Chapitre 16
Les yeux fermés, Katsu comptait désespérément les moutons pour s’endormir ou plutôt pour se rendormir. Il devait être 3 ou 4 heures du matin. Fidèle à elle-même, elle tournait et se retournait encore et toujours dans ses couvertures. Frustré de ne pas réussir à trouver le sommeil. Elle finit par se lever. Elle glissa hors de ses couvertures et toucha du bout du pied le sol froid de l'infirmerie. Une pensée traversa son esprit : C’est aujourd’hui que je reprends les cours ! Cette pensée la réconforta quelque peu. Cela faisait plusieurs jours, depuis qu’elle avait fait son petit malaise dans les couloirs de l’école, qu’elle était bloquée entre les murs oppressants de l’infirmerie. Avec comme deux seuls compagnons M. Cordova, et sa pire ennemie : l’ennuie. L’ennuie, la faisait tourner en bourrique et la tourmentait jusqu’à qu’elle trouve une échappatoire.
Quant à M.Cordova sa maladresse légendaire égayait un peu le quotidien morose de l’infirmerie. Mais Katsu lui en voulait trop de l’avoir obligé à rester quelques jours bloquer dans un lit alors qu’elle allait très bien, pour rire à ses blagues et à ses histoires. Ce que ne manqua pas de lui faire remarquer l'infirmier: C’est parce que je ne suis pas drôle que tu fais la tête où parce que tu ne veux pas être là ? lui avait-il demandée. Ce à quoi la jeune fille lui avait répliquée « Les deux ! » avec le ton le plus insolent possible.
Et aujourd’hui sa torture prenait enfin fin. Un sourire s’étira sur ses lèvres: Elle allait pouvoir rejoindre Selena et Anna !
D’un bond, elle se mit debout. Puis elle traversa l’infirmerie sur la pointe des pieds. Elle atteignit la porte sans avoir trébuché sur une des nombreuses boites qui jonchait le sol de cette partie de la pièce. Ce qui relevait d’un vrai défi ! Elle entrouvrit la porte et se glissa par l’interstice. Elle fit quelque pas avant de se figer sur place. Elle venait de se rendre compte de trois petits détaille, qui n'était pas sans importance. Premièrement, elle ignorait l’heure qu’il était. Ensuite elle avait laissé toutes ses affaires à l’infirmerie. Et pour couronner le tout elle était toujours en pyjama. Elle se prit la tête entre les mains et revint sur ses pas.
Après s’être habillé et avoir rangé ses affaires. La jeune fille entreprit de chercher l’heure. Elle se promena donc dans toutes l’infirmerie pour trouver une horloge. Ce qui ne fut pas une mince affaire. Non seulement il n’y en avait pas. Mais en plus, il faisait si sombre que Katsu heurta plusieurs fois des obstacles et faillit par la même occasion réveiller M.Cordova. Au bout de mainte recherches infructueuse, elle finit par mettre la main sur une horloge. Celle-ci se trouvait dans l’entrepôt de médicament : l’endroit le moins accessible de toute l’infirmerie. À croire que M.Cordova avait peur de voir l’heure !
Katsu se frotta les yeux incertains: quatre heures trente, c’était ce qu’affichaient innocemment les aiguilles de l’horloge accrochée au mur. Je n'étais pas loin, pensa-t-elle. Dégoutter de s’être réveillé aussi tôt, la jeune fille retourna se coucher.
Le réveil fut une horreur. Ayant réussi par miracle à se rendormir. Elle serait arrivée hyper en retard, si Selena et Anna n'était pas venue la réveillée.
Le sol n'était clairement pas confortable. Katsu en tailleur observait le reste de la classe qui essayait tant bien que mal de terminer les trois cents pompes exiger par leur professeur. La jeune fille avait fini depuis un bout de temps. Ses longs et fatigants entraînements avec Marie avaient porté leurs fruits. Elle était désormais beaucoup plus tenace et résistante. En comparaison à ce qu’exigeait Marie, trois cents pompes ce n’étaient pas vraiment la torture. Elle regarda Anna et Selena qui s’escrimait à plier leurs bras épuisés.
Ses pensées s'en allèrent vers Marie. Qu'est ce qu'elle aurait donnée à cet instant juste pour pouvoir discuté avec elle!
