Chapitre 15
Anna se débattait avec le corps de Katsu. La soutenant du mieux quel pouvait. Le souffle court elle demanda à Selena d’appeler un adulte. Puis, malgré sa timidité elle hurla aux élèves présents de s’écarter. Ce qui était bien difficile puisque tous le monde étaient collées comme des sardines.
Dans la tête d’Anna, c’était la panique, son cerveau était complètement paralysé. Tout en soutenant difficilement Katsu, elle recula pour s’appuyer contre le mur. Quelques minutes qui semblèrent être des heures s’écoulèrent ainsi. Bien que Katsu n’étant pas lourde, Anna commença rapidement à avoir mal au bras. Tous les élèves qui passaient ne manquaient pas de dévisager la jeune fille. Mais aucun ne pensa à lui venir en aide.
Dans le brouhaha des voix, s’éleva soudain celle de Mme Bouleau. Malgré la densité présente dans le couloir. Tout le monde se tassa rapidement pour la laisser passer. La professeure de français couru sans aucune hésitation vers Anna. Elle attrapa Katsu, l’allongea. Puis vérifia sa température. Ses mouvements étaient rapides et précis. Elle finit par dire:
_Elle fait une crise de panique, il faut l’emmener à l’infirmerie !
Elle se releva et attrapa Katsu, puis elle la porta jusqu’à l’infirmerie. Selena et Anna couraient dans son sillage. Arrivées à l’infirmerie, Mme Bouleau déposa Katsu sur un des nombreux lits. Puis elle appela M.Cordova :
_M.Cordova ! M.Cordova! héla elle.
Une seconde plus tard, on entendit une avalanche d’objet qui venait de se fracasser par terre. Suivie d’une litanie de jurons. À ce moment précis l’infirmier fit irruption dans l’infirmerie.
C'était un jeune homme âgé d’une vingtaine d'années. Qui avait une grande maîtrise de la médecine en général, et une maladresse toute aussi phénoménal. Sa blouse blanche était de toutes parts tachée de différent médicament qu’il avait dû renverser par mégarde en essayant de les ouvrir. Ses lunettes carrées étaient de travers sur son nez, lui donnant un air quelque peu rêvasseur.
Celui-ci vint immédiatement prendre le pou de Katsu. Puis, après quelque autre vérification redressa ses lunettes et déclara.
_Elle va bien, c’était juste une attaque de panique, un peu de repos et elle serait sur pied dans un rien de temps.
Mme Bouleau paru soulager. Elle retrouva son ton jovial, et entreprit d’engager la discussion avec l’infirmier.
Anna se surprit à scruter le corps inerte de Katsu. Son cœur s’emballa soudain, lorsqu’un lointain souvenir remonta à la surface. Elle pressa ses mains contre ses jambes, et serra les lèvres. À mesure que le souvenir s’imposait dans son esprit, ses yeux se remplissaient de larme. Malgré tous les efforts de la jeune fille, une larme dévala sa joue. Rapidement suivit d’une autre. Bientôt ce fut un déluge silencieux, qui glissa sur son visage. Quand tout d’un coup, une main hésitante effleura son épaule.
_Ça va ? murmura Selena incertaine de ce qu’elle devait faire.
Anna se prit la tête entre les mains, sans savoir que répondre. Selena se pencha pour essayer d’apercevoir le visage de son amie. Elle hésita un instant puis se rapprocha et prit Anna dans ses bras. Elle la serra contre son cœur et murmura à l’oreille de la jeune fille :
_Tu as entendus ce qu’a dit M.Cordova, elle sera sur pied dans peu de temps.
_Je sais gémie, Anna entre deux sanglots.
_Pourquoi est ce que tu pleures ? demanda Selena.
_Par-parceque je-je... Elle se remit à pleurer comme une enfant de deux ans.
À ce moment précis, une main se posa sur leurs épaules. Selena se retourna et se retrouva face à face avec la professeure Anns. Selena lui jeta un regard surprit : elle ne l’avait pas entendu arriver. Comme si elle avait entendu ses pensées la directrice lui sourit. Puis elle se retourna vers Anna et lui murmura à l’oreille:
_La douleur du cœur dû a un souvenir c’est une blessure qui ne guérit jamais complètement. Quand tu penses qu’elle a disparu, elle réapparaît. Tu peux essayer de l’oublier, mais souvent tu n’y arrives pas indéfiniment. Fermer les yeux sur la souffrance c’est s’enfoncer un clou volontairement dans le pied. Tu peux aussi vivre avec, mais pour ça il faut déjà accepter le passer. Quoi qu’il en soit ne laisse pas filer ton avenir, car le passé on ne peux pas le changer alors que le présent si.
