Chapitre 20
Le ciel, voilée de nuage, paraissait tomber sur la terre comme une couverture. Debout, sur le terrain, les niveaux 1 attendaient leur dernier cours de la journée. L'atmosphère humide et lourde semblait peser des tonnes.
Dans à peine trois semaines, c’étaient les vacances. Après, il y aurait, le tournoi et durant les deux dernières semaine de juin, les examens de fin d'année. Rien que d'y penser, Katsu avait déjà mal à la tête.
Les discussions bruissaient de partout. Et toute la classe s'agitait. Devant les élèves, Varne tentait de se faire entendre. Soudain, elle se mit à crier, furieuse de parler dans le vide.
_Non, mais je rêve ou vous osez discuter dans mon cours ? Dois-je vous rappeler que dans quelque mois vous participerez au tournoi ? Que vous êtes dans une école pour combattant ? Parce que vous paraissez l’oublier. Comme punition je veux que vous me fassiez tous cent pompes ! Immédiatement !
Toute la classe râla, mais personne n’osa s’opposer à Mme Varne. La classe la craignait trop pour ça. Avec mauvaise foi, toute la classe s'exécuta.
La jeune femme inspectait chaque posture de chaque élève. Comme si elle s’attendait à voir débarquer à tous moments un inspecteur académique. À chaque fois qu’elle passait devant un élève, celui-ci subissait ses sévères remontrances. La seule qui échappait un tant soit peu, ses commentaires, c’était Katsu. Madame Varne n'avait rien à lui reprocher. Ce qui soit dit en passant la faisait bouillonner de rage intérieurement, mais elle dut rapidement se rendre à l'évidence. Katsu exécutait parfaitement tous les exercices en un temps records.
_Katsu, dit Mme Varne.
Ce nom si anodin qui jaillissait de sa bouche ne présageait rien de bon. Katsu le savait, elle n'avait qu’une seule chance de terminer son année sans se prendre un rapport de la jeune femme. C'était donc désormais une série de règles, qu’elle se répétait avant chaque cours de combat : Rester calme, ne pas s'énerver, ne rien faire qui pourrait la faire s'énerver… Ce fut donc une réserve conséquente de calme que la jeune fille releva la tête.
_Oui ?
_Tu as terminé ? demanda-t-elle même si elle commençait à connaître la réponse.
La jeune fille acquiesça. Elle avait désormais de répondre en utilisant le plus possible, les trois mots de base : Oui, non et peut-être.
_Peux-tu faire d’autre exercice ou es-tu trop fatiguer?
_Je peux faire d’autre exercice, grogna la championne piquer dans son orgueil.
_Bien. Vient avec moi, je vais te montrer quelques techniques, que tu ne dois pas connaître...
Katsu sentie une tempête de colère balayé toute chose raisonnable dans son esprit. L’inquiétude avait fait place à de l'agacement qui elle-même fit place a une colère sourde et puissante. Qui dévasta les quelque graine de sagesse et de calme. Une seule et unique pensée accompagna le tourbillon furieux qui faisait rage dans la tête de la jeune fille qui se leva pour suivre madame Varne: Lui prouver qu’elle a tort. Lorsque l’enseignante fît enfin halte au milieu du terrain, et se retourna pour faire face à Katsu. Un long silence s’abattit sur le terrain. Presque tous les camarades de la jeune fille avait levé la tête de leurs pompes. La plupart retenaient leur souffle en attendant de voir la suite des évènements. Il était de notoriété publique que Katsu s’énervait très, très rapidement.
Madame Varne recula d’un pas, elle ouvrit son gilet et le balança par terre. Un vent froid s’engouffra alors entre les deux adversaires. La tension était tendue, et un climat électrique régnait sur le terrain.
_Duel de base ! Tu connais les règles je suppose ? Cette dernière phrase avait été prononcée sur un ton moqueur qui mit Katsu hors d’elle.
_En effet, se contenta-t-elle de répondre, car elle savait que si elle en disait plus elle exploserait.
_ Trois manches, précisa-t-elle.