Perdue dans ses pensées, Katsu n'était pas attentive à son environnement. Des bruits de pas rettentirent derrières elle. Soudain une main s’abattit sur ses épaules. La championne réagit presque instantanément. Elle ne réfléchit pas, d'un geste rapide, elle agrippa le bras en question et balança le corps de la “menace” par terre. Un gros craque se fit entendre, et tous le monde se retourna. Katsu paniqua immédiatement et alla au chevet de celui qu’elle venait de jeter sur le sol.
Son “agresseur” avait des cheveux noirs en pagaille qui retombait sur son visage.
_ Graaa…,s’exclama celui-ci. Katsu ça fait mal ça...
_Sirius ? demanda Katsu sur un ton interrogateur.
_Non, je suis l’homme des ténèbres, affirma-t-il sans grande conviction.
_Bah mon pote, lâcha Nathan qui venait de retrouver sa voix, tu viens de te faire bien exploser par une fille.
_Tu sais ce qu’elle va te faire la fille si tu ne la fermes pas un peu ? Grinça Katsu.
Les deux camarades durent interrompre leur mini disputes, car M. Garis courrait dans leur direction. Sûrement venait-il de se rendre compte que quelque chose se passait sous son nez.
_Que se passe-t-il ici ? Sirius tu vas bien ?
Le jeune homme prit tout le monde de cours en s’exclamant :
_Oui, oui monsieur. Je voulais montrer à Nathan comment faire un salto avec un rebond, mais je me suis loupé et je me suis tordu la cheville.
_Combien de fois je vous ai dit que c’était non les saltos! T’aurait pu tomber sur le cou ! Sans aucun matelas pour te rattraper en plus ! Mais vous écouter jamais rien !
Il planta son regard furieux dans celui de Sirius. Mais il finit par abandonner l’idée de lui faire la morale en voyant qu’il ait vraiment mal au pied. Le professeur se pencha donc au-dessus du jeune homme et le manipula doucement.
_Là tu as mal ?
Le jeune opina.
_Et là ? redemanda son professeur.
_Aïe Aïe
_Et maintenant ?
_Ça n’a absolument pas changé monsieur! répondit douloureusement Sirius avec une pointe d’ironie.
M.Garis soupira violemment avant de se retourner vers Nathan.
_Nathan, ramène-le à l’infirmerie s’il te plaît
_Oui monsieur, répondit Nathan
Il aida son meilleur ami à se relever et tous deux partirent en direction de l’infirmerie. M.Garis les regarda s’en aller tout en poussant des soupirs exagérer.
_Vous l'avez vu se casser la figure ? demanda t'il soudain en se retournant vers Katsu et ses amies.
_Non, répondirent innocemment les trois jeunes filles.
_Tant pis, grommela M.Garis.
Sur ses mots, il prit ses clics et ses clac et s’en alla voir les autres groupes. Un long silence s’allongea et s'éternisa entre les trois colocataires pendant lequel on entendit seulement les discussions des groupes qui se trouvaient un peu plus loin.
_Mince qu’est-ce que j’ai fait se lamenta soudain Katsu lorsqu’elle fut certaine que M.Garis ne pourrait plus les entendre.
_Des bêtises voilà ce que tu as fait, diagnostiqua Selena.
_Moi ce que j'aimerais vraiment savoir: c’est pourquoi est ce qu’il a fait ça ? ajouta Katsu après avoir fusillée Selena du regart.
_Il voulait te faire peur, soupira Selena.
_Oui, ajouta Anna, il s’est mis derrière toi, nous a fait signe de nous taire et après, il a abattu ses deux mains en même temps sur tes épaules...
_Et moi comme une imbécile de catégorie un, j’ai réagi au quart de tour, et je l’ai envoyé par terre, compléta Katsu.
_Hum… En effet, mais moi ce que je n’ai pas compris c’est pourquoi a-t-il menti ? Demanda Selena.
_Sûrement parce qu’il s’en voulait d’avoir essayé de me faire peur. Et comment ça en effet?
_Bah oui je n’allais pas laisser passer la chance d’affirmer le faîte que tu sois une imbécile de catégorie un. C’est pas tous les jours que tu t’insultes tous de seule !
_Gna gna gna, grommela Katsu.
Une seconde plus tard, un coup de sifflet annonça la fin du cours de sport et aussi la fin de la journée pour la petite classe.
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