En entendant ses paroles pleines de sagesse, le cœur d’Anna se serra. Pourtant elle prit son courage à deux mains et releva la tête. Ses yeux verts absinthes rencontrèrent ceux de la directrice. Celle-ci c’était assis sur le banc de l’infirmerie. Ses longs cheveux lisses retombait en cascade dans son dos. Ses fins doigts entrelacés posés sur sa jambe lui donnait un air un peu vulnérable. La seule chose qui amenait à penser le contraire, c’était une petite dague qui pendait a sa taille.
Selena qui se tenait assise un mètre plus loin, échangea un regard surprit avec Anna. Mais Selena ne savait pas vraiment quoi penser, tout c'était passer un peu trop vite à son goût. D’abord Katsu s’évanouit dans les couloirs, Puis Anna font en larme, après la directrice débarque et lui tient un discours mystérieux...
Dès qu'elle se sentit mieux. Anna posa la question qui lui démangeai les lèves.
_Madame? Comment avait vous sut que Katsu était tombée dans les pommes.
_Euh… Eh bien…, la directrice paraissait sait fort embarrasser. Mais elle finit par se reprendre et lâcha d’un ton qu’elle voulait anodin :
_Je patrouillais dans les couloirs de l’établissement, lorsque j’ai été prévenu par une bande d’élève que quelqu’un était tombé dans les pommes. Vous comprenez ma surprise lorsque je leur ai demandé s’il y avait eu une bagarre et qu’il m’avait répondu que non. J’ai donc décidé d’aller voir ce qu’il en était.
Anna se contenta d’acquiescer, même si l’explication de la professeure Anns ne l’avait pas vraiment convaincue.
Anna ouvra la bouche, pour répondre quelque chose. Mais elle n'en n'eut pas le temps. Une alarme se déclencha, les faisant tous sursautée. La professeure Anns sauta du banc sur lequel elle était assise. Et sans attendre une seconde de plus, quitta l'infirmerie en courrant.
Anna et Selena remis de leur stupeur, échangèrent un regard avant de se relever. Pousser par leur curiosité elles coururent derrière la directrice.
Après une course effrénée, Anns arriva à son bureau. Sans s'embarasser de détail, elle explosa la porte. Mais rien n’aurait pu la préparer à ce qu’il l’attendait: Sa table et sa chaise avaient été renversés, sa corbeille retournée, Ses affaires personnelles fouiller. Sur le sol ses dizaines de livres et de document avaient été jetée violemment par terre. Les photos de classe d’ordinaire fièrement accroché au mur étaient désormais de travers. Tous donnaient l’impression qu’une tornade était passé et avait ravagé de fond en comble la pièce. Pourtant même si cela était tout bonnement impossible, l’idée effleura la conscience de la professeure Anns. Bientôt contredit par un énorme troue dans la fenêtre. Maintenant la jeune femme en était sûre: Quelqu’un était entré ici, et ce quelqu’un cherchait quelque chose en particulier…
L’état de la vitre parlait d’elle-même, ce n’était pas un simple ballon qui avait été tiré par mégarde. Ni une pierre lancée par un élève après un défi. Ce trou était l’œuvre de plusieurs coups de poings et de pied.
La jeune femme ferma les yeux, son bureau d’habitude ranger ressemblait maintenant à un véritable marché. Et rien que de voir ses notes et ses dossiers par terre, elle en avait mal à la tête. Mais d’un autre côté, la jeune femme commençait à sentir monté en elle une vague de colère incontrôlable envers le responsable. Ce qui était un peu ridicule, car elle ne connaissait même pas son identité.
Au moment même où elle dégagea son point de sa poche pour frapper le mur. Elle entendit un léger bruit derrière elle. Elle se retourna et vit Selena et Anna qui venait d’arriver. Les yeux exorbités les deux jeunes filles contemplaient le désastre.
_Qu’est ce qui c’est passer ici ? s’exclama Selena.
_Quelqu'un est entré par effraction et a tout saccager, lui répondit la directrice la voix tremblante.
_Mais qui ? murmura Anna, trop timide pour poser la question plus fort.
_Oh eh bien, répondit la directrice, quelqu’un qui cherchait un document et qui en a eu marre de chercher et qui a donc tous balancer par terre.
La réponse de la jeune femme oscillait entre un commentaire humoristes et une déclaration de guerre déguisée. La professeure Anns essayait tant bien que mal de garder le sourire et de rester calme. Même si le fond d'elle-même ressemblait à l’intérieur de son bureau : un désordre total.
Selena finit tout de même par poser la question qui la démangeait à la directrice :
_Vous savez ce qu’ils vous ont dérobé ?
_Non, lâcha franchement cette dernière, je n’en ai aucune idée.