Les deux combattantes se placèrent face à face, et se mirent en position. Katsu se plaça sur le côté, glissa son pied en arrière et tourna son buste vers sa professeure de combat. Elle ferma un instant les yeux pour se recentrer comme elle le faisait chaque fois. Puis les rouvrit. Elle parcourra “le champ de bataille” du regard en se concentrant sur son environnement, tout en observant elle analysait non seulement son adversaire mais aussi le terrain où elle se trouvait. Sans bouger d’un millimètre, Katsu fixait maintenant Mme Varne de ses yeux bordeaux : Elle non plus ne bougeait pas. Mais Katsu savait que dans un duel d’attaque, la patience avait un rôle plus qu’important.
Les secondes défilaient, devant les deux adversaires qui se faisait face. Aucune des deux ne voulait se décider à attaquer. Chacune d’elles savait qu’attaquer la première comportait trop de risque pour vouloir s’y risquer. Madame Varne qui n’était pas habitué à rester dans la même posture très longtemps commençait à avoir une crampe dans le bas de la jambe. Plusieurs fois Katsu fût à deux doigts de lancer l’offensive. Mais à chaque fois elle se ravisa en se souvenant de la phrase que Marie aimait répéter : Il ne faut que quelque seconde pour porter un coup à son adversaire. Mais pour qu’il soit efficace il faut attendre le bout moment atteindre le bon endroit et s'être entraîné pendant longtemps. Ceci prouve bien que la patience est la plus puissante de nos arme, et que comme tout arme il faut l'utiliser à bon escient.
Immobile, la jeune fille contempla celle qui lui faisait face. Trois mètre les séparait. Le combat n’avait pas encore commencé, mais Katsu savait que ça ne tarderait pas. Madame Varne n’avait pas patience nécessaire pour que cela ne fût pas. Quant à Katsu, entêter comme elle l’était, elle ne risquait pas de s’avouer vainque de si tôt.
Soudain s’en prévenir, madame Varne perdue patience et quitta sa position. Elle traversa les quelques mètres qui la séparait de son élève et lui fît une prise enchaîner d’une balayette. Malheureusement pour elle, elle n’avait pas choisi le bon domaine : Katsu maîtrisait mieux le cmbat aux corps à corps que tous les autres réunis. Ses deux pieds décollèrent du sol et son genou vint percuter le menton de Mme Varne. Celle-ci essuya l’attaque en pleine figure et se retrouva par terre en moins de temps qu’il faut pour dire “mince”. Mais elle n’en démordit pas, dès qu’elle fut par terre la jeune femme se releva et revint immédiatement à la charge. Katsu la repoussa à nouveau, tout en retenant ses coups, car elle ne désirait pas se retrouver renvoyer parce qu’elle avait explosé le dos de sa professeure de combat. Malheureusement pour elle madame Varne n’avait pas l’air de comprendre son souhait. La jeune femme se jetait sur Katsu, l’attrapa et la balança par terre. Katsu roula et essaya de l’a repousser. Voyant qu’elle n’y arriverait pas, elle lui fît une clef de bras pour la maintenir au sol. Puis elle s’assit sur son dos pour l’empêcher de se défendre. La jeune femme se débattit de toutes ses forces, mais elle finit par devoir avouer en son for intérieur que Katsu était bien plus forte qu’elle. Tous d’un coup une voix retentit derrière, faisant sursauter aussi bien madame Varne que Katsu:
_Katsu descend et lâche là !
La championne se retourna assez pour voir celui qui courrait dans leur direction. Il avait des cheveux cours blond et épais qui était en pagaille. Une magnifique épée ranger dans un fourreau était pendue à sa ceinture.
_Noah ? demanda Katsu avec hésitation.
_Mais oui triple andouille, gémit le jeune homme, et par pitié lâche-la et descend.
Katsu s’exécuta avec beaucoup de mauvaise volonté. Noah se pencha et aider madame Varne à se lever. Celle-ci ne le remercia pas mais se contenta d'une menace assez vague.
_Toi et moi il va falloir sérieusement qu’on ait une petite conversation.
L’épéiste se mordit la lèvre et se contenta de hocher la tête. Madame Varne planta lui lança un regard meurtrier, avant de tourner les tallons et de s'en aller rejoindre les autres élèves.
