord. Ainsi, Katsu et Anna passeront leurs vacances ensembles.

La semaine passa aussi rapidement qu’une limace. Il est d’ailleurs inutile de vous raconter les heures ennuyeuses remplies d’évaluations et l’état lamentable dans lequel tous les élèves de niveau 1 arrivèrent aux vacances, car vous vous en doutez bien ! Quoi qu’il en soit, le jour de délivrance arriva. Le samedi vers 5h30 tous les élèves de l'école étaient épuisés mais heureux de rentrer chez eux.

Les deux seuls à ne pas être fatigués, c’étaient Sirius et Nathan. Ils sautaient et chantaient à tue-tête des paroles qui ne voulait rien dire. Alain avait maintenant tellement l’habitude de ses camarades de chambre, qu’il ne releva même pas la tête de son livre lorsque Nathan vient lui crier dans les oreilles. Leur petite fête improvisée prit fin, à l’arrivée du professeur Anns qui les attrapa par le col de leur pull. Elle refusa de les lâcher bien que les deux amis se débattaient furieusement. Tout en les tenant elle s’adressa à la foule d’élèves :

_Aujourd’hui ce premier trimestre s’achève. J’espère sincèrement que les vacances vous feront du bien. Je vous remercie tous, d’avoir été plutôt sage, affirma-t-elle. Puis elle regarda Sirius et Nathan et marmonna toujours dans le micro : Enfin la plupart certain n'ont pas fait d’effort. Quoi qu’il en soit, reprit-elle, Les élèves de niveau 4 sortiront les premiers. Suivi des niveau 3 et ainsi de suite.

La professeure Anns descendit majestueusement de l’estrade et guida les niveaux 4 jusqu’à la sortie. Bientôt ce fut le tour du niveau 1. Arrivé au portail Selena dit au revoir à Katsu et Anna. Ces dernières s’enfoncèrent dans la foule. Slalomant entre les arbres. Elles finirent par entrer dans la ville souterraine d’Orient. Au bout d’un moment Katsu commença à pâlir : Il y avait beaucoup plus de monde que dans les couloirs d’éclipse ! Anna ne tarda pas à voir que son amie allait craquer. Elle chercha désespérément un endroit vide, et finit par trouver une ruelle à l’abandon. Elle prit le bras de Katsu et l’attira vers la ruelle. Katsu se laissa guidé par son amie. Arrivée là-bas, elle se laissa choir par terre, soulagée de ne plus être dans cette foule compacte.

_Merci, je n’aurai pas pu tenir encore plus longtemps.

_Ce n’est rien, affirma Anna, Tu n’avais vraiment pas l’air d’aller bien.

_Eh bien c’était le cas, grommela Katsu

_Et… tu vas-t’en sortir dans les transports en commun ? demanda Anna.

_Je vais y arriver, assura Katsu.

Pour Anna la réponse de son amie ressemblait plus à un mantra qu’à une certitude.

Les deux jeunes filles attendirent donc patiemment que la foule se disperse. Lorsque Katsu pensa que ça irait, elles filèrent rapidement vers la gare. Il faisait encore un peu sombre dans les rues, car toutes les lumières n'étaient pas activées. Heureusement que Katsu connaissait le plan de la ville souterraine, car à Orient toutes les rues se ressemblent. On raconte que l’architecte qui en avait fait les plans était un peu fou. Orient était construit en forme d’étoile, au centre se trouvait le grand marché. Les rues s’en éloignaient et possédaient plusieurs intersections. Certaines ruelles débouchait sur un cul-de-sac, d’autres revenaient au début du chemin. En résumé, Orient ressemblait à un labyrinthe.

Au bout de plusieurs mauvaises surprises Katsu et Anna réussirent à apercevoir l’emplacement de la gare. La gare était plutôt vieille, elle avait de grandes arches qui la soutenait. Les murs étaient tapissés d'une tonne d'affiches.

Après plusieurs heures d’attentes, de courses effrénées et de vaine recherche. Anna et Katsu trouvèrent enfin leur train. Mais le plus difficile était encore à venir.

Anna avait vraiment de la peine pour Katsu : Sept heures de train avec changement c’est fatigant. Quand en plus on te regarde et on te filme, le trajet doit alors devenir épuisant, pensa-t-elle.

Pourtant Katsu ne s’en sortait pas trop mal, elle avait mis sa capuche pour rentrer dans sa bulle et avait fait semblant d’être passionnée par son livre. Même si cela ne découragea pas les curieux, au moins ils la laissaient tranquille. Pour Anna aussi, le voyage était éprouvant.

Bientôt le train devait s’arrêter à leur station, Anna et Katsu commencèrent donc à préparer leur affaire. Katsu expliqua à Anna :

_J'habite dans un village que le train ne dessert pas, donc on descend à cette station et c’est Noah qui nous ramène en voiture jusqu’à chez moi. Je te le présenterai, affirma Katsu, il est super sympa !

Anna appréhendait un peu, mais décida de faire confiance à Katsu. Arriver sur le quai, les deux jeunes filles, durent jouer des coudes pour passer entre les voyageurs.

Katsu voulait absolument sortir de cette foule. Elle commençait à sentir poidre un début de crise de panique. Elle chercha désespérément Noah, mais elle ne le trouvait pas.

Anna lui chuchota soudain à l’oreille :

_Ce n’est pas lui là-bas ?

_Où ça? demanda Katsu

_À droite du lampadaire.

Katsu fouilla du regard l’endroit indiquer par Anna. Elle finit par s’exclamer :

_Oui c’est lui, merci Anna!

Katsu inspira profondément, et tout en serrant les dents, s'enfonça dans la foule.

Noah avait un manteau bleu et des cheveux blond. Tant qu’il n’était pas dans le stade , il ressemblait à quelqu’un de parfaitement inoffensif. Katsu et Anna coururent dans sa direction en lançant des « pardons » « excusez-moi » à l’occasion. Arriver a un mètre du jeune homme Katsu hurla :

_Noah !!!!!

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