La jeune femme soupira violemment et ajouta:
_Bon, je devrais m’en occuper, vous devriez aller à votre prochain cours ou retourner à l’infirmerie.
Anna et Selena se concertèrent du regard et décidèrent d’un commun d’accord de proposer leur aide à la directrice. Selena s’exclama donc sans attendre :
_On peut vous aider ?
_Eh bien, oui, si vous voulez, répondit la jeune femme agréablement surprise de recevoir le soutient de deux de ses élèves.
Sans attendre la professeure Anns prit en main l’opération. Elle commença par redresser son bureau et sa chaise. Puis elle chargea les deux jeunes filles, d’empiler dessus tous les documents et tous les livre qu’elles trouvaient. De son côté elle entreprit de réparer la fenêtre avec du scotch. Même si le moyen paraissait un peu dérisoire, elle réussit à obtenir un assez bon résultat. L’après-midi passa ainsi très rapidement. Occupé par leur rangement, ni la directrice ni les deux amies ne virent les heures défiler. Selena et Anna qui durant les premières minutes avaient été plutôt timides. Discutaient désormais à vive voix et sans aucune gêne de leur livre préférées. La professeure Anns adhéra même très vite à leur discussion. Et n’hésita absolument pas à leur conseiller des livres qu’elle trouvait bien.
Le rangement lui aussi avançait. Presque plus aucun livre ou dossier ne traînaient par terre. La fenêtre et les étagères avait été réparée. La différence était saisissante. Bientôt le bureau fut complètement remis de sa mésaventure.
La directrice proposa donc:
_Puisque vous m’avez aidé je vous offre le goûter dans mon bureau.
Anna et Selena échangèrent un regard amusé mais obtempérèrent immédiatement lorsque la jeune femme les invita à s’assoir. Puis elle fouilla son sac et ne trouvant pas ce qu’elle cherche décida purement et simplement de vider son contenu sur la table. Son sac bien que de taille moyenne contenait beaucoup de chose en tout genre. Tel que des livres des carnets de notes, des stylos égarés qui avaient perdu leur bouchon, des sucettes, un agenda, un bracelet, des petites boites en métal… Elle saisit ces dernières et les ouvrit. Elles contenaient chacune quatre gâteaux. La directrice tendit la boite à Anna qui en prit un délicatement. Selena fit de même. Le gâteau ou plutôt le biscuit était en forme de dragon. Ses yeux étaient faits de deux pépites de chocolat noir sur un fond de chocolat blanc et paraissaient presque réels ! La directrice sourit en apercevant l'étonnement sur le visage de ses élèves. Elle lâcha:
_Ils sont beaux n’est-ce pas ? ils donnent presque envie de ne pas les manger. Elle ponctua sa phrase en croquant la tête de son biscuit avant d’ajouter :
_J'ai dit presque!
Selena et Anna échangèrent un regard amusé et puis d’un air entendu croquèrent dans leur biscuit. Même si Anna commença tout de même par les pattes du dragon pour paraître un peu moins cruelle.
Tout en dégustant leur goûter, elles se remirent à discuter joyeusement. Et Anna en profita pour aborder le sujet qu’il lui tenait à cœur :
_D’ailleurs vous ne savez toujours pas qu’est-ce qu’on vous a volé ?
La directrice secoua la tête en soupirant. Elle avait beau réfléchir, elle ne voyait pas ce qui avait disparu. Si ça se trouve, ils n’avaient pas trouvé ce qu’ils cherchaient ?
Les yeux de la jeune femmes balayèrent la pièce en silence. Se posant sur tous les dossiers important. Sans n’avoir aucune idée de ce qu’ils avaient pu emporter. Soudain une idée traversa son esprit, un peu comme un courant d’air. Mais elle était trop lointaine pour que la directrice puisse en saisir le sens. Cependant au fond elle-même elle savait que c’était important. Une lutte silencieuse s’engagea entre la jeune femme et sa conscience.
C’était ça ! Surprenant les deux élèves la directrice se releva d'un bond et en quelques grands pas rejoignit une de ses étagères. Elle en tira un vieux livre poussiéreux. Sa couverture arborait trois petites roue contenant des chiffres. Elle les tourna et après un léger déclic le livre s’ouvrit. Mais ce n'était pas un véritable livre: l’intérieur était creux. À l'intèrieur un immense et imposant aigle était dessinée.
Les yeux de la jeune femme s’écarquillèrent et les mots restèrent bloquer dans sa gorge. Une seule phrase tournait sans sa tête:
Vide, il était vide.
Elle finit par réussir à contre-cœur à prononcer la vérité:
_Je sais ce qu'on m'a volée.
Annotations
Versions