Katsu grimaça doucement dans le dos de Noah. Elle savait que le jeune homme ne s'énerverait pas mais avait tendance à faire de longue morale. Cependant rien ne se passa comme elle avait prévu. Pour commencer Noah se retourna sans la regarder puis il dit aux autres élèves:
_Bon, vu que votre prof est parti, le cours est terminé, je me chargerais de faire remonter ça à la directrice.
Tout le monde grogna à l'unisson. Mais personne n’avait le courage de contredire, celui qui était connu pour être le deuxième meilleur épéiste de son temps. En quelque minute la petite foule fut enfin éparpillée. Anna et Selena se frayèrent un passage à contre courant et rejoignirent Katsu. Anna abattit sa main sur l'épaule de son amie et lui chuchota à l'oreille:
_Très joli combat Katsu, tu l'as explosé.
_Merci, mais elle l'avait cherché, elle savait très bien qu'elle n'avait aucune chance sur ce domaine-là. C’est celui que je fais en compétition face à des personnes deux fois lus forte qu’elle.
_C'est vrai, murmura Selena, mais elle était plus lourde et plus grande que toi, tu étais désavantagée.
_Un peu, concéda Katsu, j’ai eu surtout du mal à me dégager de son emprise.
_Elle a une poigne de fer, pas vrai ? lâcha Noah, qui avait écouté la conversation.
_Oui, répondit Katsu. Mais on peut savoir qu’est-ce que tu fais là ?
_Bien sûr, mais d'abord je pourrais savoir qu'est-ce que tu faisais sur madame Varne...
Katsu et Noah se regardèrent en silence. Katsu leva le nez, reprenant son regard effrontée.
_Elle se battait, chuchota Anna.
_Drôle de façon de se battre, soupira le jeune homme, puis il se retourna vers Selena, Je présume que tu es Selena?
La jeune fille hocha la tête mal à l'ase.
_Génial, moi c’est Noah. Mais je suppose que Katsu a dû beaucoup te parler de moi, vu qu’on s’est disputé.
_En effet, répondit Selena froidement, tandis que son esprit calculateur calculait les chances qu’elles avaient de récupérer les informations qui concernaient Marie même si le résultat n’était pas vraiment élevé.
_Bon, il va falloir que j'y aille? grommela l’épéiste.
_Attend, grinça Katsu, on a pas terminer de parler...
_Parler de quoi ? demanda-t-il un peu décontenancer. Sur mon besoin de partir? ajouta-til avec un sourire ironique.
_Sur tout, absolument tous, grinça la jeune fille
_J’adore ta précision Katsu, soupira le jeune homme.
Il secoua la tête et se passa la main dans les cheveux
_Je suis désolé, mais il va vraiment falloir que j’y aille. C’est urgent.
_Attend, commença Katsu en esquissant un geste pour le retenir.
_Je suis désolé, répéta le jeune homme, mais je dois vraiment y aller je repasserais peut-être plus tard. Passez une bonne journée. S’exclama-t-il en tournant les tallons le plus rapidement possible.
_Attends ! hurla Katsu de toutes ses forces.
Mais le jeune homme était déjà loin. Katsu se mit à hurler toute sa rage. Selena se rapprocha de son amie et lui posa une main désoler sur son épaule. Durant plusieurs minutes les trois jeunes filles restèrent ainsi plantées en plein milieu du terrain. Abasourdie, et dégoûter, de n'avoir pas su réagir assez rapidement...
À peine fut-elle rentrée que Katsu alla s’en fermer dans la chambre. Assise sur son lit la jeune fille laissa libre cours à sa colère en piétinant ses couvertures, balançant des coups de pied rageurs dans ses oreillers. Puis, épuiser, elle finit par se rouler en boule.
Cela faisait maintenant deux heures que les trois colocataires étaient rentrés. Anna cuisinait désormais le repas du soir, pendant que Selena décompressait dans un manuel de math. Quant à, Katsu elle n’était pas ressortie de la chambre commune depuis qu’elle s’y était enfermée deux heures au par avant. D’ailleurs ses hurlements hystériques et régulier déconseillaient à quiconque de venir la déranger.
Le souffle court Katsu essayait de se calmer. N’y arrivant pas la jeune fille décida d’exécuter des exercices de respiration. Elle essaya de vider son esprit. Au bout de dix minutes de respiration consciente, Katsu plongea dans un sommeil réparateur et bien mériter.
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